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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Tu marcheras sur l’eau

Ce film est un phénomène très à part pour moi, il a tous les ingrédients pour faire une catastrophe, et à chaque fois que l’intrigue et le scénario se déplacent vers l’abyme, le film reste juste sur le fil du rasoir. En effet, que ce soit sur le sionisme, la vengeance, l’homosexualité, la chasse aux ex-nazis et plus globalement la tolérance, on sent que le réalisateur peut faire de grosses bourdes et sombrer dans la caricature, la mièvrerie ou l’invraisemblance. Mais magiquement ou plutôt grâce à une certaine subtilité, cela n’arrive jamais, au contraire on ressort de ce film complètement sous le charme.

Eyal est un homme (absolument sexy et rhaaaa lovely) qui travaille pour le Mossad (les services secrets israéliens) et qui supprime sans vergogne des gens dans le monde. Il subit un gros choc lorsque sa petite amie se suicide. On lui confie alors une mission un peu plus calme. Du fait de ses origines allemandes, on lui demande de jouer les guides touristiques auprès du petit-fils d’un nazi qui vient rendre visite à sa soeur, qui travaille dans un kibboutz. Le Mossad a perdu la trace du grand-père, et pense qu’en espionnant ces gens, ils pourront apprendre où se trouve le nazi.

On est donc déjà dans une conformation familiale un peu spéciale. Pendant tout le film d’ailleurs on retrouve une narration qui est aussi une trame psychologique. Par exemple, le phénomène de la petite-fille de nazi qui expie finalement les fautes de ses ancêtres et assume son sentiment de culpabilité en travaillant dans un kibboutz en Israël. De même, le petit-fils est homo, et il explique à un moment qu’il n’a jamais couché avec un allemand… Eyal, à l’opposé, est dans la vengeance et dans la haine des allemands et, dans un subtil prolongement, des palestiniens. Il espionne leurs conversations pour essayer de trouver des indices, tout en se rapprochant du frangin homo (dont Eyal ignore l’homosexualité) qu’il accompagne la journée dans des visites touristiques.

La confrontation des trois personnages est intéressante et très bien rendue par la mise en scène. A maintes reprises, j’ai cru que le film allait déconner, lors de la confrontation entre Eyal et un palestinien par exemple, ou bien quand on voit le grand-père nazi, mais non au lieu de tomber dans le piège, l’issue est toute autre et rassérène totalement le spectateur. Il y a aussi cette scène où Eyal et le petit-fils sont à Berlin et où on s’attend à ce qu’ils se fassent agresser par des néonazis devant lesquels ils passent. Finalement ce sont des copines travelotes (hystériques, excellentes !) du petit-fils qui sont touchées, et Eyal vient à leur secours.

Enfin la conclusion du film est très forte et très belle. Les comédiens sont tous impeccables et la mise en scène n’est pas trop emphatique, juste ce qu’il faut. J’avais eu peur de ce « Bouleversant » écrit en lettres capitales sur l’affiche, finalement ce n’est pas BOULEVERSANT, et c’est tant mieux !

Tu marcheras sur l'eau

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  • Dis-donc, je me demandais l’autre jour : “Rhaaaaaaaa Lovely” en tant qu’expression Matoosienne, ça n serait pas un emprunt Edikesque des fois ? :langue:

    Sinon, je n’ai pas eu vraiment le temps cette semaine, mais je vais vite y aller, marcher sur l’eau, moi ! :rigole:

  • Ah oui, pardon (shame on me :redface: !)… Edika c’est plutôt “Papew Papou Ouah” (qui s’en souvient ici ?).:mrgreen:
    J’y suis allé, donc, et j’adore, complétement !
    Beau sujet, belle interprétation, beau film, tout en nuance, intelligent (ça fait du bien !).

    Je me souviens que Lior Ashkenazi (Retenez bien ce nom ! Un petit coté Robbie Williams, par moments… Si ! si !) dans “mariage tardif” de dover Koshashvili (en vidéo)ne m’avait pas laissé indifférent. c’est encore plus le cas ici.

    PS : C’est pas mal comme “pendant” au film “la chute” (même si c’est assez éloigné).

  • Moi aussi j’ai adoré ce film, sur le fil du rasoir (au sens figuré) et comme je n’ai pas trouvé les mots qu’il fallait, et qu’il n’y a pas de site pour ce film, je me suis permis de renvoyer de mon blog vers ton article… J’espère que ça t’embête pas?…

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