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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

L’elisir d’amore

Une nouvelle sortie entre blogueurs et blogueuses pour aller déguster un « Elixir d’amour » de Donizetti à l’Opéra Bastille. Je suis vraiment extatique de ces découvertes car à chaque fois nous expérimentons des styles différents, et surtout on voit se démarquer les qualités et défauts des divers spectacles. Cet opéra là est une chouette réussite, avec en très positif les décors, la mise en scène, et globalement le côté délicatement euphorisant de cette comédie légère, mais en bémol nous avons tous remarqué la « faiblesse vocale » (je ne sais pas si on peut appeler ça comme ça…) des deux interprètes principaux.

L’intrigue est vraiment très légère, et nous ne sommes vraiment pas du tout dans un registre dramatique. Nous sommes dans la cambrousse italienne, et Adina (Heidi Grant Murphy) est une jeune gourgandine qui se moque de l’amour et vante l’inconstance. Nemorino (Paul Groves) est un paysan un peu benêt et candide, il est amoureux transi d’Adina évidemment. Un militaire tombeur et vantard, Belcore (Laurent Naouri) qui passe par là, remarque la jeune fille et lui propose immédiatement de l’épouser. Elle le repousse avec la même fierté et indépendance.

Pendant ce temps, un charlatan vante les mérites de ses élixirs, le docteur Dulcamara (Ambrogio Maestri), et Nemorino lui demande un philtre d’amour. Dulcamara lui refourgue alors une bouteille de rouge, et se dépêche de fuir. Il lui précise qu’il doit attendre une journée avant le philtre agisse. Mais Nemorino le boit de suite, et va fanfaronner devant Adina. Il joue les indifférents, et cette dernière vexée décide d’épouser le militaire le soir même. Nemorino est alors désespéré, et il retourne voir Dulcamara pour obtenir de l’aide…

Ah le grand classique, l’amoureux transi un peu débile (et le Nemorino en tient une bonne couche), la pétasse superficielle qui finit par se rendre compte de ses sentiments, le militaire bourru et macho qui charme la donzelle et un faux alchimiste qui ajoute un peu de piment là-dedans ! En plus de cela, les paysans sont omniprésents et forment un choeur indispensable, qui rythme et scande tout l’opéra de leurs remarques et vivats. Vraiment tous les ingrédients sont réunis pour donner une comédie très agréable et pimpante. Et c’est exactement le résultat, un excellent opéra dont la musique et la mise en scène portent avec brio cette sympathique histoire.

Les décors sont excellents et permettent de pleinement profiter du spectacle. Nous sommes dans une Italie rurale des années 50-60, avec vespas, meules de foin, et Trattoria. Autant nous avions eus l’occasion de voir des opéras aux décors assez spartiates, autant là c’est bourré de détails et de clins d’oeil. J’ai aussi beaucoup apprécié la manière dont les chanteurs étaient gérés, et les différentes occupations de l’espace scénique (sorte de chorégraphie) par le choeur.

Dulcamara est vraiment le personnage dont la performance vocale était la plus notable, et qui nous a tous impressionné. Belcore un peu moins, mais tout de même j’ai aimé son jeu et je lui trouve aussi une bien jolie voix. Nemorino et Adina ont aussi de belles voix, mais on a eu de gros problème de niveau sonore par rapport à l’orchestre. Apparemment, ce n’était pas arrangé par le fait d’avoir des places au sommet de l’Himalaya, mais c’était gênant à maintes reprises, où leurs voix étaient carrément noyées par le choeur ou l’orchestre. Dommage… Mais nous avons tout de même eu droit à un excellent « furtiva lagrima » de Nemorino (à écouter sans retenue ici chez Ju²).

L’avis des copines : Niklas, Zvezdo, Ju², Chondre, Palpatine.

L'elisir d'amore - Opéra de Paris

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