MatooBlog

Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Avec le temps

Quand j’étais gamin, le temps était une notion assez floue, et je me souviens avec une incroyable acuité de l’impression qu’il me faudrait des millénaires avant de grandir. Les périodes scolaires, d’établissements en établissements, primaire, collège, lycée, paraissaient des ères géologiques, et alors une année c’était toute une vie. Je suppose que c’est un truc de môme, et que l’on a tous cette même impression.

Avec les années, cette perception se modifie. D’abord, on commence à repérer certains moments clef de l’année. Pour moi, il y avait mon anniversaire, et puis Noël, et puis la rentrée en septembre et ses changements de classe périlleux, et ses changements d’établissement carrément flippants. Ensuite, je pense que ce sont les saisons seulement qui sont arrivées, avec les longueurs de jours et de nuits qui changeaient tout au long de l’année (j’ai mis longtemps à réaliser que le soleil se levait plus tard, et se couchait plus tôt, en hiver, et le contraire en été). Et tous ces repères se sont multipliés, et ont scandé les années avec la régularité d’un métronome.

Alors que j’attendais Noël ou mon anniversaire avec hâte (bah ouai pour les cadeauuuuux), je redoutais les fins d’année scolaire, et encore plus les changements de caste (écolier, lycéen, étudiant, salarié…). Mais évidemment, avec le temps, et la conscience de cet univers étrange dans lequel nous évoluons, et la confiance qui cahin-caha a réussi à faire son chemin en moi, eh bien ces ères glaciaires se sont réduites à des clignements de paupières. Avec le boulot qui efface ces repères scolaires si marquants, les gens autour de nous qui changent moins (et ça c’est quand même pas mal, de garder des amis et des amours plus d’un clignement de paupières), les années ne sont plus des capsules délimitées mais de longs rubans qui se déroulent (de Möbius ?). Une année n’est plus qu’une brique dans la vie, et elles s’empilent les unes sur les autres.

C’est aussi cette pensée qui me fait avoir une certaine nostalgie des années d’étudiant, entre l’insouciance de ne rien mettre en péril, de n’avoir aucune responsabilité, et de rencontrer des gens nouveaux pour lesquels on s’enflamme avec une passion toute adolescente. Heureusement, la vie réserve encore des surprises, et je pense qu’il faut savoir se ménager quelques imprévus. En outre, on n’est pas obligé de devenir un vieux con en une nuit. :mrgreen:

Les repères changent aussi, mais ils rythment différemment les existences. Je suppose que les naissances d’enfants sont des bornes importantes, mais aussi les relations amoureuses, les changements d’appart, de boulot, et les décès. Ouai, c’est un peu plus triste tout de même… :gene:

Aujourd’hui, j’ai vraiment la sensation que le temps est incontrôlable, et que lorsque je veux prendre le temps de faire quelque chose, je suis irrémédiablement entraîné dans une course sans fin. Et paf, c’est la fin de l’année, plus marquée pour moi par le traditionnel Naël en famille que par le jour de l’an. Et je me dis que je n’ai rien fait, que je vais bientôt mourir, et que je n’ai rien fait !!! Carramba, ça craint ! Il faut que je me bouge.

Je me rappelle bien de l’année fatidique du passage au second millénaire, car depuis tout môme, on calculait son âge en l’an 2000 (oui je sais, c’est plutôt 2001…). « 24 ans » je me disais… Oh là là, mais qu’est-ce que je serais vieuuuuuuuuuux ! A cet âge là, j’aurais déjà sans doute tout accompli. Que nenni… que nenni. Mais je reprends pas mal confiance quand je réalise que j’ai au moins fait quelques trucs dont je suis assez fier. Et puis surtout, je pense avoir vécu certaines périodes avec toute l’attention qu’elles requéraient. Assez studieux parfois, déconneur pour d’autres, superficiel parfois, attentionné aussi, amoureux, plancuteur, dispendieux, généreux, et surtout curieux de tout, et de tous.

Mais bon, on est jamais jamais jamais content, c’est terrible. :mrgreen:

Bref, nous y voilà de nouveau. Et de nouveau, une page se tourne. En fait, ce qui est le plus cool dans tout ça, vraiment le plus cool de terre entière de sa mère, sa race, c’est que A. est là, et que mes amis aussi (et papa et maman quand même aussi, faut pas déconner).

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  • Et moi qui espérait enfin trouver les photos de Manaudou nue sur ton blog ! Il va me falloir continuer le buzz sur Google … Joyeux Nawel quand même !

  • J’avoue être totalement étranger à ce besoin apparemment très partagé de devoir accomplir quelque chose, laisser une trace… (ce qui ne veut pas dire que je ne fais rien ou que je n’ai pas la même sensation que le temps passe de plus en plus vite, hein!)
    Etant non-blogeur, il y a un truc que je me demande: est-ce qu’on se reconnait vraiment quand on relit ses très vieux posts? Est-ce qu’on n’en est pas un peu honteux ou est-ce qu’il ne nous énerve pas? :help:

  • padawan> Salauuuuuud ! Le pire c’est que j’en suis aussi persuadé. Mais bon chaque chose en son temps… :-)

    XXL(xavier)> Evidemment qu’on se reconnaît dans ce qu’on écrit. Par contre, parfois oui on peut avoir super honte, surtout qu’on balance ça à tout et n’importe qui. Moi j’y vois avant tout un exercice de catharsis qui me fait un bien fou, et aussi un formidable outil de recul sur soi, et qui permet de prendre une bonne dose d’humilité. Parfois en effet, je peux relire quelques posts de pauvresse qui me font mourir de rire, et me remettent bien les idées en place. Ce post typiquement avec ses interrogations existentielles d’ado trentenaire en fait certainement partie. Je l’écris donc avec d’autant plus de sincérité et de candeur.

    Mes qualités autant que mes défauts font ce que je suis… Je ne suis pas là pour donner une “bonne” image de moi, même si ça me ferait plaisir que ce soit le résultat final pour mes lecteurs. Enfin pas vraiment une image “bonne”, mais plutôt donner l’envie de me faire un bisou plutôt que de me donner une baffe. Donnez moi des bisouuuuus ! :love:

    Du coup j’attends, évidemment, des lecteurs une certaine empathie et mansuétude, je n’écris surtout pas pour demander conseil ou encore moins pour recevoir des leçons de sages ancêtres. :mrgreen:

  • “encore moins pour recevoir des leçons de sages [B]ancêtres[/B].”
    Dis donc! J’étais parti pour te faire un bisou mais là tu peux te brosser! De toute manière, je peux pas me lever, je sais plus où j’ai foutu mon déambulateur… :petard:

  • interrogations de trentenaire, c’est tout à fait ça, d’ailleurs j’ai failli réduire mon commentaire à ” tout pareil :eek: ” :langue:

    Le truc c’est que tu fais ça avec pertinence, c’est toujours bien agréable :salut:

    joyeux noël en retard, et des bisouuus :kiss: :mrgreen:

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