MatooBlog

Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Los Angeles 1955-1985

Ou « la naissance d’une capitale artistique » qu’il disait !

Putain de chiotte de merde, c’est la première que je suis autant déçu par une exposition à Beaubourg. Je n’ai rien à reprocher au Centre Pompidou, ni la richesse manifeste et le nombre impressionnant d’oeuvres, ni leurs choix artistiques (que je peux difficilement juger, pauvre néophyte que je suis), ni la scénographie plutôt efficace et convaincante. Non il s’agit plutôt de ce truc là… ces mecs de Los Angeles qui font l’Art de 1955 à 1985.

Bah rien… rien de rien. Je n’ai pas du tout été sensible à ce que j’ai vu, je n’ai pas appréhendé les thèmes, pas découvert un élément accrocheur, pas été épaté par des théories à couper les cheveux en quatre, ou des concepts décoiffant qui habituellement me scotchent (même les plus fumeux). Non c’est juste chiant et inintéressant (en mon opinion à moi que j’ai et que j’assume, oui, oui).

Du minimalisme à l’assemblage pur, en passant par des films gores, des sketchs ou des délires potaches, je n’ai pas du tout aimé ce que j’ai vu ou entendu. Je n’ai simplement pas été sensible, ou alors pas assez formé pour apprécier ce que j’avais sous les yeux. J’aurais peut-être du potasser deux trois bouquins dans le domaine, car les explications fournies par Beaubourg m’ont soit fait mourir de rire par leur élitisme puant ou métaphores insolites, soit presque énervé par leur caractère délibérément allusif, elliptique ou carrément abscons (ou « dantesque » comme ils disent…).

Il me reste donc des morceaux de plastique de couleur… des assemblages de choses (non c’est tout !), des innovations minimalistes qui sont censés révolutionner ma vision de l’art (ah ? il a juste changé une lettre à un mot ?), des vidéos bouleversantes comme une véritable bite au cirage (bah oui le gars se masse les couilles avec un truc noir… « Black Balls » ça s’appelle !) ou bien le must : un gars qui chie sur une table, puis pisse dessus, puis crache dessus, avant de tout remanger (miam miam !), il y a aussi l’ancêtre de Jackass qui se fait tirer dessus par un pote, se fait crucifier sur une bagnole, enfermer cinq jours dans un placard etc. Je crois que les quelques oeuvres qui m’ont plu ont du coup été polluées par tout ce qui m’a franchement « déconcerté ».

Et puis toutes ces oeuvres « sans titre » balancée comme ça, sans explication (ou alors des trucs, ils auraient du s’en abstenir)… Bof. D’ailleurs quelle est la subtile différence entre un « untitled » et un « no title » ?? Oui, oui, on est allé jusqu’à se poser la question !!!

Un thumbs-up pour « Blinky le Gentil Poulet » (The Friendly Hen – 1978) tout de même. Jeffrey Vallance a acheté un poulet surgelé dans un supermarché, il lui a organisé des funérailles avec un enterrement première classe au cimetière des animaux de L.A., un cercueil tout confort, etc. Il reste même le « saint suaire » de la bête qui transpirait (forcément il était surgelé) sur son sopalin (pour pas abîmer le satin).

Conceptuel oui… c’est peut-être une question d’époque, je pense être plus sensible aux approches conceptuelles contemporaines artistiques d’aujourd’hui en fait.

Los Angeles 1955-1985 Centre Georges Pompidou

L’avis des copines : Olichou, Niklas.

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  • On m’a porprosé d’y aller. Ma curiosité m’a encouragé : “allez, pourquoi pas !” … et bien j’en suis resorti comme toi Matoo : je n’y ai rien compris, et je n’ai été touché ou étonné par aucune oeuvre(toute juste étonné par le Judas qui s’ouvre sur un intérieur miniature …): facheux !
    La misère j’vous dit ma bonne Dame ! :shock:

  • Ouh les mauvaises ! J’y suis allé cet aprem, car je voulais la voir et ca m’a donné l’envie d’en faire une note. Je ferais donc un commentaire élitiste ici, puis que je suis paraît-il un parangon de l’élitisme.

