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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Goodbye Bafana

Je n’ai pas encore vu de film sur la vie de Nelson Mandela, et pourtant quelle histoire ! Et là Bille August prend un angle inattendu en la racontant par la voix du gardien de prison avec qui Mandela a partagé 24 années de ses 27 d’incarcération. Le héros est donc James Gregory, dont le réalisateur signe là l’adaptation du roman, qui avait été choisi pour surveiller Mandela et ses complices, parce qu’il avait la singularité de savoir parler le Xhosa, langue qu’il avait apprise alors qu’il était enfant, au contact avec son ami Bafana.

Comme il s’agit de l’adaptation d’un roman autobiographique, je suis enclin à croire le récit du gardien, et cela donne un film relativement convenu dans la mise en scène, mais dont l’histoire porte toute l’émotion et se suffit quasiment à elle-même. On suit donc plutôt la vie de James Gregory, très bien interprété par Joseph Fiennes, sa femme (Diane Kruger) et ses deux enfants. L’homme est un sud-africain moyen de l’époque, donc raciste et bien conditionné par le régime de l’apartheid, malgré une enfance dans une ferme au contact avec des noirs.

Sa rencontre avec Nelson Mandela le change peu à peu, le fait s’interroger sur ses opinions politiques, et même ses attitudes en tant que gardien-mouchard. Les deux hommes s’appréhendent, puis finissent par carrément s’apprécier, tandis que Gregory subit les contrecoups de son affabilité envers Mandela. Le rôle de Nelson Mandela est très bien endossé par Dennis Haysbert, que je n’ai pas trop vu comme le « Sénateur Palmer » mais c’est tout de même extrêmement difficile de ne pas y penser.

Encore une fois, le film ne brille pas par son originalité, et propose un ton assez neutre, ni complètement hollywoodien, ce qui aurait tout gâché, ni profondément indépendant, avec quelques facilités et « tire larmes » dont je me serais passé. Mais il a cet intérêt de montrer l’apartheid, et de mettre des images sur des souvenirs de ce régime lointain dont on a tous entendu les affres, et de cette terrible et interminable peine de prison de Mandela et ses compagnons. Ce témoignage, de devoir de mémoire, est important et plutôt bien exposé dans le film. On comprend les mécanismes et les rouages de ce système vicié, cette société inique, les combats politiques et sociaux, et les immenses souffrances engendrées. Mandela est aussi présenté comme un homme opiniâtre et digne, qui résiste malgré les douleurs morales qui lui sont infligées. Même lorsqu’on lâche du lest, et qu’on améliore ses conditions de détention, il est toujours enfermé, et le régime est toujours aussi raciste et sanglant.

On ressort vraiment content d’avoir vu ce film, et surtout par ce biais là, ce qui lui donne certainement une portée un peu plus universelle, car un peu plus « facile » et tout public, que s’il s’agissait d’un documentaire ou un film qui se focalise sur le combat de Mandela. C’est une première approche essentielle pour la prise de conscience de tout un chacun sur ce pan de l’histoire mondiale.

Goodbye Bafana

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