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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Pavillon noir

Une certaine dose de déception pour ce bouquin, qui n’est pourtant pas dénué de qualités, mais qui ne m’a au final pas accroché. J’ai cru que ça allait décoller, et que j’allais vraiment me mettre dans le roman, et que ça me parlerait vu le sujet, mais non.

Thibaut de Saint Pol est un jeune auteur qui publie là son second roman, déjà chroniqué par Ron d’ailleurs. Je n’avais pas lu le premier, et celui-ci m’a été envoyé par l’éditeur (PLON). Mon principal énorme problème à la lecture de « Pavillon noir » est lié au style de l’écrivain. Le truc c’est que j’ai trouvé qu’il manquait justement de relief, de souffle, de langue, de charme… Le texte est assez plat selon moi d’un point de vue littéraire. Or, en général, un style modeste est compensé par une histoire qui décanille et dépote, alors que là ce n’est pas le cas. Je pense que j’aurais plus apprécié le livre s’il avait été un peu plus fleuri en style, ou intrigant dans son récit.

Car le roman a quelque chose d’aride et de simple, qui aurait pu me plaire, s’il ne voguait pas dans des eaux troubles entre « piraterie informatique » et « hôpital psychiatrique ». En effet, le défi lorsqu’on parle informatique dans un roman, c’est d’être assez précis pour être crédible, mais pas trop pour ne pas être chiant. Mais là typiquement, je pense que les gens un peu versés en informatique doivent trouver son scénario peu réaliste (et bourré de clichés, mais ça ne me dérange pas), tandis que les néophytes ne sont pas forcément passionnés par une vulgarisation de tels concepts. Et au final, l’aspect psy est touché de la même manière, avec les mêmes maladresses (que Ron met beaucoup mieux en exergue évidemment).

Cyril est un pirate informatique de talent qui s’est complètement perdu dans la toile de l’internet, et qui en a quelque peu perdu la boule. Il évolue donc dans un univers clos où son contact avec autrui est réduit au strict minimum, il ne communique que via son ordinateur et dans des mondes virtuels. Il s’est lancé dans un projet d’envergure, et ne va pas tarder à le mettre en route. Sans tout révéler, disons qu’on se retrouve ensuite dans un hôpital psychiatrique, et que le point de vue de Cyril est complété par celui de la directrice de l’institut.

Je me dis que ce bouquin va peut-être plaire à des gens qui voient d’un oeil si noir l’univers du web ou des « geeks », en pensant que ce sont tous des otakus en puissance aux dangereuses tendances schizophréniques. Et après tout, je ne critique pas ce choix pour le bouquin. Mais certains passages peu crédibles m’ont trop décontenancé.

Malgré une chute qui est une des grandes qualités du livre, lorsque je l’ai refermé, je me suis dit qu’il ne s’était pas passé grand-chose. Et c’est dommage car on sent le potentiel de l’histoire, et de la forme du récit (avec cet intéressant regard en diptyque). Et les deux personnages sont au final assez attachants, même s’ils se dessinent peu à peu en « inversant » leurs penchants. Mais les métaphores sur la piraterie et les thématiques psy ne m’ont vraiment pas convaincu.

Pavillon noir - Thibaut de Saint Pol

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