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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Nicolas

C’est drôle, mais il se trouve que je suis sorti avec cinq Nicolas dans ma vie. Cinq !! Et ce n’était pas des relations anodines, souvent même des histoires charnières dans mon petit cheminement personnel. C’est pourquoi j’ai toujours eu un faible pour les Nico, et que je prête à ce prénom des propriétés remarquables.

D’abord, il y eut, c’est dans l’ordre des choses, le premier de tous, Nicolas I donc.

Nicolas I :

C’était en 1995, à la fin de l’année, j’avais donc 19 ans. Je commençais tout juste à sortir dans le milieu, à m’assumer et à faire quelques rencontres. Nicolas était un pote d’un ami à moi. Un pote hétéro très branché et très « gay » dans le style. Un de ces hétérofolles ou métrosexuels nous dirions aujourd’hui. A l’époque, il se faisait simplement chambré par ses potes de banlieue avec ses « goûts de pédé », et passait pour le plus viril des hétéros parmi les gens que je fréquentais. Je ne m’étais donc fait aucun film sur ce bel hidalgo (un joli brin de petit blondinet en fait) qui m’avait narré avec moult détails sa plus grande détresse amoureuse. Il m’avait confié que la belle Marie était encore dans son coeur, et qu’il n’attendait que de la reconquérir.

Mais voilà qu’à cette fameuse, fameuse et mémorable soirée de jour de l’an 1996 chez Thomas, mon Nicolas éméché se rapproche plus que de coutume. Et incroyable, il finit par m’emballer, et affirmer qu’il m’aime !! Quelques jours plus tard, rasséréné et sobre il réitère et me fait comprendre qu’il veut essayer un truc avec moi. Dingue ! J’ai réussi à me taper un hétéro. Nous avions à l’époque défrayé la chronique car en tant que nouveau pédé, il était très militant et refusait de se cacher. Mais un vendredi soir au Grisy-Apple’s qui est tout de même la boite beauf banlieusarde de mon Cergy natal !! Oh là là, je me rappelle de tous ces gens avec qui j’étais allé au collège et au lycée, et Nicolas qui m’embrassait à pleine bouche, et devant des racailles aussi. En y repensant aujourd’hui, c’était tout de même vachement osé. J’étais tellement fier de lui.

Mais en fait, il avait beau faire tous les efforts du monde, il n’était pas pédé. Il me répétait d’ailleurs à l’envi qu’il n’était qu’amoureux de moi. Mais en quelques semaines, le temps que je m’en amourache sérieusement, il avait bien déchanté. Et il revint dans les bras de Marie, aussi naturellement. Cette dernière qui avait complètement flashé pour moi, avait d’ailleurs eu cette fixation de vouloir sortir avec moi (mais je crois que c’est un truc assez classique, chez la fille qui sait que son mec s’est tapé un mec). Au final, Nicolas m’avait demandé si j’étais intéressé par faire l’amour avec eux. Il visualisait très bien la chose… lui se faisant prendre pendant qu’il bouffait la moule de sa meuf. J’avais poliment refusé, mais j’avais été très touché de l’attention.

J’ai pensé à lui pendant des mois et des mois après notre rupture, et encore aujourd’hui je garde un super souvenir de lui, et beaucoup de tendresse. Je ne sais pas ce qu’il devient.

Nicolas II & Nicolas III :

Les deux furent rencontrés sur le net en 1998, à très peu de temps d’écart. Deux Nicolas de caramail, à ma grande époque des rencontres par le chat, et de licence sexuelle assez marquée. Je suis tombé amoureux du premier et il s’est foutu de ma gueule comme jamais avant. Un vrai salaud, un vrai méchant qui prend du plaisir à voir l’autre se traîner dans la boue. Une relation aussi courte (quelques jours) qu’instructive. Nicolas III est notable car c’est l’un des meilleurs coups de ma vie. Une seule nuit, mais inoubliable. Tellement fort que nous nous étions promis de ne jamais nous revoir, ni de recoucher ensemble. Nous voulions conserver ce souvenir intact, comme un de ces mythes personnels qui permet de continuer à croire, et à avoir la foi. Après ces deux là, je commençais à me dire que j’avais un truc avec les Nico.

Nicolas IV :

Début 1999 je pense, la plus belle et romanesque rencontre de ma vie. Joris (qui s’est tapé la Marie de Nicolas I d’ailleurs) connaissait et fréquentait deux pédés. Un jour il m’explique cela et me dit : « Merde il faut quand même que je vous présente un jour ! ». Voilà ! Le truc dont on sait instinctivement que ça va foirer à la base, et qu’on déteste de la part de ses amis hétéros. Mais il se trouve que quelques semaines plus tard, une virée en boite est organisée et la soirée commence chez Nicolas, le fameux pote de Joris. J’arrive chez lui, et baaaaam ! J’adore. Charmant, intriguant, charismatique. Il me plait.

On sort en boite, et au petit matin, quelques uns, dont je fais parti évidemment, retournent chez Nicolas pour un dernier verre. Et puis l’heure court et Joris me fait signe qu’il va y aller car il est naze. Je le suis puisqu’il me ramène, la mort dans l’âme. Nicolas nous accompagne à la porte, dit au revoir à Joris, puis se penche pour me faire la bise. Et là, je ne sais pas ce qu’il m’a pris. En un éclair, je me suis dit que si je ne tentais rien maintenant, ce serait trop tard, que je ne le reverrais peut-être jamais, et qu’avec mon pot il serait certainement en couple la fois d’après. Bref, je l’empoigne sauvagement, le plaque contre le mur, et lui roule un palot de la mort !

Nous sommes restés ensemble quelques mois, et Diego ne m’a jamais vu aussi amoureux et épanoui qu’avec Nicolas (enfin si, il y a eut M. mais c’est difficile de comparer). Nico était gentil, attentionné, sincèrement amoureux de moi et très bon amant. Et puis, nous avons été séparés par le service militaire qu’il a du effectuer vers Montpellier l’été 99. J’ai senti la relation se déliter, et Nicolas s’éloigner. Et puis, j’ai compris que c’était fini. Je suis allé le voir un jour de vacances où j’étais à Port Barcarès avec ma maman, et il m’avait donné quelques explications. Bah, il n’était plus vraiment amoureux, et il avait surtout fait d’autres rencontres. Le genre de choses qui arrivent quoi ! Mais moi cela m’avait plongé dans une grosse déprime car je croyais en nous comme jamais je n’avais cru avant. Môman était hyper inquiète car elle me voyait très malheureux, et elle avait alors accueilli en hérauts sauveurs Diego et son amoureux toulousain de l’époque (Thibaut), qui étaient venus me consoler quelques jours.

Nicolas s’est mis en couple avec un mec vraiment adorable et très bien, Alex, et ils sont ensemble depuis tout ce temps là, les enflures. Ces deux-là s’étaient brièvement séparés durant l’été 2000, et cet été j’avais vu Nicolas alors que nous campions avec Joris et des amis de l’IUT en Normandie. Pendant ces 48 heures, nous nous sommes retrouvés avec la fougue de nos premiers instants, et je sais que mes potes de l’époque avaient halluciné (et beaucoup ironisé) sur le boucan et les mouvements que subissait le minuscule igloo.

Le plus drôle c’est que j’avais évoqué cet épisode dans mon blog, à son tout début. En effet, j’avais revu Nicolas, lors d’une funèbre occasion, et j’avais décrit ce que j’avais ressenti, mais aussi cette illustre escapade. Et il y a un an je crois, j’avais voulu donné l’url à Nico. Feignant comme il est, je savais qu’il ne serait pas allé chercher dans les archives. Mais Nico avait filé aussi l’adresse à Alex, et ce dernier s’était empressé de tout relire du début !! Révélations qui ont fait trembler la chaumière… :mrgreen:

Nico reste une personne pour qui j’ai une affection et considération intactes, mon petit Nico à oime.

Nicolas V :

Août 2000, je rencontre un gars sur Yarps et j’hallucine. Il est objectivement parfait. Il me plait, il adore le cinéma, il est adorable comme c’est pas permis, il est très cultivé, plutôt de bonne famille, il habite à 5 minutes de chez moi à pied, et il est même agent EDF (merci Œdipe). Nous sortons ensemble après notre premier rancart, d’ailleurs il finit même dans mon pieu. Et il a l’adorable candeur de me demander le lendemain matin si nous sortons ensemble, ou s’il s’agit juste d’un plan cul.

Je reste un an et demi avec. Il s’agit d’une relation très équilibrante mais finalement peu épanouissante pour moi. Je romps une première fois car je veux plus que ça, mais j’ai du mal à être clair avec moi-même. Une semaine après, je me ravise, pense avoir fait la plus grosse connerie de ma vie, et m’en vais le supplier de me reprendre, grosse merde immonde que je suis. Il le fait, et je romps définitivement quelques semaines plus tard.

Avec le recul, je sais qu’il n’était pas le bon. En fait, il était objectivement et rationnellement le bon, et c’est là où je me suis fourvoyé. J’ai réalisé qu’on n’était pas forcément fait pour s’apparier avec ce qu’on pensait être l’homme idéal. Et puis j’ai compris que je n’étais pas l’être rigoriste et logique que je pensais, un adepte du « sense », mais aussi un garçon avec une grosse dose de « sensibility ». Ma quête n’allait donc pas être aussi simple, puisque mon idéal n’était pas le bon. Ca allait donc être bien difficile de « le » repérer !!

C’est aussi pour cela que je n’ai pas douté que M. puisse être le bon, tout en ayant débuté les hostilités en se traitant de tous les noms.

Nicolas demeure en moi comme un mec génial, avec qui illogiquement cela n’a pas marché. Pas assez funky, pas assez fucked-up c’est certain, mais tellement doux et intelligent. Je pense souvent à lui en fait.

Evidemment, j’ai des potes qui se prénomment Nicolas, et je ne me sens pas forcément et irrémédiablement attiré par leurs braguettes. :langue: Mais manifestement, certains m’ont marqué et se sont démarqués du lot. Il y en a un que je « connais » depuis cinq ans, et que je n’ai même jamais vu. ;-) D’autres qui bloguent, certains qui ne bloguent plus, d’autres qui scénarisent Clara Sheller, ou qui cinématoscripte tout ce qui passe, ou encore qui vont avoir un bébé.

Et au final, je me dis qu’une bonne explication freudienne est certainement à fouiller du côté de l’enfance… Nicolas… Il s’agit du nom de famille de ma copine M.A. ! Une copine dont je faisais plus ou moins semblant d’être amoureux pour cacher mon homosexualité dès la primaire (j’ai kiffé pour la première fois sur un mec, Sylvain, en dernière année de maternelle !), mais dont j’étais épris quand même je pense. Mais du coup, ce n’était pas possible vu que j’étais pédé. Walalalalala la prise de tronche ! Et hop, cristallisation sur le Nicolas. Mein gott ! :mrgreen:

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