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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Caché

J’étais parti avec un certain à priori, je m’étais dit que j’allais forcément trouver cela un peu longuet ou un peu chiant par rapport à certains échos. Mais pas du tout alors pas du tout ! J’ai adoré ce film, de A à Z.

La mise en scène est hallucinante, Michael Haneke est un vrai cinéaste, il ne se contente pas de filmer une bête histoire. C’est un type qui s’exprime véritablement par sa mise en scène, les mouvements de caméra, les choix de plan ou sa direction d’acteurs. Ainsi toute la narration du film ne découle pas simplement de dialogues et d’une intrigue mais de kyrielles de détails qui tissent peu à peu un univers riche et complexe. On capte tellement de choses dans ce film : les émotions des personnages, leurs sourdes angoisses, les relents du passé dans leurs mots ou le tremblement d’une paupière, l’inflexion d’une voix…

Daniel Auteuil interprète le rôle d’un animateur télé à succès qui se fait bizarrement harceler. En effet, il reçoit continuellement des vidéos de sa maison qui l’espionne pendant des heures sans plus d’explication. Sa femme, Juliette Binoche, ne comprend pas plus ce qui se passe et commence à péter un plomb. Un dessin énigmatique, une tête d’enfant crayonnée avec une marque rouge sur les lèvres, vient plonger Auteuil dans une série de troubles et de doutes. Cela lui rappelle apparemment quelque chose, quelque chose de très ancien.

J’ai trouvé Daniel Auteuil et Juliette Binoche vraiment très bons : justes et convaincants. On les sent de plus en plus déstabilisés dans cette atmosphère qui se délite peu à peu, Auteuil de par l’excavation de souvenirs enfouis, et Binoche autant terrorisée par les cassettes que par l’étrange attitude de son mari. Et ces plans fixes sur la maison avec les voix en fond qui commentent ne font qu’augmenter le malaise de ces scènes.

Au final, il s’agit d’un thriller qui distille l’angoisse avec beaucoup de talent. Michael Haneke nous sert de main de maître cette histoire qui fouille au-dedans de ces personnages qui paraissent banals au premier abord. Je ne me suis pas emmerdé une seconde et j’ai adoré cette démonstration de tout ce que le cinéma peut offrir pour véhiculer ses histoires.

Caché

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  • Binoche m’a vraiment cloué: les scénes où elle tient tête à Auteuil sur leur conception de la confiance m’ont donné des frissons!:shock:
    Et faut bien rester à la fin pour ceux qui sont adeptes du “tiens, ça a l’air fini, je m’en vais!”

  • Moi aussi j’ai trouvé ce film extraordinaire par sa mise en scène, en particulier le “trompe l’oeil” des cassettes qui nous piègent (à cet égard, effectivement, il faut bien regarder jusqu’au bout le dernier plan (l’image est-elle parasitée ?)), par ses personnages, et son scénario aux rebondissements subtils et parfois terribles …

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