MatooBlog

Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Philip Glass

Je suis en train de regarder une émission sur ARTE, une émission sur Philip Glass. J’ai découvert ce mec en 1995, c’est Olivier qui cherchait un peu à me faire sortir de mes idées figées et de mes goûts conformistes. Il m’a sensibilisé à la musique électro, m’a déniaisé en Rave et en boite homo, m’a montré les sources de jouissance infinies de la folie, et tout ça alors qu’il est hétéro. Dingueuuuuh !

Je n’ai pas été captivé par tout ce qu’il m’a fait connaître évidemment, mais un jour, il m’a fait écouter Philip Glass et ses morceaux de musique répétitive les plus arides. J’ai entendu quelques motifs de « Music in 12 parts ». Wow, quelle révélation ce fut ! Alors j’ai commencé à acheter ses disques et à lire des choses sur ce compositeur hors norme. La musique sérielle et répétitive… quelle appellation étrange et pourtant bien concrète et descriptive pour des morceaux dont la répétition de motifs musicaux constitue un axiome de base. Mais j’ai diablement accroché sur la beauté de cela, sur l’étrangeté de cette harmonie musicale, sur l’hypnotisme que finissait par créer cette musique « à la chaîne ».

J’ai ensuite découvert toute la subtilité et le champs d’investigation artistique immense de P. Glass. Ses opéras, concertos, musiques de ballets, musiques de films sont à découvrir avec toute sa sensibilité et son acuité aux aguets ! J’aime particulièrement les morceaux dédiés aux quatuors à cordes. Et puis les opéras qui forment sa célèbre trilogie lyrique : « Einstein on the beach » (1976), « Satyagraha » (1980) et « Akhnaten » (1983). Ces trois oeuvres sont extraordinaires aussi bien dans le fond que dans la forme. Ce sont trois parcours de trois personnalités qui ont été de véritables ruptures dans l’histoire du monde pour Glass. Einstein avec la science en bouleversant le monde avec la découverte de la bombe atomique, Gandhi en politique en tant que premier combattant non-violent, et enfin, le pharaon Akhenaton : le premier monothéiste. Encore plus bluffant, « Einstein on the beach » est en anglais, « Satyagraha » est chanté en sanscrit et « Akhnaten » en égyptien.

Mes parents hallucinaient sur cette découverte fulgurante pour Olivier Messiaen, Pierre Henry, Steve Reich, Schonberg et bien sûr Philip Glass. Sur ce dernier, mon souvenir le plus prégnant est celui de ma mère qui passe la tête par la porte alors que je suis en train de prendre mon bain en écoutant ce même « Music in 12 parts ». Elle me dit : « Tu veux que je change un truc au poste ? Le CD a un problème non ? Il est défectueux ? ».

Je dois avouer que mon pôpa et ma môman n’ont jamais cru (encore aujourd’hui) que je ne me droguais pas à l’époque. :petard: Mais non, encore une fois c’est la bizarre conformation de mon cerveau qui me faisait aimer cela (et continue à me jouer les mêmes tours). Mais ce qui est cool avec eux (était…) c’est que j’ai toujours pu faire partager ce genre de découverte. Que ce soit en terme de musiques, films, bouquins, on a toujours beaucoup partagé, mon frère et moi, avec nos parents. Et au final, ils ont beaucoup apprécié Philip Glass, son originalité, la beauté de ses morceaux et la valeur de certains OVNI musicaux.

Du coup, ce soir, mon père m’a dit qu’il y avait une émission sur Glass sur ARTE, et il a regardé avec moi, en faisant plein de commentaires élogieux sur le compositeur et sa musique. C’était très sympa ! :mrgreen:

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  • Moi je préfère les chansons de 30mn avec des structures à tiroir et des répétitions de thème ^^ (à propos, tu connais Starless de King Crimson ? mes parents et potos à moi, dès qu’ils l’entendent, pêtent un câble, car pendant 6mn on a le même motif musical répété indéfiniment, mais de plus en plus fort, et ça rend fou les gens HAHA !)

  • Ses musiques de films sont aussi très agréables à écouter, et un peu plus faciles d’accès que “Einstein on the beach” ;-). je recommande la BO de “The Hours”, et aussi celle de “Kundun”. Sinon mes morceaux préférés de Glass sont ses quatuors à corde, notamment “Mishima”. Répétitifs et tellement émouvants !

  • “et enfin, le pharaon Akhenaton : le premier monothéiste.”

    MATOOOOO !!! Quelle erreur !!!
    Allez, repotasse-moi tes cours d’histoire, je ramasse les copies dans quelques jours.

  • Tout le génie de Glass, c’est que ça semble répétitif alors que ça ne l’est pas du tout. Ca évolue toujours. Une sorte de mutation, lente, mais inexorable. L’expérience qui tue : écouter un morceau qui semble bien monotone et répétitif (je suggère soit Einstein, soit la BO de Koyaanisqatsi), et grâce à la magie du CD ou du MP3, revenir brutalement en arrière de 3 ou 4 minutes. Et constater ainsi à quel point la mélodie a changé, sans qu’on s’en rende vraiment compte…

  • Merci d’avoir parler de Philipp Glass, j’ai vraiment decouvert quelqu’un. Je me suis procuré Koyaanisqatsi, un film (documentaire ? oeuvre d’art ?) qui met des images sur sa musique. Il est question de la dégénérance du monde, les images relatant les sentiments et les impressions relatés par la musique de Glass. Même si c’est un peu “long” à regarder, ça mérite le détour.

  • Bonjour, je suis arrivé sur ton blog par le biais de Google , lors d’une recherche sur P.Glass .JE viens de voire et
    d’entendre un de ses fims “Koyaanisqatsi” et je suis encore sur un petit nuage !
    Une question idiote : A quoi ça sert un blog ? (idiot n’est-ce pas ?).

    Bonne journée à toi

    JeanV

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