MatooBlog

Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Sex and the City – le film

Tout le monde s’est précipité pour aller voir ce film à ce que j’ai pu en lire à droite et à gauche dans ma blogosphère. Et les avis ont l’air assez manichéens : on trouve beaucoup de « j’adore » ou bien « je déteste ».

Moi évidemment, je fais mon intéressant, et j’essaie de trouver la voie du milieu. Nan sans déc, c’était stratégique ce film, je suis un fan de chez fan de la série que j’ai vue et revue bien six ou sept fois en entier (et certains épisodes cultes bien plus que ça). Donc il fallait le voir, et je savais d’ores et déjà que le challenge était presque impossible à relever. La série elle-même s’était arrêtée juste au bon moment, voire un peu trop tard pour certains puristes. Et le risque était d’avoir un film qui reprenait exactement à la suite, ou bien qui se caricaturait, ou encore qui se réinventait complètement en perdant son âme. Donc, dans tous les cas, on y trouverait beaucoup à redire.

Très étrangement, je compare le film avec le dernier bouquin de Maupin que j’ai récemment lu. C’est vraiment ça… « C’est super sympa de retrouver des personnages auxquels on est si attaché, et on ne voit pas le temps passer en leur présence, mais les années apportent un décalage qui gâte un peu la scène, tandis que l’originalité de l’oeuvre confidentielle est perdue au profit du produit marketing grand public. » Bref, c’est pas mal, mais il ne fallait pas le faire.

Mais c’est fait, donc autant en profiter. Et c’est ce que j’ai fait.

Je n’ai pas pris ombrage du résumé des 6 saisons en quelques images et phrases concises du début, non ça passe même plutôt bien à mon avis. Les personnages sont bien ceux qu’on avait laissés, avec quelques années en plus, et tout cela est assez crédible par rapport à la série. En outre, les héroïnes ont toujours leurs énergies, leurs charmes et leurs babils de fille à pédés qui nous parlent (d’ailleurs dans la salle, il y avait des pédés et des nanas qui parlaient sacs à main).

Le hic c’est que tout l’aspect HBO, l’aspect irrévérencieux et anticonformiste notamment, a été complètement gommé pour donner lieu à une comédie romantique américaine très classique. Et le tout sur fond de produit marketing avec citations de marques à tout bout de champs qui se voient vraiment trop trop trop. J’ai aussi été gêné par le format de temps en temps, dans le sens où le passage au film n’est vraiment pas aisé pour celui qui a tant l’habitude de l’épisode télé. Les plans, les cadrages, les travellings, le déroulé des scènes ont un côté « cinématographique » qui ne m’a pas vraiment séduit.

Je n’ai pas retrouvé la Carrie que j’affectionnais dans la série. Je ne la vois pas avec une « personal assistant », et même si le personnage de la petite black est charmant comme tout, je ne le comprends que comme un quota qui manquait à la série télé. Et ce délire de fringues n’est même pas conforme au personnage, en tout pas avec cette profusion de fric et de toc. Le côté queer aussi a été expurgé d’une manière assez évidente. Plus de pédé (ou presque), plus de ces réflexions libertaires ou libertines, plus non plus de ces envolées lyriques existentielles qui allaient plus loin que le sexe ou la romance. Il ne reste que quelques effusions érotiques, quelques calembours bien sentis dans ce domaine, mais ce n’est plus que l’ombre de ce que ce fut pendant 6 ans.

On est vraiment dans le pur « chick movie ». Mais à ce titre, il faut avouer que c’est un bon film de ce genre. Donc je ne boude pas non plus mon plaisir. Et c’était peut-être une voie acceptable pour pondre le film « Sex and the City ». Après tout, cela permet de ne pas les faire passer pour des trentenaires en goguette, ce qu’elles ne sont plus, tout en continuant leurs quêtes du bonheur. Donc à ce titre, le film est plutôt réussi. Et il dure 2h30, mais ne lasse vraiment pas. L’action est aussi vive et agréable que dans la série. De plus, il y a quelques scènes qui valent leur pesant de cacahouètes, et qui renouent très plaisamment avec les épisodes d’antan.

