MatooBlog

Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Mon frère est fils unique

Ce film de Daniele Luchetti est une bonne surprise, pas un grand chef-d’oeuvre non plus mais un excellent moment de cinéma, avec de bons comédiens et une histoire vraiment originale. En outre, c’est toujours plaisant de découvrir de bons longs métrages italiens, et de changer un peu de perspectives (et des têtes d’affiche que tout le monde a vu).

L’intrigue se déroule en Italie donc, dans une province un peu paumée, et on suit deux frangins, vrais frères ennemis (mais qui s’adorent), dans les années 60 et 70. Leur particularité est d’être l’un communiste, l’aîné Manrico, et l’autre fasciste, le plus jeune Accio (dit La Teigne). Ce dernier est un enfant qui ne trouve vraiment pas sa place dans sa modeste famille, et qui se met tout le monde à dos. Malgré tout, les deux frères restent foncièrement liés, et ne se laissent pas tomber. Tandis que Manrico prend la tête de mouvements prolétaires et étudiants, La Teigne prend sa carte au parti mussolinien !

Le film fait un peu penser à « Romanzo Criminale » par son habile description d’une Italie prolo et pauvre, mais aussi pour cette fibre familiale qui est en trame de toute la narration. Les comédiens qui interprètent les deux frangins sont brillants, et ce, autant gamins qu’adultes. Les bons mots se succèdent, et font de ce film une comédie dramatique avec des accents d’ironie, d’humour et d’émotions qui percent une atmosphère sociale lourde et réaliste.

Il y a tout de même pas mal de maladresses qui affaiblissent un peu le propos, et qui alourdissent certaines parties. Apparemment c’est un récit autobiographique, et du coup ça manquerait presque un peu de relief ou de matière, ou bien de dénouements un peu plus « romanesques ». Par contre on assiste à de véritables démonstrations de brouhahas italiens qui m’ont fait mourir de rire, ils sont d’un bruyant c’est terrible !!!!

J’aime beaucoup ce genre de satire sociale et familiale, et surtout y remarquer les similitudes ou différences avec des films d’Almodovar par exemple, ou bien des oeuvres françaises. Nous avons tous nos manières de nous exprimer (en paroles, actes, gestes et sentiments), et même si l’on ne peut pas tirer de conclusion générale. Je pense qu’il se dégage certaines tendances, certains gimmicks qu’il est très drôle et pertinent de voir de dérouler ainsi.

Encore une fois, juste pour voir un film qui déroge à l’ambiance blockbusterienne, ça vaut le coup. Voilà une bonne petite péloche de cousins italiens…

Mon frère est fils unique

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  • Cette nuit, j’ai révé que Matoo avait fait du canoé dans les gorges de l’Ardêche et qu’il avait posté ici, non pas une photo (comme ce qui est pris normalement à mi-parcours), mais une vidéo où il faisait trop le fier dans son embarcation!:pompom:

  • Hum, j’ai été très déçu par ce film, mais sans doute parce que j’avais trop le chef-d’oeuvre Romanzo Criminale en tête – grave erreur de vouloir les comparer au seul titre que ce sont deux films italiens.
    J’ai trouvé que celui-ci manquait vraiment de souffle pour les événements qu’il décrit, et que le tout était très décousu. (Pas assez romanesque, comme tu dis.)
    Mais d’accord avec toi, ça fait du bien de changer d’horizon et d’avoir (de voir) un peu plus de films qui ne soient ni américains ni français.
    Et puis il y a Elio Germano, carrément miam-mioum…

  • hello Matoo ! C’est marrant, en ce qui me concerne ce film m’a vraiment fait l’effet d’une bombe ! J’ai aimé Romanzo Criminale, qui est un peu le film scorsésien par sa narration et son action, mais je ne pense pas qu’on puisse le comparer à Mon frère est fils unique, plus centré sur les personnages et la notion de famille italienne dans les années 60. La matière, je l’ai principalement trouvée dans le rapport entre les protagonistes et la dimension sociale de l’époque. En fait je suis fan de ce film, je l’ai vu deux fois au ciné…:love: Dans la même veine, tu as Nos meilleures années ! :salut:

  • … Non, Sylviette, dans une BIEN MEILLEURE veine, il y a “nos meilleures années”. “Mon frère est fils unique” est bien faiblard (comme tu le dis, ça manque de relief) à côté de cette saga italienne… ;-)

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