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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Zatoichi

Sacré Takeshi Kitano, ce réalisateur-producteur-acteur est vraiment un OVNI ! Il nous livre là un film qui puise dans la pure tradition japonaise, mais aussi agrémenté des délires et visions chers à Kitano. Cela produit un ensemble parfois hétéroclite et extravagant mais très vivant et agréable, un patchwork de scènes de combats se samouraïs au sabre précisément chorégraphiées (mais pas non plus très bien faites, les effets numériques par exemple sont risibles), de moments burlesques (avec un bouffon très cul-cul et très marrant), de moments kitsch où il fait faire des claquettes à des paysans en socques !

Le rythme du film est épatant et rejoint en cela les films de samouraïs classiques, les scènes alternent entre moments de calmes absolus où la camera est fixe et les plans de plus en découpés. Et puis en un quart de seconde, les sabres sont dégainés et les combats se jouent en un éclair… beaucoup d’hémoglobine, de membres tranchés et de gestuelles improbables mais qui démontrent la supériorité du héros. On est vraiment dans une représentation très fidèle aux films japonais de samouraïs, et j’ai pensé particulièrement à « Baby Cart » qui est un film qui narre le voyage d’un père avec son fils dans un landau qui découpe tous ses assaillants grâce à la kyrielle d’armes blanches qui constituent la dangereuse poussette de son bébé (hyper sage le gosse alors que son papounet doit assassiner 150 mecs dans le films !).

Pour couronner le tout, Kitano a tramé une intrigue tout à fait conforme à ce genre de films nippons. Ce dernier joue le rôle de Zatoichi (personnage qui est déjà le héros d’autres films de ce genre), un masseur aveugle expert en maniement de sabre et autres essorillements, qui arrive dans une ville un peu par hasard et finit par jouer les justicier défenseur de la veuve et de l’orphelin. Zatoichi est carrément le Dardevil japonais, en effet son acuité auditive hors du commun lui permet de combattre et découper avec l’efficacité d’un Ray (aheum… Ken le Survivant, y’en a encore qui connaissent ?) tous ses ennemis. Il rencontre deux superbes jeunes femmes dont les parents avaient été assassinés dix ans auparavant, et qui se font passer pour des geishas en recherchant les meurtriers de leurs parents pour se venger. Zatoichi les démasque et finit par les aider à accomplir leur sanguinaire vengeance. Comme dans les films de samouraïs, les gentils sont très gentils et les méchants vraiment très méchants.

Kitano est très à l’aise dans ce style, où il réexploite son goût pour les yakuzas et la violence, mais y greffe aussi des scènes loufoques du meilleur effet, tout en finissant dans une apothéose de claquettes totalement barge, et se réappropriant donc complètement le film. Si on aime son univers, on ne peut qu’être sous le charme, ce qui est mon cas. On ressent l’influence d’une multitude de films tels que « Les 7 samouraïs », en ajoutant quelques touches de western, et puis avec son propre style bien singulier. Il conclut tout cela sur une comédie musicale digne des films coréens les plus kitsch. La scène finale vaut le coup… Imaginez des paysans de rizières en train de faire des claquettes en socques sur un fond de samba déchaînée.

Zatoichi

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