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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Les robots

De temps en temps, je n’ai plus rien à lire. Si si, dingue ! Et donc, je cherche un bouquin… Et ce sont toujours les mêmes qui reviennent à la charge, souvent ceux de la sélection déjà présentée, ou alors quelques bouquins fétiches qui représentent « plein de trucs » pour moi. « Les robots » fait donc parti de cette catégorie.

J’ai découvert Isaac Asimov par ce bouquin, c’est d’ailleurs un livre qui appartenait à mon père, et que je lui ai piqué alors qu’il jetait au détritus toute une partie de ses livres (l’autodafé est un phénomène que je ne supporte pas). La couverture m’avait attiré, et mon père m’avait déjà parlé avec beaucoup d’admiration dans la voix de cet auteur, l’auteur du fameux cycle « Fondation » (que je n’avais donc pas lu à l’époque). J’ai dévoré « les robots » en une soirée, et j’ai été marqué une bonne fois pour toute par cet auteur de génie. Les lois de la robotique, les cerveaux positroniques et la célèbrissime Susan Calvin ont depuis été mes fidèles compagnons. J’ai lu toute la série des robots, bien d’autres romans d’Asimov, et bien d’autres de SF (principalement américaine des années 50, ma préférée).

Ce roman est un recueil de nouvelles qui est en fait une compilation de souvenirs de Susan Calvin, qui a mené une longue carrière de Robopsychologue à l’US Robots. Nouvelles par nouvelles, ce sont des confidences qui sont relatées à un journaliste qui s’intéresse à l’histoire des robots, et comment tout a commencé. Des robots sans voix et massifs, aux super-cerveaux qui contrôlent l’économie ou bien même au très célèbre robot à l’apparence humaine qui devint président du monde, le docteur Calvin narre des anecdotes de sa longue expérience robotique. On y trouve avec plaisir les deux baroudeurs Mike Donovan et Greg Powel, qui se retrouvent toujours à essuyer les plâtres avec les nouvelles inventions de l’US Robots.

J’adore relire ce bouquin, parce qu’il me procure toujours les mêmes grisantes impressions. Un petit côté désuet très cocasse dans une description du futur et de la robotique qui est très décalée avec la réalité, mais qui reste bluffant pour le stupéfiant imaginaire cybernétique de l’auteur. Le film « I, Robot » (c’est le titre original du livre) a repris quelques traits de ce roman, mais surtout des autres livres du cycle des « Robots ». On y retrouve cependant le thème fondateur de ce cycle, un élément tellement important et sagace qu’il a même été récupéré par les scientifiques. En effet, Asimov a inventé les trois règles qui devraient régir un cerveau de machine, trois lois immuables qui imprègnent les cerveaux positroniques (là-encore une invention farfelue mais drôlement créative et inventive), des lois qui sont censées nous protéger d’un « complexe de Frankenstein ».

Première Loi : Un robot ne doit pas causer de tort à un humain ou, restant passif, laisser un humain subir un dommage.
Deuxième Loi : Un robot doit obéir aux ordres d’un humain, sauf si l’ordre donné peut conduire à enfreindre la Première Loi.
Troisième Loi : Un robot doit protéger sa propre existence aussi longtemps qu’une telle protection n’est pas en contradiction avec la Première Loi et/ou la Deuxième Loi.

Toutes les nouvelles sont alors construites sur la manière dont des robots plus ou moins perfectionnés assimilent et interprètent ces lois. Cela donne l’occasion d’histoires passionnantes de robots qui se prennent pour des prophètes, d’autres qui deviennent fous de ne plus savoir comment concilier les lois de la robotique, ou certains qui arrivent à les contourner à force d’interprétations détournées. En outre, l’écriture d’Asimov est à mon avis d’une très grande qualité, et il nous parle autant de notre société et civilisation, de nos moeurs et de nos ambiguïtés, qu’il nous projette dans ce futur anticipé.

