MatooBlog

Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Denis Matsuev au « Théâtre des Champs-Elysées »

Je suis inculte en musique classique, mais j’aime beaucoup alors je profite toujours d’une telle occasion ! Un concert au Théâtre des Champs-Elysées en outre, ça ne se refuse pas, et surtout pour aller écouter ce si talentueux et célèbre pianiste russe, Denis Matsuev, dont je n’avais évidemment jamais entendu parler de ma vie. Hu hu.

Bref, le programme était le suivant :

Liszt : Sonate en si mineur
Chopin : Ballade n° 4 en fa mineur
Moussorgski : Tableaux d’une exposition

Tout a donc commencé par cette unique sonate de Liszt qui est pourtant considéré comme comme l’un des maîtres en la matière (merci Wikipédia !). Et en quelques minutes, on a pu apprécier la dextérité et la parfaite technique du pianiste… Denis Matsuev était complètement dans son morceau, et il vit la musique avec une passion et une tension assez incroyable à voir. Le son était simplement parfait, et les notes avaient l’air de couler avec une « logique » et une extraordinaire « clarté », comme quelque chose de très pur et désincarné.

Autant pour la sonate, j’ai apprécié la froide rigueur du pianiste, même si j’aurais aimé lui voir un peu plus de chaleur et de « vie » à certains moments. Mais alors pour Chopin et Moussorgski, il a abusé !! Là, même moi je pouvais sentir à quel point sa technique et son irréprochable maîtrise lui faisait manquer les passages les plus « hauts en couleur ». C’était comme s’il s’ennuyait en dehors des moments où il ne faut pas qu’il fasse ses démonstrations de gymnaste digital, et qu’il nous prouve son habileté par ses prouesses pianistiques. Donc petite déception de ce côté là, le monsieur a trop mis de sa Sibérie natale dans son jeu, et il en perd un peu d’humanité.

Par contre, il est vrai que dans les moments les plus rapides, les plus intenses et les plus « agiles », il a fait montre d’une expertise et d’un art qui force d’admiration. Et c’est finalement dans les maints rappels, qu’il a pu un peu se lâcher, et qu’il a interprété quelques morceaux qui ont été véritablement magnifiés par son talent.

En tout cas le public était encore en liesse et en folie. Tous les fans de plus de 60 ans de Denis Matsuev étaient là, et elles n’en pouvaient plus sur leur siège. De vraies mamies groupies aux cheveux bleus qui se sont levées à la fin, et ont applaudi à tout rompre le prodige russe. Ah non mais Denis c’est le Madonna du piano, c’est certain ! (Et les mamies groupies ce sont les folles du premier rang à Bercy !!!)

Denis Matsuev au « Théâtre des Champs-Elysées »

Les publications voisines

Post navigation

  • Coucou Président Matoo, j’ai lu ton commentaire sur Libé, le mien a mis 1 h 30 pour être publié, heureusement, chez Jean 4mer (à Bruxelles), cela va + vite.
    Après ton autre commentaire chez Embruns et celui de Chondre, veux-tu m’adopter ????
    Comment-ça, je suis plus âgé que toi ? Et alors ?
    J’ai plein de poils et je sais faire la vaisselle, et en plus on peut me mettre dans un lit et j’ai droit à la parole…
    C’est mieux q’un chat; non… ? :roll: :help: :love: :langue: :mur: :petard: :rigole: :berk: :rigole: :pompom: :pompom: :pompom: :pompom: :salut:

  • Jolie prose ! Ton blog est unique…. Ce que tu écris c’est ce que je pense ! C’est troublant… Mot à mot c’est pire… On me demande pourquoi j’ai un blog, et j’ai pas de réponse à donner ce soir ! Si tu as une réponse dis moi ! Kisses !

  • Tu diras à Michaël que “par contre” est parfaitement correct. Je l’utilise énormément pour le seul plaisir de deviner par avance quel sera le cuistre qui me reprendra de son fatal “on ne dit pas par contre pas en revanche”. Tu peux jouer au même jeu avec “malgré que”, qui lui aussi est français (François Mauriac en use et en abuse, et ce n’est pas le plus médiocre de nos écrivains). Mais là, c’est plus difficile à défendre parce que, à moins d’avoir le bouquin avec toi, personne ne te croira.

    Par contre, là où je ne suis absolument pas d’accord avec toi, c’est sur l’orthographe de “Spice di counass” ! Ca, c’est un vrai débat grammatical. Non mais…

    Bises,

    Bruno,
    amoureux de la langue française

  • J’aime pas les publics de concerts classiques. J’ai beau me forcer, je ne peux m’empêcher de les regarder négativement. Ils m’agacent avec leurs émotions trop visibles.

    Bruno, amoureux de la langue et ses dix-sept muscles

  • Soyons précis. “Malgré que” est très très rarement valable, il n’est utilisable qu’avec le verbe avoir, au subjonctif, sous certaines conditions de sens (zoupla, on sort le Littré) : http://francois.gannaz.free.fr/Littre/xmlittre.php?requete=malgr%E9&submit=Rechercher (tout en bas).

    Concernant “par contre”, outre le fait que c’est naturellement moche (mais à force l’oreille s’y fait, même moi l’utilise parfois encore), c’est illogique, et mal : http://francois.gannaz.free.fr/Littre/xmlittre.php?requete=contre&submit=Rechercher (en bas aussi). Voltaire s’en était fait l’adversaire, afin de relimiter cette expression à son cadre d’origine, à savoir le commerce ; de nos jours, Matzneff est parti en croisade contre la locution double-prépositionnelle (Polac pense cependant que c’est juste pour emmerder le monde, et que l’on s’en fout).

  • Qu’est ce que tu aurais dit d’un concert d’Eddy Mitchell à l’Olympia ? Que des vieux en santiags, et pourtant, même Eddy y a renoncé depuis que Bush est au pouvoir…
    Les cheveux bleus ! AHAHAH ! Tu exagères un peu ! C’est parce qu’elles étaient dans les lumières de la scène !
    Tu n’y connais rien en musique classique (vraiment ?), mais j’adore comme tu en parles et comme tu as vêcu ce concert, chaque silence chaque soupir.
    Tiens c’est ce que je trouve moi de plus beau dans la musique classique : les silences, les pauses, les soupirs, les points d’orgue !

  • j’ai eu l’occasion d’entendre matsuev dans un grand classique des classiques le concerto 1 de Tchaikowski – j’ai trouvé qu’il avait massacré le piano par des forte trop fortedans le premier mouvement, mais qu’ensuite il avait enfin laissé transparaitre sa grande émotivité ! lors du premier rappel il a ensuite fait transparaitre une palette de touches toutes en douceur avant de terminer par une aimable fantaisie où il a exploité toute la richesse de sa virtuosité ! un peu comme un groupe rock qui aurait eu du mal à régler sa sono !

Répondre à Bruno, de erwanébruno Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

:sourire: 
:clindoeil: 
:huhu: 
:bisou: 
:amitie: 
:mainbouche: 
:rire: 
:gene: 
:triste: 
:vomir: 
:huhuchat: 
:horreur: 
:chatlove: 
:coeur: 
:doigt: 
:merde: 
:ok: 
:narval: 
:mitochondrie: 
:croa: