MatooBlog

Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Le charme du Teubé

D’habitude on lit sur les « lettres aux Père-Noël » des gays qui ont été très sages pendant l’année : « Cher Papa Noël, je voudrais un keum qu’il soit beau et intelligent et gentil tout plein ! ». Mais beaucoup de mecs aiment aussi ou même préfèrent de loin un mec bien boeuf et bien teubé, dont le charme sera d’autant plus orphique qu’il aura la sensibilité d’un rantanplan des steppes du 93.

Cela m’est revenu à l’esprit quand, lors d’un récent dîner chez un copain, nous évoquions les films vus récemment. « Eternal sunshine of a spotless mind » fut alors célébré comme un de ces derniers films qui déchire sa race. Mais une personne avoua qu’elle n’avait pas aimé, car elle n’avait pas compris. Et plus tard dans la soirée, alors qu’on parlait de ces films qui peuvent susciter une éruption lacrymale incontrôlable, le même quidam exprima son émoi renouvelé (il l’a vu trois fois) devant « Yamakasi » qui l’avait fait pleurer.

:gne:

Huuummm. Mais imaginez que le type en question soit une espèce de bombe ambulante, une petite baraque top bien foutue, avec des yeux bleus de folie, une petite fossette trognolette et un sourire Polydent (souvenez-vous du sourire de Jackie Sardou merde !) !! Eh bien, donc après cela, vous comprendrez qu’on pardonne aisément cette petite faiblesse cinématographique en mirant ce gaillard dégingandé, qui était nonchalamment allongé sur un canapé avec une main sous son ticheurte.

C’est parfois même une sorte d’atout pour certains gars. Leur côté rugueux les rend encore plus sexy, et leurs deux neurones encore plus excitants. Je crois que cela doit être assez symétrique à ce que certaines filles expriment quand elles avouent apprécier de vrais hommes un peu machos et footeux. Evidemment, on ne s’en fait pas un mari en CDI, mais bon… :mrgreen:

Mon meilleur souvenir en la matière, ma Palme, mon César, mon Oscar, mon Molière, mes amis pourraient le citer sans faute. On m’a tellement dit qu’il était teubé, mais je l’aimais tellement ce con. Je crois n’avoir jamais été dans une relation aussi passionnelle où je faisais l’impasse complète sur les défauts de ce gars, pour ne me concentrer que sur ses charmes carnés. Je l’avais même présenté à mes parents pendant un week-end (en disant que c’était un ami car à l’époque, mes parents ne savaient pas), et il était resté dîner. Pendant le repas, il a fait des comparaisons assez « ésotériques » entre les stratégies de management de la qualité dans l’industrie pharmaceutique et son job de « Tigrou à Disney » (oui oui je sais, j’ai fait fort). Car il parlait beaucoup et s’exprimait librement sur tous les sujets du monde. Mes parents s’étaient alors regardés et étaient restés sans voix. Mon père m’avait dit plus tard : « Mais tu fréquentes vraiment ce mec ? Il a un QI de protozoaire, tu réalises ça ? ».

Mais faire l’amour avec cette algue unicellulaire était le truc qui me rendait le plus heureux du monde, et je le trouvais beau comme un dieu. Alors je ne voyais rien, ou je m’en moquais. D’ailleurs je ne voyais tellement rien que j’ai joué aussi les aveugles sur toutes ses félonies à mon égard, et pas des moindres. J’étais le Louis Braille des tapioles, aveugle et décryptant le monde en posant mes mains, et faisant glisser mes doigts, sur Tigrou. (C’est beau l’amour non ?)

Le pompon, c’est tout de même cette faculté extrasensorielle qui consistait à déformer des expressions idiomatiques mais en les écorchant légèrement de manière à les rendre absconses tout en restituant une certaine euphonie d’ensemble. Et la plupart du temps, il aurait pu utiliser des mots plus simples ou des périphrases, mais non il voulait démontrer, je pense, une certaine maîtrise du verbe. Il était du genre à dire qu’il n’était pourtant pas sorti de la « cuisine de Jupiter » si vous voyez ce que je veux dire. (Bon je sais moi aussi je n’utilise pas toujours le vocabulaire à bon escient ! Arf !!)

L’exemple qui m’avait le plus choqué était l’utilisation d’ « in extremis ». Il disait lorsqu’il avait failli arriver en retard, qu’il y était arrivé « à l’extrémiste ». ;-)

Et notre dernière conversation au RAIDD (rencontré par hasard dans la foule) l’année dernière :
– Ouai tu sais j’en ai marre de Paris, je voudrais plutôt migrer dans le sud !
– Ah ouai, comme les hirondelles ? Tu te barres l’hiver dans le sud et tu reviens l’été ? Lui dis-je avec un sourire entendu
– Ah nan nan, je voudrais plutôt en 2005 !

