MatooBlog

Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Pédé est aussi le suffixe grec pour pied

Alors, j’ai décidé de marcher aujourd’hui ! Bon c’est vrai, à la base, je ne m’étais pas dit que je marcherais pendant 6h30, mais bon, quand j’ai un truc dans la tête moi je ne l’ai pas ailleurs, dixit feu ma grand-maman. Je trouve que pour découvrir un endroit, rien ne vaut mieux que de le parcourir à pied. Cela permet de voir les choses d’un angle parfait, et c’est assez lent pour profiter des paysages, en outre cela peut aussi donner accès à des endroits inhabituels pour une personne motorisée.

Malgré tout, mon verdict est sans appel. Mykonos est un caillou aride en plein dans la mer. Donc l’intérêt de ce que j’ai fait est finalement assez limité, du moins en terme de paysages. Evidemment, certains panoramas sont jolis car la mer a une belle couleur et le relief permet quelques chouettes points de vue. Mais bon, moi ça me fout mal à l’aise cet environnement complètement sec et désertique, avec cette odeur caractéristique de plantes cramées par le soleil (qui me fait penser au désert des Agriates en Corse d’ailleurs). A part quelques chardons desséchés et quelques broussailles, on voit bien un olivier ou un figuier moribonds de temps en temps, mais c’est tout. Donc la teinte qui domine est le marron de la pierre, dont le vent continu et puissant a érodé la terre arable depuis longtemps. Du coup, je trouve ça plutôt triste comme vision, des montagnes marrons, beiges, ocres avec des habitations blanches et bleues qui percent de temps en temps, ou alors on ne voit que ça dès qu’on s’approche des « agglomérations ». Et puis, il y a autant de petites chapelles qu’on m’avait dit, et ça c’est vraiment mignon. Même dans un coin complètement paumé, on trouve ces mignonnettes chapelles immaculées.

Mais au moins ça a un côté typique, parce que dès qu’on s’approche de la côte on est de retour dans notre bonne vieille société consumériste. Resto, magasins, plages avec parasols, transats et tout le toutim. Et tout est payant bien sûr.

Ce que je voulais, c’était aller à la plage, et j’avais lu que les plages sympas et avec le quota syndical de pédé était celle de « Paradise » et encore plus fort : « Super Paradise ». A vue de nez, sur la carte ç’avait l’air faisable. Mais bon, manifestement il n’y a pas de routes qui longent le bord de l’île. Mais ce n’est pas grave, comme je suis à pinces, je vais couper, et je vais découvrir des choses merveilleuûûûûûses.

Donc, départ d’Ornos et je commence mon ascension. Je me rends vite compte, que je dois aller vers l’est et que toutes les routes foncent vers le centre. Voilà à peu près le premier panorama, de la route (en regardant vers l’ouest, mais moi ma direction c’est l’est ! Vous avez vu hein, pas un brin d’herbe ! Et hop une chapelle, de toute façon même si j’avais voulu, c’est quasi-impossible de prendre une photo sans en choper une au vol !) :

Panorama Mykonos sur la route de la plage

Qu’à cela ne tienne, je prends à droite (à gauche sur la photo, mais moi je monte), je grimpe sur des roches, et j’essaie de me frayer un chemin. Ca monte, ça monte, ça monte, je joue les cabris. D’un peu plus haut, je vois bien le mince bras de terre d’où je suis venu (Ornos est juste entre les deux mers).

La mer des deux cotés

Ouh là, je me rends vite compte que les petits murets que j’enjambe allègrement sont des enclos pour les moutons ou d’autres bestioles (mais bon où t’as vu de l’herbe toi ??). Donc je suis sur des propriétés privées, je ne sais plus bien où sont les chemins pédestres et où sont les endroits de pâture. Je m’en rends compte quand je me trouve nez à nez avec ce charmant troupeau. Au premier coup d’oeil : pacifique, mais au second, quand un bélier pointe ses cornes, le Matoo prend la poudre d’escampette ! Je pense que j’ai fait un super score de saut de mur en pierre.

Les moutons de Mykonos et le meeeechant belier

Enfin, maintenant je comprends où sont les sentiers, et comme cela, j’entame ma descente.

Je finis par retomber sur des demeures, donc je passe dans le jardin d’une qui est inoccupée, et cahin-caha je récupère une voie un peu plus appropriée.

Je n’ai quasiment croisé personne pendant cette marche. Les chemins sont déserts, et sinon je croisais des bagnoles et scooters sur le bord des routes. Les gens me regardaient d’un air bizarre, comme si j’étais en panne ou un truc comme ça. Et certains pécores qui me voyaient gambader dans leur plates-bandes étaient encore plus surpris de voir un touriste là (oui oui avec mon ticheurte levis, mon sac en bandoulière et mon piercing à l’oreille dans les monts de Mykonos, je suis un touriste). Donc personne ne marche sur cette île, et c’est vrai qu’il n’y a pas vraiment l’avantage de l’environnement.

Je finis par reprendre une route et je vois la direction : « Platis Gialos ». Ce n’est pas déjà la plage que je cherche, mais c’est celle d’avant. Donc j’y vais, et je tombe sur un repère de touristes assez glauque, donc je m’y repose deux minutes, et je reprends mon ascension, toujours vers l’est.

Encore une fois, il n’y a pas de route, alors je choppe une sorte de voie privée qui dessert des maisons, et j’espère qu’arriver dans les hauteurs, je ne serai pas coincé.

« Un peu » plus haut, voilà ce que je vois. Platis Gialos est l’anse à droite (avec le bateau dans le reflet du soleil), tandis que la virgule de terre sur l’extrème gauche m’indique que je dois aller par là, mais que la plage que je cherche est encore plus à gauche, juste l’anse suivante normalement.