J’aime beaucoup cette couverture (j’ai scanné mon bouquin) qui n’est plus vraiment d’actualité, mais qui sied parfaitement à mon édition « J’ai lu » imprimée en 1973 (l’édition originale date de 1950, et 1967 pour la traduction française). On imagine bien Susan Calvin, la froide et rigique robopsychologue, qui discute avec une machine et tente de percer son intellect positronique. C’est d’autant plus fascinant qu’Isaac Asimov (1920-1992) avait imaginé que cette dernière était née en 1982. Elle aurait donc déjà 26 ans cette année ! Cette interview se situe alors qu’elle a 75 ans, donc en 2057. Elle raconte comment en « 2008, elle obtint le diplôme de docteur en philosophie et fut engagée à l’United States Robots… ». Le premier robot qu’elle évoque est « Robbie », c’était une bonne d’enfant, en 1996…

Les robots, Isaac Asimov

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  • Ouiiiiii j’adore la série des Robots d’Asimov aussi, un vrai bonheur à chaque fois. Lu il y a “longtemps” en français, j’ai récemment craqué pour la version anglaise que j’ai aussi dévoré :) Qu’est-ce que c’était bon, quand même, Asimov.

    Ce que j’ai beaucoup aimé était l’enchaînement chronologique de ses livres pour constituer un Univers cohérent dans les principales séries. On passe des Robots à Fondation sans coupure, ça se fond naturellement, c’est génial. Et les quelques livres satellites qui ne suivent pas forcément les séries respectent malgré tout l’univers Asimov dans les conceptes, les dates, les événements historiques.

    Quelque chose qui m’avait frappé encore plus était comme il parlait de l’évolution de la technologie vs la perte de l’histoire. Sous-entendu qu’on n’arrivait plus à lire des données de X centaines d’années car les supports étaient trop vieux, et qu’à force, l’histoire se perdait sur les vieux supports et qu’on oubliait. Allez lire une disquette 5″ aujourd’hui =) Et c’était il y a 15 ans seulement.

  • Tiens, c’est marrant, un copain me l’a passé il y a peu, et ayant beaucoup aimé, il m’a offert le premier tome de Fondations ! Je ne connaissais pas grand chose à la science-fiction et j’ai été bluffé.

    Ce qui m’a surpris, c’est l’extreme cohérence du tout. Les nouvelles sont intelligement organisées, partant d’un type de robot des plus primitif au plus complexe.

    L’introduction aussi est surprenante, lorsqu’il décrit très justement que, contrairement à Frankenstein, le robot, création de l’homme, ne devrait pas se retourner contre lui.

  • haaa, Asimov, depuis mon adolescence j’y viens et j’y reviens regulièrement, c’est toujours un plaisir de me plonger dans cette sf un peu surrannée comme l’intérieur d’une grand-mère préférée. En plus c’est de la littérature qui rend moins con

  • J’ai une belle édition intégrale du cycle des Robots, mais je ne l’ai jamais lue. Je me promets régulièrement de le faire, et j’oublie. Si c’est aussi bon que Fondation, je sens que je vais regretter de ne pas l’avoir fait avant quand j’aurai franchi le pas.

  • “De temps en temps, je n’ai plus rien à lire. Si si, dingue ! Et donc, je cherche un bouquin…” : in such a case, just whistle
    Je ne sais plus faire grand-chose dans la vie, mais pour ça je peux encore être utile.

