MatooBlog

Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

aMor de mis aMores

Waaah, il est trop tard pour travailler à cette heure là un vendredi soir. Enfin là, j’ai tout bouclé, et j’aime bien cette ambiance d’entreprise morte et qui fleure bon le ouikène prolongé. Il n’y avait déjà pas grand monde aujourd’hui, mais c’est encore pire depuis une heure. Une partie des couloirs sont plongés dans la pénombre, et je n’entends que le cliquetis de mon clavier, en plus du dernier album de Troublemakers en fond sonore (souvent on me reproche de ne pas plus insister sur ce que j’écoute, donc voilà je commence).

Je repense à ce bouquin de Lucía Etxebarría, et à ces deux pages que j’ai cornées car je voulais mettre des citations de côté. Mais finalement, ça ne collait pas vraiment à la critique du livre en elle-même, car si je les ai retenues c’est plus parce qu’elle me correspondait personnellement, intimement. Evidemment, lire un roman qui décrit une passion amoureuse avec une telle vigueur et authenticité, ce fut me replonger avec délice et amertume dans ma propre relation, de six mois aujourd’hui caduque.

Je me souviens en particulier de ces élans que nous avions l’un pour l’autre, un truc dingue. Un mélange de sexualité et de bestialité amoureuse, mais avant tout l’expression de sentiments tellement forts et submergeant, que nos corps communiaient et vibraient à l’unisson comme jamais auparavant. On se sent alors porté l’un vers l’autre sans discernement et sans complication, c’est une fusion de tous les sens qui n’a d’autre but que d’étancher sa soif de l’autre. Alors les corps s’emboîtent parfaitement, les odeurs se mêlent, les caresses fusent, et un petit bout de bonheur éclot.

Ils sortirent et marchèrent côte à côte sous la soleil déclinant, sans se toucher, jusqu’à ce qu’il passe son bras autour de ses épaules. Ils se tournèrent alors l’un vers l’autre, s’arrêtèrent au milieu du trottoir et s’embrassèrent, s’agrippant l’un à l’autre comme deux naufragés à une planche de salut, à bout de souffle, avec une telle passion que les badauds leur jetaient des regards amusés. Il plongea le visage dans l’épaisse chevelure rousse, s’immergea dans le crépuscule embrasé de ses cheveux et respira les effluves de cannelle et les phéromones qui charriaient des souvenirs par bouffées. Il souhaitait rester là, le visage enfoui pour cacher l’émotion qui le submergeait, les décharges de désir comme un courant électrique au bout des doigts qu’il l’effleurait.

Et puis, la passion a cédé la place à … « autre chose ». Cette autre chose que je n’ai jamais réfutée ou rejetée ou crainte, mais qui l’a été d’autrui (cette fois-ci, car j’avais eu la même réaction pour une autre relation). En fait, j’ai toujours pensé que lorsque l’on avait vraiment trouvé le bon, on le sentait et que cette naturelle phase post-passionnelle s’installait alors avec sérénité et réjouissance. Quand on se sent rassuré par l’autre, par le couple et par la connaissance intime qu’on a acquise l’un de l’autre. Quand on est un peu plus sûr de soi, et du « nous ».

Il arrive que l’on préfère la tendresse à la technique. On dit généralement que quand une histoire d’amour se stabilise, quand un couple vit ensemble depuis plusieurs années et que chacun considère l’autre comme sa propriété, l’amour passion fait place à un amour plus casanier, la première flamme se transforme en braises qui réchauffent encore mais n’effraient plus, comme un brasero sous la table prudemment surmonté d’un couvercle. Un amour cimenté par le temps, un amour chaud et stable, s’entretient à partir des braises que laisse la passion initiale lorsqu’elle a été remplacée par un autre type d’amour, fondé sur l’affection réciproque et la satisfaction des attentes. Quand le sexe n’inquiète plus et qu’on se limite à répéter mécaniquement une série de positions et d’astuces (ce que l’autre aime qu’on lui fasse et ce qu’on doit lui faire pour obtenir ce que l’on aime), il devient beaucoup moins émouvant, mais aussi moins angoissant.

Je crois que c’est aussi dans cette épreuve de l’amour que beaucoup se perdent. Certains refusent la relation plan-plan et veulent tout cramer, veulent sentir crépiter leurs tripes et incendier leur coeur, car il n’y a que ça de vrai. D’autres ont peur et préfèrent se réfugier dans un univers rose bonbon où les gentils gagnent toujours à la fin. Alors faut-il ne vivre que pour la passion et se donjuaniser pour pérenniser cela ? Ou alors, faut-il s’enfermer dans une relation guimauve mais rassurante ?

Encore une fois, c’est la voie du milieu qui prime. Mais vous savez bien que dans la vie c’est « Ah non Matoo, tu choisis hein ?! C’est ou l’un ou l’autre ! Mais pas les deux ! On ne peut pas tout avoir dans la vie figure toi !! ».

Eh bien moi si, un jour, j’aurais tout ça ! Nah ! ;-)

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