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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Brooklyn Follies

C’est extrêmement difficile pour les lecteurs habituels de Paul Auster de parler de ses récents bouquins. Je lis le même genre de critique que celle que je m’apprête à faire sur des sites web où des lecteurs assidus laissent leurs opinions. Ce roman est certes marqué de l’empreinte géniale de cet écrivain que j’aime tant, mais il n’a pas la saveur des livres du début, et non plus de certaines autres oeuvres qui avaient produit des ruptures notables dans son univers littéraire. Depuis le dernier bouquin, on peut lire de bons romans, juste dans la veine austérienne, avec ses personnages alambiqués, son dédale d’intrigues, ses mises en abîmes, son écriture ciselée et sa sensibilité éthérée, mais rien d’aussi brillant qu’avant.

Même si « Tombouctou » ou « Le livre des illusions » apportaient leurs touches originales majeures (et très différentes), « La nuit de l’oracle » et « Brooklyn Follies » en manquent sérieusement. Par contre, je devine que de nouveaux lecteurs de Paul Auster n’y trouveront évidemment rien à redire. « Brooklyn Follies » possède malgré tout son charme, et surtout un dénouement (dans les toutes dernières lignes) qui replace tout le bouquin dans un contexte qui transcende un peu le pur récit.

Nathan est un assureur à la retraite qui décide de se lancer dans l’écriture d’un roman. Il s’agit d’un roman constitué de ses petites histoires personnelles, d’anecdotes qui rassemblent certains lapsus ou autres péripéties singulières de sa vie. Alors qu’il s’installe à Brooklyn et commence à s’acclimater à cette nouvelle vie (il est divorcé et fâché avec sa fille), il rencontre par hasard son neveu, Tom, qu’il avait perdu de vue. Ces deux-là ne se quittent plus, et tentent de reprendre goût à la vie. S’en suivent quelques intrigues amoureuses, amicales, des quêtes utopiques et des pérégrinations typiques de l’auteur. Les deux larrons se retrouvent notamment à s’occuper de la nièce de Tom de 9 ans, dont la mère embrigadée dans une secte l’a envoyée seule pour rejoindre son oncle à New York.

Des histoires dont il semble qu’elles ne puissent avoir lieu qu’à Brooklyn. Et on connaît l’amour sincère que Paul Auster voue à son quartier. On y retrouve la galerie de personnages baroques, les saynètes de voisinage et ces rencontres inopinées qui changent la vie. On entre ainsi avec un plaisir fou dans cette histoire, mais passée cette première agréable impression, le récit peine à décoller pour finalement ne s’envoler pas très haut. Ce n’est pas mauvais, c’est même encore très bien écrit, et les personnages sont attachants, les anecdotes sont charmantes et les rebondissements… rebondissent. Mais c’est si convenu pour lui…

Peut-être en ai-je simplement trop lu, ou alors je suis trop difficile ? A part ces ultimes lignes qui remettent les pendules à l’heure, je n’ai pas été convaincu par ce roman pourtant bourré de qualités. Du coup, j’en veux encore plus à l’éditeur pour son matraquage métropolitain.

Brooklyn Follies - Paul Auster

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  • Etrange cas que celui de Monsieur AUSTER….. J’étais étudiant pendnat la ” grosse et grande ” periode de se monsieur et j’étais carement fan. Un de mes amis amis a fait sa thèse sur “les fantômes textuels dans l’oeuvre de Paul AUSTER” et au bout de neuf mois il s’est rendu compte que derrière le style et “l’idée ” Paul AUSTER il n’y avait pas grand chose…..
    Mais l’oeuvre d’un auteur n’est-elle pas, par définition, du vent…..

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