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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Quelqu’un d’autre

Voilà un bouquin que j’ai lu par hasard (c’est une copine de M. à qui j’ai bidouillé son ordi qui me l’a offert pour me remercier), et qui illustre encore mes préoccupations de quête d’identité et de « sens de la vie ». Cette fois, ce ne sont pas des trentenaires qui se prennent la tête, mais deux hommes à l’orée de la quarantaine qui se rencontrent par hasard à un club de tennis et dispute une partie acharnée. Ces deux hommes mûrs en âge et en apparence, Thierry Blin et Nicolas Gredzinsky, se trouvent à boire un verre et sympathiser après leur joute sportive. Chacun fait le bilan mitigé d’une vie de compromission et de faux-semblants, bien lointaine de celle à laquelle ils aspirent au fond d’eux. Leur conversation s’achève sur un défi, un challenge ultime, et l’alcool aidant ils se promettent alors de se revoir dans trois ans exactement, même heure, même endroit, et d’être, dans l’intervalle, réalisé dans leurs vies respectives.

Le bouquin montre donc en alternance entre l’un et l’autre, la manière dont chacun évolue et bouleverse son existence pour trouver enfin sa voie, et surtout sa place. Autant on place la trentaine comme une période de doute et de remise en question, autant les deux personnages sont directement embringués sur la rupture et la révolution de leur destinée. Thierry Blin, encadreur indépendant et marié à une femme qu’il aime plus par convention que par réel enclin, s’arrange pour rompre, se faire refaire le visage et devenir détective privé. Nicolas Gredzinsky, célibataire et employé à une boite de communication, utilise l’alcool pour s’émanciper et devenir un autre homme qui conquiert les échelons de son entreprise avec culot, en même temps qu’il se consume dans une relation passionnelle avec une inconnue.

Chaque chapitre place l’attention sur l’un ou l’autre des protagonistes, et nous fait partager leur mutation ou la fuite de leur passé. Les deux hommes ne trouvent pas forcément le bonheur, et le bouquin n’est pas construit pour nous prouver qu’il faut tout envoyer bouler dans sa vie. Il ne fait pas non plus l’anthologie d’une vie placée sous le signe du conformisme, mais il laisse le lecteur juger par lui-même grâce à l’exposé précis de la psychologie des deux personnages.

C’est un excellent bouquin aussi bien dans la forme du récit, que dans l’écriture, le sujet ou la dynamique de la narration.

Quelquun dautre - Tonino Benacquista

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