  • Si je puis me permettre, histoire d’illustrer ce billet, mes deux nouvelles préférées des “Robots” :

    Le Robot qui rêvait : http://blog.urobore.net/index.php/2004/12/11/76-le-robot-qui-revait-isaac-asimov

    L’homme bicentenaire : http://blog.urobore.net/index.php/2006/03/18/163-l-homme-bicentenaire-isaac-asimov-partie-1-15

    (désolé pour les liens “longs”, j’aurais préféré faire des liens “cliquables” mais je sais pas faire, sous WordPress, mon Matoo ; y a pas de petits icônes wiki et autres ! :pleure: )

  • Tu es bien gentil avec ce film qui n’a quasiment rien à voir avec les bouquins…ça tient plus de l’anecdote que de l’adaptation à ce niveau là..j’ai lules bouquins aprés le film et n’ait quasiment rien retrouvé des livres dans le film honteux qui en a été “tiré”

  • J’ai dévoré les trois premiers tomes du cycle de fondation. Les deux suivants sont légèrement plus indigestes, écrits avec moins de talent (“Seconde Fondation” était magistral à mon goût).
    D’ailleurs j’ai dû commencer 3 ou 4 fois “Terre et Fondation” avant de réellement prendre sur moi pour aller voir plus loin… je ne l’ai pas encore fini mais j’ai passé le passage relou où l’auteur se répète toutes les deux phrases.
    Et j’ai bien l’impression que ce cinquième tome engage un recoupement avec le cycle des robots que j’attaquerai donc ensuite…

  • la partie des robots que j’ai préféré, c’est quand le robot à la mine tourne en rond a exactement telle distance du point de danger, sans pouvoir s’en éloigner ni revenir, puisque c’est sa seule faço de respecter les trois lois !
    fantastique idée que celle là, je suis sûre qu’elle a influencé énormément non seulement la science fiction mais aussi la science tout court. dire qu’Azimov avait expliqué lui même comment il trouvait ses trucs ” parce que ça sonnait bien ” ou “que c’était le contraire de ce qu’on dit d’ordinaire ” :mrgreen: . Ca me fascine comme ça tient à peu de choses tout ce qui influence, dans ce monde :mrgreen:

  • Nykmer Oren> En fait, les deux cycles étaient indépendants à l’origine. Cependant, Asimov, à la fin de sa vie a décidé de les boucler l’un à l’autre pour constituer une gigantesque saga futuriste du futur de l’Humanité (par contre, je ne sais pas s’il a eu l’idée tardivement ou s’il y avait pensé dès l’origine, en fait). Ainsi, il a écrit un certain nombre de romans “de transition”. On y apprend notamment pourquoi il y a si peu de robots dans Fondation après l’expansion des Robots, ainsi qu’un certain nombre de détails (je n’en dirai pas plus) autour de ce cher Daneel Olivaw. Même si le bouclage des deux cycles est brillant, ce “pont” tardif explique peut-être pourquoi les ouvrages de transition (au niveau chronologique) sont moins bien que les autres : ils ont vocation à tisser les deux histoires l’une à l’autre. Je trouve ça terriblement brillant, en fait.

    “Les Robots” est notre futur proche ; “Fondation”, notre futur lointain. :-)

  • En fait, entre “Les Robots” et “Fondation”, il faudrait lire la fin du cycle des Robots (“Les Robots de l’Aube”, “Les Robots et l’Empire”) et l’introduction à Fondation (“Prélude à Fondation” et “L’Aube de fondation”). Voire même – si on est très fan – la trilogie sur l’histoire de Trantor, la fameuse capitale de l’Empire (“Prélude à Trantor”, “La gloire de Trantor”, “Le déclin de Trantor”).
    Pour information, l’ordre chronologique des nouvelles et différents romans peut être trouvé sur Wikipédia :
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Isaac_Asimov#L.27histoire_du_futur_selon_Asimov

    Moi ? Fan ? Teuh, teuh, teuh, ça se saurait ! :lol:

  • Ca me fait irrésistiblement penser à la complainte de la serveuse automate, dis donc… :gene: ben quoi, on a bien le droit de se faire une période Starmania, non?
    “Un jour vous verrez la serveuse automate retourner cultiver ses tomates…”

  • si cela vous interrese il y a un jeu qui sappaelle fondationjeu qui est basé sur fondation de asimov et aussi le forum dont ladresse est sur le site.
    et aussi dautre forum qui parlent de ses livres

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