MatooBlog

Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Ton PEL me fait bander

Voilà ce que j’aurais du finalement lui dire pour vraiment terminer cet entretien en apothéose. :-)

Bon voilà, c’est confirmé, mes amis m’avaient bien prévenu, je ne suis peut-être pas fait pour bosser dans la banque. Arf. J’ai passé un entretien la semaine dernière pour un job dans ce secteur, en gros pour faire du marketing de produits financiers sur le site web d’une banque. A priori j’avais bien le profil et les compétences, d’ailleurs si j’ai passé un entretien (ah bah oui pardi !)… Mais rien qu’en entrant dans cette gigantesque salle de ce centre de recrutement national, j’ai tremblé.

L’accueil n’était pas des plus chaleureux, mais alors les candidats ne faisaient pas envie non plus. Rhoooo cette ambiance de stress et de sourires figés, de mines compassés, de rictus amidonnés. Bon mais c’est vrai que je n’y allais pas non plus avec une grosse épée de Damoclès au-dessus de la tête ! Je voulais simplement saisir l’opportunité, si elle se trouvait intéressante, dans tous les sens du terme. Donc j’étais plutôt détendu, enfin normal quoi.

Et moi quand je suis normal, bah je fais beaucoup de sourires aux gens, et puis je rigole pour un rien, et je blague facilement. Je suis d’un naturel assez jovial et communicatif au travail.

Heu… fallait pas faire ça là, je crois. :mrgreen:

La nana du recrutement n’a pas desserré les fesses une seconde. Mais elle était plutôt affable et très « RH », nous sommes vite rentrés dans le coeur du sujet. Par contre impossible de déroger deux secondes du plan de base de l’entretien. Il y avait une sorte de constant décalage entre nos deux manières d’être. Moi qui tentais de discuter, et de raconter mon parcours plutôt que de suivre un plan didactique avec trois parties et un argumentaire « bulleté », et elle qui ne se déridait pas et remplissait les cases de son formulaire standard.

J’ai failli lui dire qu’elle allait avoir des hémorroïdes si elle continuait à stresser comme cela son auguste sphincter, mais ça n’aurait pas été bien vu, même pour rire. Donc j’ai continué à rigoler tout seul, et j’ai passé un très bon moment. Arf arf. Cela ne m’empêche pas d’être sérieux et de discuter de stratégies marketing, de BtoB, BtoC, de positionnements, d’angles de communication et de technologies innovantes, mais c’est mieux avec le sourire je trouve.

J’ai tout de même réussi à lui décrocher un semi-ricanement, mais alors juste un. C’est quand elle me demande tout de go « Que pensez-vous du crédit immobilier ? Est-ce que ça vous intéresse, ça vous passionne ? ». Et là je me suis dit : elle se fout de moi ou quoi ? Du coup, je rigole en la regardant genre « Ah bah ça y est pépette, tu te mets à faire des blagues toi aussi ?! ». Mais je vois à son visage marmoréen qu’il n’en est rien, et je me recompose aussitôt. Je ne peux rien y faire alors je lui dis avec le sourire « Je dois vous avouer que je n’en rêve pas la nuit. Mais vous non plus, rassurez-moi ? ». Et là j’avais au moins gagné cela, elle a rit ! Enfin elle a gloussé ou tremblé, et y’avait un mouvement de lèvres optimiste (ou alors elle a pété la connasse !!). Nan sérieusement, elle a pouffé, et elle m’a dit que non en effet, elle ne rêvait pas de crédits immobiliers (ouf !).

« Mais alors ça ne vous intéresse pas du tout ? »

Aheuuum ! La question fatale !

J’ai quelques secondes pour y aller… Gooooo ! « Ah mais siiiii c’est intéressant. D’ailleurs s’il y a bien un produit financier qui est intéressant d’un point de vue marketing, c’est bien celui-ci. M’enfin, le crédit immobilier c’est la Vie, c’est la construction d’un logement, donc le symbole de la famille (vous savez madame, c’est important pour moi la famille !), devenir propriétaire c’est l’objectif de tous, et certainement un des investissements les plus positivement perçus des jeunes gens. En outre, nous y sommes tous confrontés un jour ou l’autre, et de très bonnes connotations peuvent y être greffées en terme de com. Etc. etc. »

Bref, je ne vous en dis pas plus, mais j’ai terminé par parler du BTP et du Développement Durable (ça ne fait pas de mal). Elle avait l’air tout à fait ravie de mon brusque revirement pro-bancaire, et elle soulignait d’un agréable assentiment les myriades d’idées que je lui soumettais pour révolutionner l’internet bancaire (évidemment 2.0 que je t’en ai collé à droite et à gauche, et du WikiMonéoBanco). Pour un peu je lui proposais d’ouvrir un « blog bancaire » (on sait pas ce que c’est ? Pas grave, j’aurais trouvé une définition sur le champs tellement j’avais la patate !) !

Bon au final, j’ai reçu une réponse négative. :mrgreen: Je ne regrette pas mon attitude, car c’est en étant naturel que l’on peut autant tester le parcours que l’état d’esprit d’un candidat. Et je ne voudrais pas atterrir dans un endroit qui ne me ressemblerait pas, ou du moins dans lequel je serais malheureux au bout de quinze jours. Mes potes qui bossent là m’ont rassuré sur ce point. Bon je dois aussi reconnaître que j’ai totalement foiré, et que j’ai certainement été mauvais. Mouahahahah !

Mais il faut aussi que j’assure mieux la prochaine fois, car à mon boulot actuel j’avais déjà eu la même expérience au recrutement. La nana des RH m’avait dit (c’était il y a 6 ans) : « Vous êtes vraiment très bien et tout, alors ça va vous paraître étrange, mais je trouve que vous êtes un peu trop gai pour ce poste et cette entreprise ? Vous voyez ce que je veux dire ? ». C’était mon quatrième et final entretien et je voulais ce job, donc je me tenais à carreaux, mais je n’avais pas pu m’empêcher de rigoler en répétant :
« Vous me trouvez trop gai ??? Môaaa, trop gai ? »

Et puis j’avais joué franc-jeu en disant que si c’était une boite dans laquelle les gens ne se parlent pas, ne plaisantent pas, n’échangent pas un minimum, ou ne travaillent pas dans une ambiance qui puisse être à la fois laborieuse et agréable, eh bien en effet je la remerciais de me prévenir. Elle m’avait répondu qu’évidemment, ce n’était pas le cas, mais que c’était une grosse boite avec plein d’ingénieurs et tout et tout… Du coup j’avais rétorqué du tac au tac : « Ah mais si ce n’est pas une entreprise de gens tristes, ça me va très bien ! » Et puis finalement, elle avait dit « Allez ok, c’est bon ! Vous avez gagné. ». Et au final, je me suis fait plein de potes ici ! ;-)

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