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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Indiana Jones et le royaume du Crâne de Cristal

*** Vous me connaissez, je suis un spoiler de ouf, donc ne lisez pas si vous n’aimez pas ça. ***

Ah là là, il était attendu celui-là, et il arrive malheureusement certainement un petit peu trop tard. Comme d’habitude pour les suites à succès, il faut à la fois se renouveler, tout en conservant ce qui était bien, en ne décevant pas les fans et en faisant la conquête d’autres… Et là, globalement, je suis déçu car c’est presque un film raté à mon avis.

Il reste bien quelques vestiges sympathiques de la série, on retrouve l’humour d’Indy et ses facéties, ainsi que quelques scènes burlesques (comme les « trois chutes ») ou même des conversations décalées (les fameuses engueulades avec ses nanas, alors que c’est la guerre autour) toujours aussi cocasses. Les comédiens sont tout à fait talentueux et campent parfaitement leurs rôles. Une mention particulière à Cate Blanchett, irrésistible en méchante russe à l’accent énoooorme, ou bien Shia LaBeouf qui se débrouille bien en Indiana Junior.

Et là l’idée d’ajouter une dimension extraterrestre à celle habituellement spirituelle ou divine ne me dérange pas. C’est même assez bien ficelé. Non ce qui m’a vraiment troublé, c’est que le scénario est bancal, que les raccords narratifs ont des fuites, que certaines scènes sont inutiles, et créent des ruptures de rythme insupportables, que les nazis c’est vachement mieux que les russes comme méchants, etc. Bref tout un faisceau de frustrations qui mises bout à bout ne m’ont vraiment pas fait adorer le film. Et du coup, les petits bons moments sont largement contrebalancés. Cela devient un blockbuster comme les autres, alors que merde, c’est Indiana Jones quoi !!

Peut-être que le concept même a vieilli, et c’est vrai qu’Harrison Ford ne peut plus vraiment assumer son rôle originel. Mais il y a pas mal de détails ou de pans du scénario qui m’étonnent, qui tranchent carrément avec l’esprit de base, et qui se détachent de l’intrigue principale. Tout le début par exemple dure un temps infini, et ne sert pas à grand-chose. Il y a cette cavalcade dans le Nevada pour aller ouvrir le corps de Roswell, et découvrir un truc important. Or par la suite, on se rend compte qu’il n’y a plus aucun lien, on n’utilise pas ce qu’on a récupéré là. Et il semble que cette virée n’a servi à rien, sinon à nous mettre dans le contexte des années 50. Ah ça on a compris, que les méchants étaient russes, et plus nazis !

Idem pour la scène de l’explosion nucléaire… Too much, too much. Et cette manière de s’appesantir sur la fausse ville, tous ces moments de latence sont signés Spielberg. Mais autant cela peut fonctionner dans un film d’auteur à la « Guerre des Mondes », autant dans Indiana Jones c’est décalé et chiant. De même, j’ai noté trois moments curieux qui correspondent à des scènes avec des animaux en images de synthèse. Un chien de prairie, un singe et une fourmis (qui font bien trop « La Momie », pas top). Dans ces trois moments totalement séparés, la caméra s’arrête pendant deux secondes de trop, et je n’arrive pas à savoir pourquoi… D’ailleurs, il y a quelques soucis avec les images de synthèse, qui ne sont pas extraordinaires, et font un peu penser à la sur-utilisation de King Kong. Ou même lorsque Shia LaBeouf se retrouve à copiner avec des singes, et à jouer à Tarzan dans les lianes… Ouh là là.

Cette plongée dans les années 50 est aussi très étonnante dans la minutie de sa reconstitution, ou même dans cette volonté de faire passer le professeur Jones pour un ancien médaillé qui a maille à partir avec le FBI en pleine montée de maccarthysme. On n’a pas besoin de cette dimension politique dans un Indiana Jones, car ça ne sert pas l’intrigue, et c’est rapidement évacué par un départ dans la jungle. Du coup, on sent que ces scènes sont là, mais n’ont pas grand intérêt, et alourdissent le récit.

Dans les autres films, les nazis sont les méchants, on est en gros dans les années 40, mais pas grand chose ne vient étayer l’époque, et tant qu’on n’est pas dans les anachronismes, ça roule. Il faut des aventures, des cascades, des passages secrets, de l’humour et des péripéties. On retrouve cela dans ce quatrième film, mais noyé avec d’autres trucs beaucoup moins utiles à mon avis. On a l’impression d’avoir Indiana chez « X Files », avec « La Momie », une bonne partie de « Stargate » et « Benjamin Gates », voire « Alien Vs Predator » (je sais, j’ai des références…). D’ailleurs, au final, Benjamin Gates ne s’en sort plus si mal, et le premier (car le second est vraiment une daube) apparaît comme une suite contemporaine correcte à Indiana Jones.

Alors évidemment, ça reste un bon divertissement, et je ne me suis pas fait chier. Mais c’est décevant… Trop de choses qui ne collent pas. Steven, George, z’avez déconné merde…

Indiana Jones et le royaume du Crâne de Cristal

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  • J’ai pas vu le film et ce n’est pas la raison de ce message nan nan et nan, la raison de ce message c’est que tu ne me réponds plus sur GA. T’es qu’un sale malpoliche !
    Pour la peine j’ai donné ton adresse postale à l’Eglise de Scientologie et marabouté ta photo afin que chaque bouchée que j’avale se transforme en kilo chez toi !

  • Tout à fait d’accord sur le début et les scènes McCarthy (ils ont changé de scénariste peut-être? Parce que c’est vrai que ça ne colle vraiment pas avec le reste) mais j’ai vraiment aimé quand même. Cette course pousuite dans la jungle avec les trois chutes, ça c’est du bon vieux Indy comme on aime, non? Et j’ai adoré La Blanchett dans son role de méchante russe – trop fort. :lol:

  • Perso, le simple de visionnage de la bande annonce m’a donné l’envie de ne surtout pas aller le voir.. je me suis dit “s’ils n’ont pas été foutus de fait une B.A. qui donne envie, ce doit etre vraiment pathétique..”

  • ah c’est rigolo, mais j’ai pensé exactement le contraire. J’ai bien aimé, cet Indy en papi, qui de temps en temps, reprenait quelques mimiques de Sean Connery (notamment avec Shia Labeouf sur la moto dans la bibliothèque de la fac, un must…). Et les références spielberguiennes aux macccarthysme ne m’ont guère dérangé, même si, c’est vrai, tu as raison, elles n’apportent pas grand chose. IL y avait un petit côté Twilight Zone qui m’a plus. Quant à l’intrigue roswellienne, tout à fait d’accord, c’est remarquablement bien ficelé, on sent que Spielberg s’est collé au sujet. Je regrette l’absence de S. Connery, qui apportait un petit décalage. ici, c’est Ford qui apporte ce décalage, et ça nous montre que la boucle est bouclée. J’attendais ça depuis mon bac (c’est dire si je suis vieille) et je n’ai pas été déçu. Et puis Kate Blanchett : un ravissement des sens.
    Bilan : globalement d’accord avec toi, mais tout ce que tu as perçu ne m’a pas dérangé, comme quoi, le diverstissement va parfois se nicher dans de drôles d’endroits…;-)

  • Sean C. a refusé de faire le film pour une question de fric, et Steven et George ont donc décidé de ne pas le rater et *SPOILER* de le tuer, avec ce plan très long sur sa photo…
    Et pan dans la gueule !! :mrgreen:

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