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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Des rencontres qui changent la vie

Cela faisait des lustres que je n’avais pas vu C., qui est vraiment une de mes amies les plus proches et les plus chères. C’est dingue ce qu’elle compte pour moi, et je suis à chaque fois désolé qu’on ne puisse se voir que si peu. Assez couramment, on arrive tout de même à déjeuner ensemble à Suresnes. Mardi soir, on s’est donné rendez-vous vers le McDo et on a passé une heure ensemble à papoter. Elle bosse comme une folle en ce moment, mais elle a la chance d’étudier en MBA tout en travaillant (ses études étant financées). C’est une opportunité vraiment géniale. Elle m’a aussi beaucoup rassurée sur certains points, et j’en avais pas mal besoin.

C. fait vraiment parti des amis qui, à un moment donné de ma vie, m’ont permis de changer et surtout m’ont comme éveillé à un nouveau stade. Ce qui est drôle, c’est que j’ai eu une sorte de période charnière où j’ai fait la rencontre de trois personnes qui ont infléchis le cours de mon existence. J’ai comme cela vécu un faisceau d’expériences qui m’ont modifié et ont contribué à forger ma personnalité. Ce n’est pas comme si c’était une évolution progressive de la maturité, mais plutôt comme une crise d’ado tardive, sauf qu’il s’agissait d’une somme d’éléments qui étaient en sommeil comme un germe qui n’attendait que des conditions climatiques propices pour s’ouvrir au monde et se développer. C’est ainsi que l’année de mes 19 ans, j’ai fait la connaissance d’un garçon O. et de deux filles S. et C. (susnommée).

Il faut dire qu’avant, donc la période lycéenne, j’étais très studieux et terriblement classique (ah ouai ça j’étais pas funky !), même si beaucoup moins renfermé qu’au collège (où là j’étais carrément un ascète). Et l’année post-bac a remporté tous les suffrages dans la catégorie : « changeons de vie ». O. est un mec impressionnant, c’est un hétéro qui m’a fait connaître le milieu homo et m’a sensibilisé à la musique contemporaine et électronique (c’est parfois la même chose d’ailleurs). A l’époque, c’était le grand boum des raves et des frees, et j’ai eu la chance de participer à quelques unes des teufs les plus inimaginables et psychédéliques en sa compagnie. Et puis, il avait une connaissance exhaustive du milieu gay parisien, dont il m’a fait largement profité à l’époque, sentant ma nette inclination pour cette gente. C’est avec lui que je me suis lâché sur la musique, sur mon rapport à l’art et la sensibilité qu’on devait exacerber pour ressentir la musique et mieux l’appréhender. Il m’a fait découvrir des compositeurs incroyables tels que Philip Glass, Pierre Boulez, Olivier Messiaen, Pierre Henri ou même Rachmaninov. J’ai pénétré avec lui pour la première dans le sanctuaire gay par excellence, le Queen. Le Queen de l’époque « Gay Club », l’époque où cet endroit assumait et revendiquait son orientation aussi bien sexuelle que musicale. Oh là là, quelle émotion cette première fois ! Entrez dans cet univers où tout le monde est comme vous, où on se remémore ces années d’humiliation et de dégoût de soi-même, et se dire avec un plaisir non dissimulé qu’on avait tort, qu’on ne faisait qu’ignorer qu’on était pas seul, et qu’il était désormais clair qu’une belle période ne faisait que débuter. Je me souviens de mon sourire inextinguible et d’O. mort de rire, de me voir ainsi et surtout de ne plus savoir où donner du regard.

S. et C., je les ai connu en même temps qu’O. à l’IUT. La première m’a ouvert à une littérature différente des classiques dont je m’étais nourri toute ma scolarité, ainsi qu’à l’art et en particulier la peinture abstraite. Et C., c’est la jeune femme la plus sincère, loyale, communicante, ouverte, à la fois adorable, douce, sagace et perspicace. Elle s’intéresse à tout, elle m’a montré qu’on pouvait s’élever quel que soit son milieu d’origine, que la valeur ne vient que de soi et que l’échec n’est pas atavique. On a depuis notre séjour d’études à Newcastle construit une relation forte qui a fortifié plus encore notre amitié. Et quand j’ai commencé à déconner, elle m’a dit : « tu déconnes ». Et ça, c’est inestimable.

A travers l’amitié de ces trois personnes, je suis devenu ce que je suis aujourd’hui. A quoi cela tient-il ? C’est dingue. Comment est-ce que je serais sans les avoir rencontrer dans ce référentiel espace-temps donné ? Mystère… Je serais peut-être beaucoup mieux, peut-être pas. Bon, je ne le saurais jamais de toute façon, alors pas la peine de se prendre la tête. Mais je préfère me plaire à croire que je suis mieux ainsi, et que je vais m’améliorant plutôt que le contraire. Surtout, j’espère que je prends la bonne direction, celle d’une certaine notion du bonheur, la mienne en l’occurrence.

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