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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Dans Paris

On aurait pu croire que c’était le grand film de Christophe Honoré, avec un casting alléchant et une presse déjà conquise. Eh bien je ne serais pas aussi dithyrambique, mais tout de même j’ai beaucoup aimé ce moment passé « Dans Paris ». Car c’est un film qui a bien pour fond et pour essence cette Ville, en plus d’un clin d’oeil continu à la Nouvelle Vague. L’auteur redouble d’habileté pour utiliser tous les codes des maîtres des années 60, et cela donne un film intemporel vraiment charmant.

Romain Duris s’est séparé de son amie, et il tombe dans une grave dépression. On le retrouve un 23 décembre 2005 chez son père (Guy Marchand), avec son frangin (Louis Rhaa Lovely ! Garrel) qui tente par tous les moyens de le faire sortir de sa torpeur. Un peu comme mes coreligionnaires (de l’avis des copines plus bas), j’ai été un peu décontenancé par un début brouillon et saccadé, une succession de scènes qui ne riment pas à grand-chose. On comprend bien sûr la rupture et quelques éléments se posent, mais à renforts d’effets qui rendent l’image plutôt indigeste. Malgré tout j’ai bien aimé la comédienne qui joue de rôle de la nana de Duris : Joana Preiss.

Ensuite les choses se précisent et le film, en flirtant de plus en plus avec le langage cinématographique de la Nouvelle Vague, nous offre une excellente comédie dramatique en clair-obscur et doux-amer, un vrai oxymoron ! On y trouve un cabotinage charmant, drolatique et pimpant de l’excellent Louis Garrel, qui a l’air de se trouver dans ce film comme un poisson dans l’eau, et dont la bonne humeur est communicative. Clin d’oeil des clin d’oeil, la présence de deux acteurs de la Nouvelle Vague que sont Marie-France Pisier (dont je suis assez fan, et qui a le mérite de s’être faite lifter sans devenir une gorgone) et Guy Marchand est particulièrement bienvenue. En effet, ils sont excellents et il y a aussi un contraste drôle, et qui fonctionne étonnamment bien, entre eux deux et leurs fils : Garrel et Duris, les étoiles montantes de la génération actuelle.

Ensuite j’ai apprécié le fond même de l’histoire, et la peinture de cette famille à la fois soudée et qui ignore complètement les sentiments d’autrui. La soeur déprimée et suicidée, le fils qui en prend le chemin, l’autre qui fanfaronne et butine à 180° de son aîné, le père acariâtre et inquiet, et la mère fantasque et si parisienne. Mais on se surprend à rapidement s’attacher aux personnages et à cette singulière famille. Il y a vraiment quelque chose dans la manière de filmer et de raconter ce récit qui découvre beaucoup d’affection entre les personnages, tout en nous les montrant individualistes au possible.

Ce n’est pas le superbe chef-d’oeuvre de l’année, mais un film à ne pas manquer, car il est beau et singulier. Christophe Honoré montre très bien des parties de Paris qu’on connaît finalement peu dans les films. Mais surtout, il en fait l’écrin d’une histoire attachante, et qui alterne avec bonheur entre cocasseries et noires humeurs. Etrange et fort plaisant.

L’avis des copines : Niklas, Cyril, Chori.

Dans Paris

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