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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Brésil indien – Les arts des Amérindiens du Brésil

Quand j’ai vu les deux thèmes aux Galeries Nationales du Grand Palais, je savais que je devais y retourner illico pour me faire l’autre. Il s’agit d’une grande exposition qui propose de faire découvrir cette « civilisation » vraiment particulière. Ces indiens d’Amazonie qui sont tellement liés à la vie dans les forêts, et dont les coutumes et comportements sont antédiluviens. Ces ethnies réparties dans une bonne partie du Brésil ont à la fois beaucoup de points communs, mais aussi des particularités très marquées qui fait qu’une langue n’est parfois parlée que dans un village, ou bien certaines pratiques artisanales la spécialité d’une tribu.

Encore une fois, je dois saluer l’intelligence et la qualité des expositions du Grand Palais, là encore la mise en place des oeuvres, les explications, le choix des objets et leur présentation, ainsi que l’agencement des salles sont parfaits. Il y a trois grandes parties, d’abord on passe par la partie archéologique avec des objets du passé liés à des rites, puis il y a une série de salles plus ethnologiques qui insistent sur les coutumes et l’artisanat des indiens du Brésil. Enfin, une salle est consacrée au personnage français le plus célèbre qui a étudié les indiens d’Amazonie : Claude Levi-Strauss, avec quelques éléments de sa collection (dont un film de 1935 !).

Les indiens du Brésil n’ont pas construit des pyramides comme les incas ou les aztèques, et leur modèle social n’a jamais été bien développé, mais la première partie montre bien leurs talents en terme de poteries et d’art funéraire. On y voit de drôles d’urnes et vases funéraires richement ornés et décorés, avec notamment des urnes qui figurent le sexe de l’homme ou de la femme ainsi enterrés. Deux salles sont aussi consacrées au travail de la plume et à des masques incroyables. Les masques « Jurupixuna » (ces indiens ont disparu) sont d’une facture bluffante et très beaux. Quant aux coiffes en plumes et tressées en pailles, ce sont de pures merveilles. Il y a même quelques momies du genre Rascar Capac totalement flippantes !

Les salles dédiées à l’ethnologie « actuelle » montrent que l’artisanat des indiens n’a pas beaucoup changé, et concernant le travail des plumes et de la vannerie, ils produisent des objets de toute beauté et avec un raffinement très poussé. Pour tout ce qui est peintures sur céramiques ou peintures corporelles, on découvre une quantité incroyable de motifs géométriques ou plus biomorphiques. Toute une série d’objets et de films insistent aussi sur les diverses productions artistiques à visée religieuse ou rituelle. On comprend aussi rapidement qu’il s’agit d’une bonne civilisation de junkies qui se mettent à se défoncer pour un oui ou pour un non. C’est marrant de voir cela dans un cadre officiel et ethnologique. Quoique après tout, les beuveries occidentales sont tout aussi balisées et font parties intégrantes de notre société « évoluée ».

Enfin, la petite salle sur Lévi-Strauss expose une partie de la collection qu’il a rassemblée avec sa femme en 1935-1936.

Le site de l’expo.

Brésil Indien - Galeries Nationales du Grand Palais

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  • Bon, le côté junky est un peu exagéré, tout de même. On ne peut guère comparer une institution comme le chamanisme avec l’absynthe, les guinguettes ou autres rave parties :o) L’usage des drogies en pays indien a un ancrage civilisationnel que l’on ne peut comparer à une consommation de loisir. L’exposition que le Grand Palais a donné il y a quelques années autour de “L’or et les chamanes – Le Musée de l’or de Colombie” était, de ce point de vue, remarquable.

    Sinon, l’exposition est effectivement très belle. Les produits d’artisanat en particulier – je pense notamment à la plumasserie, mais aussi la vannerie – peuvent sans rougir se comparer à des chefs-d’oeuvre issus du compagnonage. L’usage de l’audioguide est particulièrement recommandé – il était essentiel pour l’exposition du Musée de l’or.

    J’ai cependant pu regretter l’absence de cohérence du parcours. Si chaque salle présente une très belle unité, je n’ai pas trouvé à l’exposition en son ensemble de fil directeur. Mais unfort cbelle expérience. Surtout que j’étais avec mon doudou, qui doit aimer autant les musées que moi le football, pierre blanche à ce jour, donc :o)

  • You’re talking to me ? You’re talking to me ? :langue:

    Bon c’est sympa d’avoir changé la photo (bah oui,c’est pour moi, non ? :love::croa:)
    Par contre, euh…Je m’imaginais que tu regarderais l’objectif avec les yeux pleins d’amour, alors que là comment dire…:gene:
    Meuh bon, on va faire avec. :langue:

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