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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

De l'hérédité des comportements sociaux

Ouai, j’adore ce titre. :lol:

En fait, c’est simplement parce que – encore une fois – ce midi avec mes collègues je me suis posé quelques fatales et existentielles questions. Cela concernait “nos” parents et leurs comportements sociaux, à savoir leurs rapports à eux, à leurs enfants, leurs amis, la famille et à autrui au global.

Est-ce que nous sommes une génération différente, ou en avons-nous seulement l’illusion ? Allons-nous instinctivement et naturellement converger vers le modèle de nos aïeux ? Nos parents sont-ils eux-mêmes très différents des leurs ou pas ? Avaient-ils cette même sensation d’être différent lorsqu’ils étaient plus jeunes ? Se sont-ils rendus compte de ce revirement le cas échéant ?

En fait, toutes ces questions viennent d’une interrogation originelle. Je me suis demandé si le fait de me sentir si structurellement différent de mes parents était une réalité tangible ou une simple illusion. Apparemment, on croit toujours que sa génération est sensiblement différente de celle qui a précédé, et qu’on est celle de la rupture et du vrai progrès. Or nos parents (les miens) sont des protagonistes de mai 68, et pourtant comme beaucoup, ils sont arrivés à plus de 50 ans à ressembler à leurs parents au même âge. Alors en sera-t-il de même pour moi ?

Nous en sommes arrivés à la conclusion qu’à certains égards, nos parents sont tout de même différents de nos grands-parents, et que malgré tout, une évolution des moeurs a eu lieu. De même nous concernant, ce n’est peut-être finalement qu’un infime pourcentage de notre remise en question générationnelle qui restera ancrée malgré le temps.

Et en évoquant les différences majeures de générations ce midi, nous avons relevé un élément majeur qui nous parait de loin le plus différentiateur : la verbalisation [PSYCHO Fait d’exprimer ou de s’exprimer par le langage. Verbalisation d’une sensation, d’un sentiment]. Nos parents et les générations antérieures sont aisément qualifiables de non-communicantes. Et même si je sais que beaucoup en sont encore victimes parmi mes contemporains, je remarque qu’exprimer ses sentiments et communiquer avec autrui est un progrès majeur dans nos comportements sociaux.

Je me demandais donc si cette faculté allait perdurer ou pas, et si son application à notre vie privée allait porter ses fruits, ou au contraire nous gâcher la vie. En effet, je remarque que cette verbalisation des relations (notamment amoureuses) est à double tranchant. D’une part, elle permet une meilleure qualité de relation et par là une pérennité assurée non par un contrat administratif, religieux ou moral mais par des sentiments étayés, d’autre part, elle n’est certainement pas étrangère à la triste statistique de divorce actuelle à Paris (50% des mariages sont caducs). Mais va-t-on découvrir qu’il est moins bien de finir ses jours seuls, qu’avec un compagnon qu’on déteste depuis des années, dans une relation inique et nécrosante.

Tout ça fait beaucoup de questions. Questions qui trouveront réponses dans l’expérimentation puisqu’on vit tout ça actuellement et que l’on s’invente tous les jours.

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  • Autre question à se poser :
    si on décalait tout ce petit monde de 30 ans, que nos parents avaient été à la palce de nos grands parents, et nous à la place de nos parents. Aurions nous fait pareil ? Si nous sommes structurellement différents, nos enfants nous verraient-ils de la même façon que nous voyons nos parents ?

    Et après tout si nous étions pareils, répétant les mêmes schémas, la société ne resterait-elle pas figée?
    Nos parents on réussi à faire bouger les choses il y a 35 ans. Nous n’avons encore rien fait.

    Hum.

  • Tu trouves que nous sommes dans une génération communicante? Je me demande au contraire si les hommes n’ont pas plutôt l’illusion de communiquer (avec la profusion des moyens de communication) mais que plus les moyens de communiquer se développent et moins les hommes se parlent. J’ai bien peur que l’essor de la violence (sous toutes ses formes) dans nos mondes ne soient que l’illustration de l’absence de communication au sens où tu l’entends (dialogue?). Il faut peut-être s’entendre sur la notion de “communiquer” (v. transitif: Transmettre; v. intransitif: être en rapport. ex. Ces lieux communiquent par un couloir).

  • Et bien justement je me demandais aussi si je généralisais mon petit nombril ou pas… En effet, je trouve que mon environnement proche est enclin à communiquer et à exprimer ses sentiments plutôt qu’à accumuler les tabous et les non-dits.

    Je ne parlais pas vraiment de la communication au sens des outils qui nous permettraient de fluidifier ou améliorer notre manière de communiquer. Vraiment, je parlais plus de l’attitude d’ouverture et de sincérité des personnes.

    Quant à l’illusion de communiquer parce qu’on est doté d’outils performants, c’est tout à fait vrai !! :mrgreen:

  • Justement, en regardant vers mai 68 et les 70s, ces dernières apportant cette mode des thérapies de groupe et des incitations à l’auto-affirmation: on percoit depuis une trentaine d’années (= un peu plus d’une génération) les vertus curatives pour l’esprit du fait de pouvoir s’exprimer librement et de faire part ouvertement de ses sentiments. Mêmes les hommes s’y mettent, eux qui étaient autrefois si insensibles et donc sans sentiments à faire partager. Même les femmes s’y mettent, elles qui, jusque dans les grandes villes, vivaient à l’ombre de leur mari. Je trouve aussi qu’on gagne en communicabilité sur 50 ans. Reste à voir l’impact qu’aura Internet dans 50 ans sur notre capacité à communiquer entre nous, il est encore un peu tôt pour faire un bilan.

  • Pour ce qui est de la question de vieillir seul ou mal accompagné, je peux fournir l’exemple de ma mère qui a deux fois divorcé, qui amerait tant retrouver une vie de couple, mais qui refuse d’accepter un “candidat” ne répondant pas à ses critères. Donc pour elle, c’est clairement “mieux vaut être seule…”. Et il ne faut pas oublier que nous pouvons également espérer avoir d’autres relations, non amoureuses, pour nous tenir compagnie.

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