Non vraiment, je persiste, c’était cool de les retrouver, Carrie, Samantha, Miranda, Charlotte, mais il ne fallait juste pas le faire.

L’avis des copines : La Fille, Peio, [elle], Ron, Le Roncier, Folk Furieuse, Enguerrand, ChapiChapo, Kinoo, Parapluie, Thanos, Vinsh, Jarod_, Orphéus, Patrick-Antoine.

Sex and the City - le film

Les publications voisines

Post navigation

  • Ta critique est un bon résumé de ce film tant attendu. Je trouve cependant que la différence de rythme entre la série et le film était marquante. Il reste que ce fut un plaisir de revoir ces personnages dont on connaît toutes les péripéties! ;-)

  • Dans ma bonne ville, je n’ai pas eu la chance de la voir en V.O., à la différence de la série. Une catastrophe. Des voix qui s’imposaient terriblement à des personnages que, du coup, je ne reconnaissais plus. Autre problème que je n’ai pas compris : comment se fait-il que si souvent un micro, une perche, apparaisse ainsi dans le champ ? on ne leur a pas appris ça à l’école de cinéma : pas de micro dans le champ. J’en avais des mouvements d’agacement, me retrouvant comme expulsé d’un univers où j’avais déjà du mal à entrer.

  • Fabio : NAAAAAAAAAN???? Moi qui ait l’oeil d’habitude, là je n’ai rien vu :(
    Je vais devoir y retourner quoi ^^

    Matoo : Je suis bien d’accord avec toi sur le fait que ce n’est guère aussi “Sex” qu’avant. Mêmes les scènes avec Dante semblent parodiques. Bon, et toi, tu l’as vu le “pic de Dante” dans la scène de la douche?
    Dans mon entourage, tous les mecs l’ont vu alors que ça a échappé aux filles… Etrange… Une théorie à ce sujet? :)

  • Globalement je ne vois rien à redire à ça. Oui, ça fait plaisir de les revoir, mais non, ce n’était pas indispensable.

    Les petits problèmes de rythmes sont probablement dûs au format long, même si j’ai eu l’impression de voir trois ou quatre épisodes d’affilée (il y a des moments bien différents dans le film, sans vouloir spolier, où l’on passe d’un lieu à un autre, d’une phase à une autre pour chaque personnage: ça faisait vraiment septième saison).

    Quant au placement de produits ou de marques permanent, c’est une conséquence fâcheuse de la raison pour laquelle, justement, “il ne fallait pas le faire”: pour le blé et pour pas grand’chose d’autre, tout simplement.

    Reste un moment agréable où j’ai parfois ri, avec 300 inconnus! Et c’était bien, en fait.

  • Ah que oui il ne fallait pas le faire, mais oh que non, nous ne pouvions pas le rater !
    Cette série était une petite perle irrévérencieuse et fatalement, sur grand écran, ils n’étaient pas capables d’assumer leur propos initial. Même Kim Catral cache ses seins, elle est d’ailleurs totalement enroulée dans des draps pour baiser, ce qui ne doit pas être pratique mais peut-être est-ce la une nouvelle forme de protection. Après la capote, le drap ! :)
    D’ailleurs, juste après sa rupture, l’ancienne Samantha aurait foncé chez son voisin pour prendre une bonne douche, à coup sur !

    Comme tu le dis, il y a un trop plein de fric. Elles se sont un peu embourgeoisées nos copines et c’est sans doute ce qui sonne le plus faux.
    Mais on passe un moment agréable qui, s’il ne tient qu’à notre affection à ces personnages, mérite bien d’être reconnu.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

:sourire: 
:clindoeil: 
:huhu: 
:bisou: 
:amitie: 
:mainbouche: 
:rire: 
:gene: 
:triste: 
:vomir: 
:huhuchat: 
:horreur: 
:chatlove: 
:coeur: 
:doigt: 
:merde: 
:ok: 
:narval: 
:mitochondrie: 
:croa: