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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Mensonges & Cie

Encore un excellent bouquin de Philip K. Dick. Comme à son habitude, une superbe écriture, un récit envoûtant, un futur angoissant fait de dictature pseudo-nazie et de mise en abîme incessante de personnages dans leurs fantasmes ou leurs illusions.

Le héros, Rachmael ben Applebaum a été ruiné par une société étrange qui possède l’exclusivité sur un système de téléportation, et lui donne donc une hégémonie sur le transport interplanétaire. A un détail près, cependant, puisque cette faculté de transport instantanée de peut se faire que dans un sens. Les gens émigrent en masse et définitivement grâce à ce complexe appareillage vers une planète habitable, Whale’s mouth, dans un système lointain, dont les réclames vantent quotidiennement, tel un Eden, la douceur d’y vivre. Néanmoins, certains ont l’instinct d’y voir une manipulation à grande échelle qui cacherait un totalitarisme effrayant sur cette planète où l’on ne peut se rendre que définitivement. Rachmael a l’idée de s’y rendre en vaisseaux spatial, mais cela lui prendrait 18 ans aller et 18 ans retour.

Mais alors, j’ai eu droit au plus grand embrouillage de ma vie en matière de bouquin de SF. En effet, à la page 105, j’ai été complètement largué par toute la suite des événements. Un truc bizarre avec un personnage qui prend plus ou moins la place d’un autre… des mondes et des para-mondes, imbriqués les uns dans les autres, peuplés de céphalopodes qui se mangent les yeux… des humains qui se nomment des charançons et qui sont le jouet d’expériences psychologiques du fait de leurs réactions étranges à des fléchettes au LSD*… un livre étrange où l’on peut lire les événements futurs tel un oracle. Tout ça jusqu’à ce que je comprenne le fin mot, à la page : 284 !!! Avec un bouquin qui fait 288 pages, ça fait long pour suivre un récit tout en étant largué.

Bien sûr, c’était encore une histoire d’altération temporelle… le passé et le futur ne sont pas ce qu’on croit ! Mais il n’y a que ce génie timbré de K. Dick pour noyer ainsi le poisson, et m’entraîner à 24 années lumières tous les matins dans le RER. Il faut aussi un taré de lecteur comme moi pour gober ses couleuvres, et faire confiance en son délire. Je me doutais bien que j’aurais l’explication à un moment ou à un autre. Donc j’ai relu une fois le bouquin, du début, alors que j’étais à la page 150 et quelques. Mais non… le même décrochage, la même incohérence apparente me faisait glisser dans une autre dimension. Et enfin, à quatre pages de la fin, l’explication, tout rentre enfin dans l’ordre (à peu près). Incroyable… étrange … génial.

*Tu m’étonnes qu’il se shootait le gars !

Philip K Dick - Mensonges et Cie

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  • ce qui me rappelle (ça n’a rien à voir, je sais), un dialogue dans The $treet, hier soir, avec un jeu de mot sur nik-tator, sans doute traduit de dick-tator. plan sérré sur les visages, effet Ally McBeal garanti. hum, … bref, bonne journée !

  • dis donc, tu lis à une vitesse! moi qui suis étudiant en 3e cycle je lis pas autant! lol mais pourquoi tu les lis pas en anglais, d’après les expressions que t’utilise de temps à autre on dirait que tu es parfaitement à l’aise dans ma langue maternelle. c pas un reproche et puis dick, c pas un grand styliste…

  • j’adore K dick mais ce bouquin particulièrement je n’ai jamais pu le terminé. le passage (p. 105) est vraiment incompréhensible. il faudrait donc poursuivre pour comprendre ?
    sinon mis à part UBIK qui est vraiment génial, Les clans de la lune alphane est très bien. sur mars, une colonie psychiatrique oubliée après que la terre ait coupé les pont pour une raison que j’ai oublié (guerre nucléaire ou un truc comme ça). les anciens patients ont réorganisé leur vie en fonction de leur pathologie d’origine. c’est très amusant.

  • Cédric !!!!!!!! Un blog ça y est ?!! :D
    Les clans de la lune machin ça a l’air très drôle, je vais le lire tiens !

    roukinrikin> Je me débrouille bien pour parler anglais, mais ça me fatigue les méninges de lire en VO, et comme je bouquine quand je voyage le matin (my head in the ass) ou le soir en rentrant du taf… j’ai la flemme. Et puis ça me frustre énormément de ne pas tout comprendre, du coup j’ai du mal à suivre. Et même si cela m’arrive continuellement en français(on est toujours coincé sur un ou plusieurs termes), cela ne me fait pas le même effet.

  • “des mondes et des para-mondes, imbriqués les uns dans les autres, peuplés de céphalopodes qui se mangent les yeux…” : ben, c’est malin… c’est clair qu’il parle du Queen ! En plus il s’appelle Dick… Vous savez vraiment pas décoder les gars

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