Panorama de la virgule de terre

Cette montée est particulièrement ardue, et je m’arrête sur un muret pour me reposer. Alors, j’entends une porte qui s’ouvre derrière moi (et merde), et une voix qui s’exclame : « Kroukouyou vlatisvada youyou tatziki tarama ? » (oui oui je sais, c’est de l’à-peu-près). Je me retourne et vois une dame assez âgée et qui n’a pas l’air très contente de me voir. Mais dès qu’elle voit ma face de touriste, et que je lui dis « Désolé Madame, je ne suis pas d’ici. Je vais partir ! ». Alors elle se met à rigoler, et elle me fait signe d’attendre. Et j’entends « Annaaaaaah kroutichinovaaaaa ! ». Et voilà, Annah qui s’amène. On discute un peu en anglais, et je les fais bien rigoler quand je dis que je veux rejoindre les plages côtières à pied en coupant par là. « Walking ? » elle répète. Et elle traduit à sa mère : « podos podos » (oui c’est encore un peu juste mais j’essaie d’y mettre l’étymologie). Et la mère me regarde : « Podos podos !?? », et elle éclate de rire. Elle rentre chez elle et revient deux secondes après avec un verre d’eau gazeuse. Je prends le verre, demande à la fille si je suis tout de même sur la bonne route. Elle me dit que je trouverais la direction en atteignant l’arrête de cette colline escarpée. Je la remercie chaleureusement en anglais, et en français à la dame, qui me répond en grec. On se comprend parfaitement.

En effet, arrivé en haut, j’aperçois le nouveau pan de montagnette que je coupe, et l’anse que je veux atteindre est à portée de route. Je suis un chemin goudronné, puis une vraie route d’asphalte (où passe le putain de bus qui m’y aurait emmené en un quart d’heure) qui me mène finalement à « Paradise Beach ». Ouai bon, c’est un peu plus sympa que l’autre, mais ce n’est pas encore ça. Je suis naze, j’ai la dalle. Alors j’achète à manger, et je vais voir à l’extrémité de la plage s’il y a des congénères. Il y a en définitive un pelé et trois tondus, mais l’endroit est à l’abri du vent, alors je me déshabille et me fais un peu dorer la pilule.

Je reste une heure en gros (j’ai fini mon bouquin), et puis je me remets en route. Même stratégie, vu qu’aucune route ne mène à l’est, je recoupe directe dans la montagne. Mais cette fois, c’est un peu plus galère, non seulement les murets sont plus hauts, mais en plus je suis plus ou moins dans le lit sec d’une rivière avec beaucoup de ronces, de pierres anguleuses et glissantes, et j’ai les mains en sang en sortant de là. Je repère un bon endroit, où je vois que je peux monter facilement, et une suite d’affaissement qui me permet de m’élever rapidement sur le flanc est (donc la bonne direction). Là, je sens que je suis en plein chez des gens (rocailles et broussailles mais privées !). Et ça ne rate pas, puisqu’un gros pécore descend vers moi en trombe, et commence à m’incendier. Je lui fais de piteux sourires et poursuit en m’excusant du mieux que je peux en disant « touriste, touriste ! ». Comme la dernière fois, une fois arrivé en haut, il y a des maisons, et rapidement je trouve une petite route. Elle a l’air de me mener à bon port, et d’en haut j’aperçois enfin LA plage : « Super Paradise » (c’est dire !). Hummm, on dirait qu’il n’y a personne ! :hum:

Super Paradise !!!

En descendant, je me rends compte que j’arrive du mauvais côté, et la route me mène droit vers le « Coco Club » qui est complètement désaffecté (et à vendre d’ailleurs, pour ceux que ça intéresse). Mais il y a un escalier qui me conduit comme une fleur sur l’extrémité gauche de la fameuse plage.

Aaaaaaaaaah mein gott ! C’est le coin pédé ! Ils sont tous là, agrégés les uns contre les autres ! Certains à poil, d’autres non. Je repère en un coup d’oeil quelques gars que j’ai vu hier soir dans le centre. Quelques Gucci-Prada (pardon Gucci-Prada-Speedo nous sommes sur une plage !) carrément bien foutue et joliment apprêtées, et puis plutôt des couples de mecs 35-40 ans. Mais je suis effrayé par la concentration de mecs. La plage est VIDE, et dans ce recoin il doit y avoir 70 mecs ! Et moi, je rigole car je viens de marcher pendant trois heures et demi, j’ahane comme un ienche, je suis trempé, et je suis en jean-godasse évidemment. Donc je fais ma précieuse et je passe très fièrE avec un demi-sourire ironique (de la dignité mes chéries, même dans la déchéance). Je me fais mater voire scruter, et je suppose que c’est le lot de tous les passants ! Un petit mec me sourit sur le passage, je lui rends avec malice et continue mon chemin.

Finalement, je m’allonge à l’extrémité opposée. Mouarf. C’était trop pour moi !!

Et le retour !!! Putain de chiotte ! J’ai essayé de passer par la route cette fois, et j’ai mis deux heures et demi à rentrer !!!!! Je me suis perdu, j’ai rallongé de je ne sais combien mon périple (je suis allé jusqu’à l’aéroport, et plus loin même, je voyais la côté opposée de l’île), et en plus, c’était moche comme chemin. Affreux affreux ! Mais bon je l’ai fait ma journée de découverte pédestre. Je suis vanné.

Là, je me repose encore un peu, toutefois je suis prêt à sortir, je veux aller dans un bar que j’ai repéré hier pendant ma reconnaissance du centre-ville… :mrgreen:

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