MatooBlog

Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Le parc de la Réalité Fictive

Après le CDAG, nous sommes rapidement sortis nous promener dans ce magnifique soleil d’hiver avec X., et ce fut une superbe journée à ne rien faire que déambuler dans un Paris à la lumière blanche aveuglante de janvier. Après avoir mangé un morceau dans le quartier Montorgueil, puis pris un café vers la place du marché Sainte Catherine, nous avons obliqué vers la place des Vosges.

Je me suis dis que ce serait marrant de montrer à X., un parc que je connais bien pas très loin. En fait, pas si loin de mon premier appartement, rue Saint Sabin. Le chemin entre le Marais et mon ancien studio passait par un enchevêtrement de ruelles que je connais par coeur (il faut dire que j’ai plus d’une fois marché d’un point à l’autre). Mon itinéraire de prédilection passe à proximité d’un minuscule square absolument inconnu, au milieu de vieux bâtiments superbes genre hôtels particuliers, d’ailleurs très souvent désert. J’y allais très souvent pour lire pendant des heures durant l’été, ou bien y manger un sandwich, ou même seulement flâner et laisser mes idées vagabonder.

Un jour je me rends dans ce petit parc, je lis un roman qui me plait beaucoup, et qui est tout à fait adapté à l’endroit. Et puis, l’auteur décrit un de ses périples dans Paris, et je lis :

Je passai la journée dans un square que j’aime à quelques centaines de mètres de la pace des Vosges, je ne sais pas s’il a changé depuis. Le square est abrité sur trois de ses côtés par un grand, beau bâtiment, qui porte bien des siècles. En son centre se trouve un parterre circulaire de fleurs, qui entoure une pelouse très verte d’à peine quelques mètres carrés. Sur un petit socle en pierre, une statue de femme que l’on dirait grassouillette selon les critères actuels. J’aime beaucoup cette femme, son sourire, la forme de son dos et l’élan de ses jambes. Des bancs sont disposés tout autour, des viennent y s’asseoir quelques minutes, un petit quart d’heure, une heure ou deux pour se reposer, lire un peu ou manger un sandwich. J’étais probablement le seul à y passer parfois une journée entière, alternant l’observation du ciel, des arbres, des fleurs, des belles façades et de ma grassouillette en bronze. Ce jour-là, j’y restai bien longtemps, changeant parfois de banc pour changer de point de vue et suivre le soleil. Je ne me décidai à partir le soir, quand l’ombre eût envahi la place.

Renaud Ambite, « Sans Frigo »

Là je me suis arrêté stupéfait, j’ai regardé autour de moi. C’était un peu comme de rentrer dans la quatrième dimension. Je ne pense pas que cela peut être autre chose, étant donné que la description était le reflet exacte de ce que j’avais sous les yeux.

J’ai donc montré l’endroit à X., la statue n’y est plus par contre, c’est bien dommage. Mais le square est toujours aussi coquet et protégé. Un havre de paix et de verdure en plein coeur de Paris, dans un écrin de pierre superbe.

Voilà le plan pour s’y rendre de la Place des Vosges.

la place des Vosges Plan du parc de la place des Vosges

Comme vous le voyez, il n’y a même pas de nom, et je n’ai jamais réussi à le connaître.

Voilà l’entrée par la rue Villehardouin et Hesse.

rue de Hesse Vue du parc par la rue de Hesse

Et le Parc :

Vue du parc

Une des façades qui l’entourent :

Vue d'une façade du parc

Comme ce parc n’avait pas de nom, j’ai décidé que ce serait celui de la Réalité Fictive pour moi. ;-)

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  • (Québec- Montréal Canada )
    Je lis quasi quotidiennement ton blog et j’y trouve toujours un film, un dvd ou un livre à noter. Cette fois, c’est un quartier de Paris que tu me proposes. Comme toi j’aime les squares et les parcs pour y flner et lire sur un banc. Je vais en Italie cet été mais peut-être ferais-je un détour ne serais-ce que pour m’assoir sur un banc de ce parc et y lire un roman … :croa:

  • Perso, j’adore provoqué ce genre de 4ème dimension
    Quand je pars en voyage, en plus du guide qui va bien, j’aime bien emporté un bouquin dont l’action se déroule dans le dit lieu.
    Là où je me suis fait avoir, c’est en mars quand je suis parti en Mauritanie. J’ai amené “si tu voyais ma vie” de Laurent Fraquet (autobiographie d’un gay en 2 tomes). Et c’est en plein désert que j’ai lu qu’il a habité dans mon quartier parisien et travaillé dans un magasin de bricolage que je connais rue Montorgueil.
    Dingue non ! :shock:

  • Serendipité ou la coïncidence heureuse.
    Est-ce que ça existe ou n’est-ce qu’une illusion? Un ami me dit que pour une statistique exacte il faudrait également compter toutes les fois où la coïncidence n’a pas lieu: comment remarquer un non-événement?
    (Bon, bon, je sors).

  • Mamzelle Alice, vous étiez à deux doigts de mettre des mots sur les fluctuations gazeuses de ma rêverie. La poésie de Matoo… heuuu, n’est que la poésie de Matoo. Pour ma part, je ne crois pas au hasard, mais hélas trop aux réflexes de Pavlov. Matoo, please, si tu veux couler un bronze, ramasse ta crotte dans le parc :langue: Allez, hooou!hooou!, mon pote norvégien ne s’est pas noyé en Malaisie (je ne l’apprends qu’aujourd’hui) Il a décidé de migrer avec sa petite famille à Trondheim. Ca, ça remet de la sculpture au milieu d’un jardin ! Kissa, little cat.

  • tiens, j’y vais au moins deux fois par semaine avec une amie dans ce parc… Je ne pensai vraiment pas qu’il pourrait paraitre si fantastique (sauf qu’il y a énormément de flics dans le coin, à croire que c’est une plaque tournante de la drogue entre le 3ème et le Marais…)
    maintenant je te guetterai ;)

  • j’adore ce parc et cette petite dame ronde un peu maillol, l’été quand il fait chaud elle est entourée de roses de teinte orangée, à tiges hautes, dans la chaleur d’autre saison, on dirait qu’elle est dans un espace privée, comme un hammam, une piscine, et qu’elle baigne dans une température chaude et fraiche à la fois ; dans ce jardin, il y a aussi un figuier qui borde la rue, harmonieux, foncé.

  • comme quoi on lit des choses sur un lieu et en deux temps trois moves, on est ému par un autre : le jardin et la petite statue sont rue de sévigné, pas très loin, rien à voir, la statue y est toujours, quant à ce carré vert et fleuri du coté de la rue des arquebusiers, il est pas mal mais un peu désincarné… trop de réfections, d’architecture moderne cheap qui jouxte de vrais vieux hotels.

  • Je pense que le parc de ton livre n’est pas celui dont tu parles. Natif du quartier la description du bouquin me fait plus penser au square de la rue payenne (mêle distance de la place des vosges) et qui en son centre à un parterre circulaire avec une statue de femme…
    Vas y faire un tour et tu seras convaincu…

    Bonne journée au marcheur du marais !

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