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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Gustave Courbet (1819-1877) au « Grand Palais »

On a quand même de la chance en France (Cocoricooooooo !) d’avoir de tels peintres ! J’aime particulièrement cette succession de courants picturaux qu’on identifie et reconnaît assez facilement : Néoclassicisme (le retour aux canons de l’antiquité et à la « perfection » avec David ou Ingres), Romantisme (Girodet, Géricault, Delacroix qui mettent de l’émotion et de l’émoi dans leurs toiles), Réalisme (Avec Courbet justement, mais aussi Corot ou Millet) et Impressionnisme (je me rappelle aussi la géniale exposition Turner – Whistler – Monet qui en expliquait les frémissements).

Bref, sur ce coup là, c’était Gustave Courbet, et 120 peintures de l’artiste, donc une très très belle rétrospective de son oeuvre. On retrouve ainsi ce mouvement « réaliste » qui se veut plus en contact avec les réalités politiques, culturelles et économiques de l’époque, qui ne veut plus sublimer la nature, mais en rendre au contraire ses défauts et ses singularités. Autant dans les techniques picturales que dans les sujets, on retrouve des tableaux plus sincères et authentiques. Les expressions du visage se diversifient, les scènes présentées sont parfois aussi banales qu’une scène de chasse ou un enterrement à la campagne. Courbet est d’ailleurs très proche de son terroir natal franc-comtois et en peint beaucoup de représentations.

Je ne suis pas du tout fan des paysages et des natures mortes, ni des scènes de chasse… Pas trop mon truc ça. Mais je suis alors au contraire subjugué par les portraits, et surtout les autoportraits, ainsi que les nus de Courbet. L’autoportrait qui illustre l’affiche de l’exposition par exemple m’a toujours frappé par son expression, et le rendu incroyable de ce que le peintre ressent (ou montre). Et la plupart de ses autoportraits sont de cette même qualité et vraiment fascinants, d’autant plus que le peintre avait l’air assez joli garçon (ce qui ne gâche rien).

Et les nus de Courbet sont assez connus, dont le fameux « L’Origine du Monde » qui a le mérite de montrer avec crudité, mais sans être pornographique à mon avis, et pas vraiment choquant non plus, ce qui est caché depuis tant de siècles en peinture. Car on tolérait jusque là les nus dans les scènes mythologiques uniquement, et en gardant toujours un côté parfait et propret. Je sais bien qu’une représentation aussi réaliste peut choquer, et son intérêt peut paraître limite, mais à l’époque il a du sûrement faire couler de l’encre, et aussi faire réfléchir. Aujourd’hui, je le trouve simplement magnifique… vraiment superbe (et c’est moi qui parle !!). Ses autres nus sont tout aussi beaux dans ce qu’ils ont justement d’imparfaits et de « réels », leurs formes, leurs couleurs et lumières qui mettent en valeur les personnages tout en les montrant dans des poses lascives.

L

Courbet a eu des soucis après la Commune, car il y avait pris part, et a été accusé d’avoir une responsabilité directe dans la destruction de la Colonne Vendôme. Du coup, il s’est enfui en Suisse en 1873, après que le nouveau président de la (nouvelle) république décide de lui facturer le coût de reconstruction de la colonne.

L’exposition est du niveau des expos présentées au Grand Palais. Les tableaux y sont très bien mis en valeur, bien organisés et les salles sont agrémentées d’un texte de présentation qui explique clairement la thématique des toiles. Par contre, je suis vraiment choqué de la pauvreté ou de la pure inexistence (le plus souvent) de textes explicatifs à côté des toiles majeures. Du coup, sans audioguide, on peut passer à côté des éléments les plus importants de l’expo, et finalement manquer ce qui est la raison même de se rendre là. Je suis énormément déçu, car le Grand Palais m’avait justement beaucoup plu dans une démarche inverse, beaucoup plus pédagogique et « généreuse ». A 11 euros l’entrée et 5 euros l’audioguide, aller voir une expo devient un véritable luxe… (et pis j’aime PAS les audioguides !!!)

Pour finir sur une note positive, j’ai beaucoup aimé le rapprochement de l’oeuvre de Courbet aux premières photographies d’art de la même époque. Sont mises en parallèle les toiles du peintre, qui semblent être de véritables compositions de ces premiers photographes de l’époque, et les photographies qui figurent aussi une certaine vision du réalisme. Et quoi de plus réaliste qu’une photo ? Quoique…

Gustave Courbet (1819-1877) au « Grand Palais »

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