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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Le monde inverti

Cela faisait longtemps que je n’avais pas mis le nez dans un roman de SF, et de temps en temps, c’est comme un besoin vital, il me faut ma dose de littérature fantastique ou de bonne Science-fiction comme j’aime (normalement : américaine des années 50-75 maximum). Et là, le hasard a terriblement bien fait les choses, ce roman de Christopher Priest est apparemment un monument du genre, alors qu’il entre à peine dans ma période de prédilection, vu qu’il date de 1974. Mais il faut reconnaître que ce bouquin est absolument génial !

Le héros du bouquin c’est Helward Mann, c’est un habitant d’une « cité » un peu particulière. Cette ville est un immeuble gigantesque qui se déplace sur des rails sur le sol d’une planète dont on ne sait pas grand-chose. Helward lui-même est âgé de mille kilomètres, et en tant que tel va devenir apprenti d’une des guildes qui régissent cette société. On comprend rapidement que le déplacement de la ville est indispensable à sa survie et à son haut-degré de technologie. D’ailleurs, pour réaliser ce déplacement titanesque les gens de la ville louent les services de manoeuvres de villages locaux contre de la nourriture et des outils.

Helward entre en apprentissage et en tant que tel, il va passer un moment dans chacune des guildes avant de rejoindre la sienne : les « futurs ». Il y a aussi les poseurs de voies, les bâtisseurs de ponts, la milice, ou encore les « topographes du futur » comme Helward qui partent en reconnaissance pour guider la ville. Car non seulement, il faut que la ville se déplace, mais elle doit se focaliser dans la direction d’une position idéale qu’on appelle « optimum », plus elle s’en écarte et plus elle se met en danger. Donc il s’agit de trouver le chemin le moins tortueux pour la ville tout en suivant le plus possible l’optimum. Des ouvriers des villages du coin sont temporairement salariés pour poser les voies métalliques vers l’avant, tandis qu’ils récupèrent et recyclent celles sur lesquelles la ville est déjà passée.

Cette société, aux rouages parfaitement huilées, se gangrène peu à peu, parce que les autochtones des régions traversées se révoltent contre eux, mais aussi parce que des dissidents veulent que la ville s’arrête. Mais Helward qui est allé dans le passé (en arrière géographiquement donc) comprend que ce serait sonner le glas de leur existence. Le soleil n’est plus une sphère… il est une hyperbole aux mystérieuses propriétés.

Bon on peut penser que j’en ai dit beaucoup comme ça, mais même pas. Il y a encore tellement de choses à découvrir sur cette invention de Christopher Priest, et tous ces détails intrigants qui ne trouveront réponse que dans les derniers paragraphes du bouquin (qui ne fait pourtant que 385 pages). Et cette fin, la solution de toutes ces interrogations et suspicions, est tellement bien ficelée et surprenante et intelligente qu’elle donne envie de tout relire dès le début.

En outre, les qualités littéraires du bouquin sont manifestes, et vous entraînent avec une facilité déconcertante à la fois dans des aventures picaresques, mais aussi les dédales d’une ville aux comportements sociaux passionnants, et de la bonne SF qui mêlent informatique, physique, ambiance post-nucléaire et autres joyeusetés du genre ! Il s’agit du genre de livre qui vous offre un voyage extraordinaire et permet de s’évader à chaque fois qu’on l’ouvre. Cette quête vers l’inconnu m’a pas mal fait penser à « la Horde du Contrevent », à la (grande) différence qu’on n’est pas du tout dans un registre « fantasy ». « Le monde inverti » se place en bonne position dans ma liste de bouquins de SF qui m’ont marqué…

Le monde inverti - Christopher Priest

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