MatooBlog

Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Rattrapé aux branches du nid

J’ai fini la semaine sur les rotules, et j’étais du coup bien content de n’avoir rien prévu ce week-end, sinon de sagement rentrer chez papaémaman. Mes parents sont toujours aussi « terribles » mais bon, je n’essaie plus de m’en mêler ou de juger ce qui se passe. J’ai vraiment passé deux jours agréables dans la maison de ma grand-mère, maison dont j’ai du mal à me dire qu’elle appartient dorénavant à ma mère. J’aime beaucoup cet endroit que je connais depuis toujours, et qui est pour moi le havre de paix par excellence.

Et là, je suis arrivé naze de chez naze, donc j’ai grandement apprécié les complaintes empathiques de ma môman ainsi que toutes les attentions qu’elle sait déployer pour me faire plaisir ou me faire sentir à l’aise. Un week-end familial qui s’est bien passé du début à la fin, et pourtant tous les ingrédients étaient là pour me mettre hors de moi. Mais là non, au contraire on s’est tous super bien entendu, mon père n’était pas (trop) chelou, MonOncle et MaTante pas trop relous, mon frère béat d’amour avec sa copine plutôt sympathique, et ma môman chou comme tout !

Mon père a donc trouvé un appartement dans la ville d’à côté, et a finalement emménagé. Toutes ces épreuves, du divorce à l’emménagement en passant par la vente de maison et la cohabitation avec ma mère, lui ont remis un petit peu les idées en place. La peur concrète du lendemain a été plus forte que la maladie, que la sombre schizophrénie qui commençait à complètement le submerger. Oh, je ne me fais pas d’illusion, je sais très bien que dès qu’il se sentira de nouveau en sécurité, il repètera un plomb, mais pour le moment, ça roule. Et malgré tout j’ai espoir que cela dure car il a de nouvelles responsabilités du quotidien qui aideront certainement à un ancrage bien tangible dans la réalité. Payer ses factures, faire à manger, aller faire des courses, s’occuper de ses papiers, de son linge etc. ce sont des tâches qui sont essentielles pour le rattacher à des valeurs terrestres, qui avant étaient tout à fait matriarcales dans ma famille.

Vendredi soir, j’ai donc passé la soirée avec mon père et ma mère tout tranquille, et le lendemain mon frangin et sa pineco venaient dîner. Le samedi j’ai affronté tout Auchan avec MaTante qui avait besoin de faire des courses. En fait, elle n’en avait pas besoin, elle en fait tous les jours simplement pour « sortir et voir du monde » avec : Madame Toutou (elle a un chien, cela explique donc son « nom »), Madame Demogue, la fille de Madame Rousseau, la voisine de Madame Guéguand, la femme du pompier, celle du Taxi de la rue d’en bas, etc. Et j’ai eu droit au récit circonstancié des nouvelles du quartier… elle adooooore les potins, et elle m’aime bien car je me souviens bien des gens et des histoires qu’elle me raconte.

MaTante a donc enfourché son caddie du haut de ses 1m43, et elle m’a escorté dans le dangereux endroit qu’est Auchan un samedi de soldes. Cela m’a fait penser à une algarade à laquelle j’avais assisté entre deux rombières rue de Rennes qui se battaient pour un sac à main Gucci à 50%. Bon mais là, vous transposez simplement l’ambiance chez des pauvres qui se battent pour un jogging à 7 euros… aheum ce serait presque drôle mais c’est éminemment triste.

Heureusement MaTante m’a bien distrait puisqu’elle fonçait dans le magasin (elle ne voit pas très clair) et accessoirement dans les gens qui, fumasses au premier abord, regardaient avec un air bienveillant la petite vieille de 90 ans qui baladait son petit-neveu dans les rayons. Et comme elle est sourde comme un pot, j’avais droit à ses discours habituels avec son surround Spatial THX. J’ai finalement pris les rênes du chariot après qu’elle l’ait abandonné en plein milieu d’un embouteillage, en me disant qu’elle revenait tout de suite. Quand je l’ai finalement rejoint avec mon destrier de fer, elle narrait avec emphase à une grosse dame qu’elle était avec son petit-neveu qui était bien gentil, non pas encore marié, oui il a un très bon travail, oui de nos jours les jeunes mais lui non c’est un amour… La grosse dame me dit de prendre soin de ma grande-tante, et moi sur cette bonne phrase je la kidnappe subrepticement et l’emmène aux courgettes (merde ça faisait une heure qu’on tournait et c’est le seul truc qu’elle voulait acheter à la base) !

J’ai finalement réussi à la faire aller à une caisse, mais elle a voulu aller à la caisse réservée aux personnes âgées. « Tu comprends hein ? » elle me dit. Tu parles, elle court comme un cabri dans tout Auchan, elle dit bonjour à la charcutière et à la fromagère comme si elle les connaissait depuis toujours (ce qui doit être vrai en fait) et leur taille une bavette de quinze minutes, mais elle serait capable de gémir en se traînant à une caisse et en demandant plaintivement si elle peut passer en priorité parce qu’elle est fatiguée. Il faut dire qu’avec sa petite tête de portugaise, ses yeux bleus pétillants et ses cheveux d’ivoire, elle est trop chou, les gens adorent. Et comme en plus c’est l’incarnation de Sarah Bernhard, nous sommes passés en trois minutes à la caisse. MaTante m’a vendu en trente secondes à la jeune hôtesse de caisse qui trouvait tout chou que je m’occupe de ma gentille grande-tante comme cela.

Ensuite, nous étions piégés, donc je suis allé manger la galette chez eux avec mes parents. Les ieuves étaient ravis, donc c’est déjà ça. Et vraiment cela m’a fait plaisir, et beaucoup rire.

Le soir, ce fut aussi cool avec mon frère et sa nana. Après des tournedos Rossini orchestrés de main de chef par mon Pôpa, nous avons joué tous les cinq au Tarot (jeu de cartes familial par excellence). J’adore jouer au Tarot avec mes parents, cela me rappelle vraiment les parties endiablées de mon adolescence avec nos voisins. Nous jouions parfois le samedi soir, jusqu’à 4 heures du matin le lendemain.

Aujourd’hui, j’ai pris mon petit déjeuner vers midi avec ma mère. La table fait face à une porte-fenêtre qui donne sur le jardin. Je suis resté une heure à reprendre mes esprits, en grignotant tout en étant baigné de cette lumière d’hiver chaude et enveloppante, mon chat sur les genoux, et ma môman pour me cajoler. J’ai eu droit à un jus frais de fraises et oranges, des oeufs à la coque avec des toasts, et de la baguette viennoise grillée avec beurre et confiture à la framboise à trempouiller dans mon chocolat.

Ensuite, je suis allé chez mon père pour l’aider à installer et configurer ses appareils électroniques (télé, magnéto, dvd etc.), et puis il m’a ramené à la gare.

D’habitude je me plains et tout, mais là il ne faut pas exagérer, malgré quelques anicroches, tout s’est merveilleusement passé. Ce week-end m’a carrément redonné la pèche, et de l’espoir pour la MatooFamille. ;-)

PS: Tiens un potin bloguesque… X. a vu Neimad à Beaubourg aujourd’hui dans une des salles qu’il surveillait. Hé hé hé. Attention si vous visitez le Centre Georges Poupoupidou car X. is watching you(r bottom !)… :mrgreen:

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