MatooBlog

Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Match Point

En un mot : brillant ! Vraiment brillant !!

J’avais aimé « Melinda & Melinda » qui m’avait pas mal réconcilié avec Woody Allen, surtout quand il ne joue pas (plus) dans ses productions, et voilà qu’il revient droit dans mon coeur avec ce film. Un film extraordinaire qui mérite tous les suffrages tant il est original pour son auteur, une véritable cuvée d’exception !

Cela commence comme la comédie « à la Woody Allen », puis prend un virage inattendu pour finir de la plus singulière manière. Et pourtant la patte et le style du réalisateur imprègnent chaque plan, dialogue et rebondissement. Woody Allen nous sert donc le meilleur de lui-même avec une touche d’originalité rafraîchissante et d’une qualité supérieure. Ajoutons à cela que les comédiens sont absolument parfaits, avec le sublimissime Jonathan Rhys-Meyers (le beau gosse, déjà, dans « Joue la comme Beckham ! ») et la superbe Scarlett Johansson en figures de proue. Outre cela, nous sommes à Londres et pas une seule fois à New York !

Tout commence donc par Chris (Jonathan Rhys-Meyers) qui est un ancien tennisman professionnel et qui donne des cours de tennis à un jeune type de la haute bourgeoisie londonienne, Tom. Ils se lient plus ou moins, et Chris se retrouve à côtoyer cette famille richissime. Surtout la soeur de Tom tombe rapidement amoureuse de lui. Il fait aussi la rencontre de la fiancée de Tom, Nola (Scarlett Johansson), qui est une piquante américaine qui tente, sans bien réussir, le métier de comédienne. Coup de foudre entre Chris et Nola, mais perturbé par les couples déjà formés.

Voilà donc une comédie sentimentale comme Woody Allen sait parfaitement les imaginer et les mettre en scène. Et là, il fait mouche à chaque instant. Les répliques fusent, les plans démontrent l’attirance mieux que les mots encore, et la tension sexuelle est à son comble entre les deux comédiens. Et puis, il change de ton et explore les voies sinueuses de la passion adultérine, puis du déchirement moral entre désir d’enfant, position sociale, réussite amoureuse. Bref, je ne l’attendais pas du tout là, et il s’en tire merveilleusement bien. Déjà dans l’histoire qu’il nous raconte, qui tient en haleine et fait parfois sourire, mais aussi par ces questionnements qui sont au début même du film, à propos de la chance, le destin, le discernement.

Et l’auteur donne raison à la chance, après maints bouleversements grâce auxquels il brouille les pistes et embrume notre logique, avant de livrer un dénouement ironique et grinçant.

Cela fait un bien incroyable de voir un aussi bon film. Tellement bien filmé, écrit, réalisé, à la bande-son soigné et aux excellents comédiens.

Match Point

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  • Hier soir, je me disais justement qu’on n’allait pas tarder à avoir la critique du Matoo sur ce film. Non pas que tu sois tant prévisible, Matoo.

  • Je suis ton blog depuis quelques mois, et je suis sous le charme :)
    Cette page est devenue un petit refuge où je me sens chez moi, et où je découvre également beaucoup de choses. J’aime ta sensibilité, ta curiosité, ton ouverture d’esprit. Et ta plume, qui me fait ronronner de plaisir.
    Merci :)

  • j’aime beaucoup ce film aussi, il y avait bien longtemps qu’un Woody Allen m’avait intéressé…
    c’est d’une noirceur qui rappelle “Crimes et Délits”…vraiment un film brillant sur l’arrivisme mais aussi sur la lutte des classes où ce sont finalement toujours les pauvres qui doivent faire des sacrifices pour y arriver (et quels sacrifices! c’est tout simplement atroce)…les riches du film sont d’une aisance insupportable…un véritable film politique en somme…

  • Match Point : j’ai dû voir une vingtaine de films de Woody Allen.
    Je ne partage pas ton avis, Matoo, ce film est décevant, trop long et la fin est baclée. Les personnages principaux sont médiocres et les personnages secondaires insignifiants. Quand on place Woody Allen très haut dans la hiérarchie, ce film est franchement mauvais.
    Ou alors, il faut le voir au second degré, en se disant que Woody ridiculise à souhait l’argent, la haute société britannique, le Rastignac irlandais et l’Américaine paumée. Si le prochain film se dérooule comme je l’ai lu à nouveau à Londres, ça promet !

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