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  • Ca me rappelle le reproche que mes “gentils” amis font à mon copain, sur son manque encore plus flagrant que le miens de culture…

    A l’inverse, je ne suis jamais vraiment sorti qu’avec une seule personne qui ait mon “prétendu” niveau intellectuel ou mieux… et en plus c’était un fantasme (perso) ambulant et une bête de sexe. Pourquoi est-ce qu’il est retourné en Angleterre :pleure:

    PS Soit dit en passant, tu sais ce que ça veut dire “teubé” par chez moins ? “membré”… ce qui fait que la semaine dernirèe quand on parlait du copain d’un blogger connu et que tu me disait qu’il était bien teubé… imagine ce que j’avais en tête :langue:

  • Matoo> attention, autant dans le post précédent tu avais fait un effort de véracité biologique, autant là, je me DOIS de corriger l’affront que tu fais: il avait peut être un QI de protozoaire, ton Tigrou, mais ca ne fait pas de lui une Algue unicellulaire! Je sais je chipote, mais bon, c’est même pas les mêmes Règnes… Désolé, c’est bon je sors :( :gne:

  • C’est dingue ce(ux) qui se cache(nt) sous les déguisement chez Disney. Je me souviendra toujours lorsque j’ai vu le vrai visage de Mickey: une petite nana black toute chétive.:rigole: Quel merveilleux moment.

  • C’est marrant c’est plutôt un tue-l’amour de mon point de vue… Bien plus qu’un défaut physique (j’essaie de dire que je ne suis pas superficiel, là !). :mrgreen:

  • Cossaw> Hummm il avait une de ces bites le Tigrou fo dire !!! Donc il était teubé selon nos deux acceptions du mot !! :salut:
    Fzael> Ah mais je ne faisais pas particulièrement de rapprochement entre le protozoaire et l’algue unicellulaire, j’aurais aussi pu le taxer de paramécie !! Hi hi hi. ;-)

  • J’ai connu ça avec un interne en chirurgie, beau comme un dieu, et con de la lune qu’il n’en pouvait plus..à un repas un jour, dans un salon mondain d’une ambassade lointaine (on sent le type qui a vécu des trucs hein quand je parle,mais c’est juste pour faire staîle),j’ai meme du renverser expres de la soupe sur son smocking pour le faire taire tellement j’avais honte.Il me regarde
    -mais enfin !! t’es pas bien !! on dirait que t’as fait exprès ??
    -tais toi et viens aux toilettes qu’on nettoie! immédiatement!

    La femme de l’ambassadeur m’avait confié plus tard (qu’elle aimait les ferreos rocher,naan je déconne) qu’il était tellement beau mais tellement lourd..et que je devais lui mettre des choses en bouche toute la journée pour ne pas gacher un si joli tableau. exactement madame,exactement)

  • On a tous connu un jour un mou du bulbe (rachidien, j’entends). On se laisse avoir par la plastique, et par l’autre bulbe. On en profite. Et puis après ça va, on passe à autre chose.
    ça doit faire partie de l’évolution normale.
    Et puis, il faut relativiser : On est toujours le “teubé” de quelqu’un!

  • Orpheus> C’est ça que j’adore justement. Y’a certainement un mec qui parle de moi à ses potes en disant : “tu te souviens le rantanplan des steppes du 95 lààà ? Rhoooo le boulet !!!”. :mrgreen:

    Et puis j’étais vraiment :love:, et il avait bien des qualités humaines qui compensaient son côté teubé.

  • Un grand MERCI pour m’avoir fait eclater de rire. Un peu dur pour les protozoaires quand meme, mais bon… on s’y retrouve tellement qu’on pardonne.

  • >>>”Argggggh comment j’aurais aimé le trouver ce jeu de mot !! ”

    huhu, je suis flatté :) Et pourtant j’ai fait l’hippo pour hippopotamus dans mes jeunes années… mais j’avais besoin d’argent, sur le coup ce petit job m’a enlevé une fière chandelle du pied ;)

  • Attends, tu t’ais fait trompé et tourné en bourrique par un type qui avait le cerveau d’une algue paléolithique ?

    Soit ça doit être drôlement facile, soit certaines pratiques ont des incidences extremêment négatives sur tes cellules grises :cool:

  • C’est terrible, c’est vrai, mais c’est véridique… J’ai un très bon pote (hétéro, lui) comme ça… Qui est resté persuadé pendant 25 années de son existence que “sanscrit”, la fameuse langue ancienne indienne, s’écrivait le “Sang-Christ”… Heureusement que ses aléas “idiomatiques” – comme il dit Matoonet qui connaît plein de mots sauf l’orthographe du mot “ponpon” – sont purement écrits… Parce que sinon, pfiouuu…

    Tiens, je m’en rappelle d’une dernière, orale (…) avec lui, cette fois-ci : “Il est plus difficile pour le chat d’un chameau de passer par une aiguille que pour un riche de…”. … Cette douce expression, véridique, n’a jamais été achevée par ce cher ami à l’heure d’aujourd’hui.

  • Grâce à un lien vers ce “vieux” billet, je dois dire que j’ai passé un excellent moment. En effet, je me reconnais totalement dans le syndrome décrit (“Je crois que cela doit être assez symétrique à ce que certaines filles expriment quand elles avouent apprécier de vrais hommes un peu machos et footeux”) et je me pâme de complicité.

    La seule chose qui m’inquiète c’est que tu avais 20 ans, moi ça ne m’a jamais vraiment passé, ce goût-là. Mais ne le dis à personne, hein.

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