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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Maman est morte

C’est le troisième livre que je lis de Gilles Leroy, et je commence à être bien familier de son style, et de ses gimmicks. Ce livre a été très difficile à lire pour moi parce que l’auteur évoque, comme le titre l’indique, la mort de sa maman. Il raconte la maladie, la mort et le deuil, avec cette plume qui me touche tant, et une troublante acuité qui pénètre profondément l’âme du lecteur.

Cet ouvrage, qui a une dizaine d’années, ressemble finalement pas mal dans la forme au dernier paru : Champsecret. En effet, il s’agit d’un journal qui s’étend sur une période donnée. Gilles Leroy y raconte son vécu, son ressenti… parfois de manière terriblement factuelle, et toujours avec cette description chirurgicale de ses émotions. Et putain que c’est prenant, car il écrit terriblement bien, et on a mal en le lisant exactement de la manière dont il le décrit. L’émotion est d’autant plus poignante qu’il évoque la perte puis le manque de sa mère, avec toute la complexe relation qui les rapprochait, et c’est un schéma dans lequel je ne peux que m’identifier. Un truc de pédé alors ? Oui peut-être un peu dans cette relation singulière à la figure maternelle, mais quelque chose de totalement transcendé et rendu universel par le style et la langue de l’écrivain.

Evidemment ce n’est pas un sujet très joyeux, mais il n’est pas rendu complètement mélo ou mièvre. Non ça apparaît simplement comme un récit « juste », comme le long et progressif cheminement intellectuel, physique et émotionnel d’un homme qui vit une somme de souffrances énorme, et qui se vide dans son écriture. Non seulement l’auteur perd sa mère, mais quelques temps après c’est aussi son père qui décède… On lit donc la manière dont il se sort de ces deux morts, et même si l’on ne s’en remet forcément jamais, même si les choses changent pour toujours, le livre est un témoignage bouleversant et certainement libérateur pour certains.

Le bouquin m’a aussi plu pour les passages superbes sur l’amour maternel, et sur cette faculté qu’a l’auteur de mettre des mots sur ce qui est normalement indescriptible.

Maman est morte - Gilles Leroy

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