    Plusieurs choses, je suis historiende l’art de formation et surtout par passion de l’art qu’il soit contemporain ou d’époque révolue. Je n’en fais pas mon métier, puisque je suis journaliste. Je suis resté resté seulement 2 heures dans cette expo. Elle m’a vidé par sa richesse. Ce que Matoo semble reprocher,ce sont toujours les mêmes pierres d’achoppement. L’art conceptuel qui est ridiculisé car facilement mis en boîte, ou les performances jugées ridicules, sans intérêt ou potache. Je présise que les performances auxquelles fait allusion Matoo en prenant un ton volontairement ironique ne sont pas ce que je préfère dans cette exposition. Elles mont mêmes agacées. Chris Burden dérange et moi le premier. mais sa conception a marqué son époque et on en parle encore 30 ans après ! Il utilise les ressorts traditionnels des reliques et du fétichisme(voir les oeuvres d’art qui peuplent nos églises et nos musées comme la statue-reliquaire de Conques par exemple) pour interpeler notre concetion bourgeoise et routinière de l’art. Quant à la qcatologie, elle fait figure de tarte à la crème dans l’histoire de l’art contemporaine, jusqu’à l’artiste des années 60 qui vend sa merde (au propre) enfermée en boîte de conserve.
    L’art n’est pas et ne doit pas être illustratif ou servile. Il n’est pas un objet décoratif qu’on met dans son salon même si au final on retrouve beaucoup d’oeuvres exposées dans les salons bourgeois, même le mien (de la repro Habitat à l’oeuvre d’art originale). L’art doit susciter débat et réflexion au delà de ce qu’on appelle le beau. Je renvoie les lecteurs aux ouvrages de Kant (l’analytique du Beau) ou Winkelmann (histoire de l’art de l’antiquité).
    Pour faire court, l’oeuvre d’art contemporaine doit s’aborder sans préjugés. C’est avant tout un jeu de forme, de couleurs dasn un espace donné, elle suscite de l’émotion. Mais encore faut il s’extraire de la pesanteur du quotidien, se laisser prendre par l’énergie, la force du créateur, se laisser emmener, se perdre dans l’oeuvre d’art.
    je suis resté confondu et kidnappé par tant de beauté. Certes certaines oeuvres m’ont laissé de marbre. Mais est-ce pour autant que je dois leur dénier le statut d’oeuvre d’art ? Non bien entendu.
    Cette exposition n’est pas facile loin de là. Elle s’expose à la controverse, mais c’est aussi cela qui est intéressant dans une expo plutôt que de ressortir avce une idée consensuelle : c’était génial car ceci, car cela ! L’art meurt d’être consensuel. Je préfère mille fois une oeuvre conceptuelle que je n’arrive pas à comprendre ni à cerner, qu’un chef d’oeuvre consensuel qu’on oubliera aussi vite qu’un passage aux chiottes pour déféquer. Alors oui ! Allez voir cette expo au risque qu’elle ne vous plaise pas et posez vous alors la question de pourquoi elle ne vous plait pas et de comment vous pourriez l’aborder.
    Pour ls néophyte, il y a des oeuvres simples d’apparence mais qui vous permettront de rentrer dedans comme RUSCHA ou ARNOLD. Regardez bien le travail de JACKSON et de BALDESSARI qui ne manque pas d’humour.
    J’arrête là avant de lasser. Tiens Jean-François passe moi une coupe, sinon je risque la migraine.

  • La question que je me pose c’est si, nous qui nous initions à l’art depuis peu et découvrons l’art “contemporain d’aujourd’hui”, les objets de cet art “contemporain d’aujourd’hui” qui nous séduit auraient pu apparaître s’il n’y avait pas d’abord eu une déconstruction comme celle des artistes de L.A. de 1955 à 1985.

    Je ne suis pas un adepte du hasard dans les phénomènes sociaux (après tout, je suis “en quête de SENS” :langue: ) et, quelque part, c’est ce qui m’interroge sur ce genre d’oeuvres qui ne peuvent plus nous toucher par l’esthétique (comme celles précédant la seconde guerre mondiale) mais pas encore nous toucher (comme celles conceptuelles reflétant peut-être notre époque de crise).

    Mais je parle en hypothèse et en questions, pas en thèse ni affirmation, car j’ai pas (encore ?) vu cette expo.

    :salut:

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