MatooBlog

Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

My Father, My Lord

Un film bien singulier… vraiment pas mal, un OVNI qui ne manque pas d’interroger et de fasciner en tout cas. Il dure seulement 1h15, et son intrigue est relativement simple, de même que la narration est dépouillée, mais le scénario est vraiment original. Décidément, le cinéma israélien, c’est vraiment quelque-chose !

Je pense que cela se passe à Méa Shéarim même si ce n’est jamais explicite, en tout cas dans un quartier ultra-orthodoxe de Jérusalem, et tout le film gravite autour d’une famille : le père un religieux inflexible, Abraham, sa femme et leur fils, Menahem. Ce dernier est un gamin qui comme tous les enfants a beaucoup d’imagination et aime jouer, et son père le remet sans cesse dans le droit chemin, et fait montre d’une rectitude assez implacable dans ses relations. Et puis, un jour, alors qu’ils sont de sortie à la Mer Morte, il arrive un événement dramatique qui remet en question tout ce en quoi ils croient.

Le film a une réalisation assez aride et qui pourra en dérouter certain, mais je pense qu’il faut aller au-delà pour apprécier la mise en scène et le jeu des acteurs. Et il y a aussi cette parabole autour d’Abraham, sa foi et son aveuglément religieux, et cela prend encore une autre orientation quand on pense au sacrifice d’Abraham justement. C’est étrange car le film serait d’abord presque un documentaire, et à un moment même je me suis demandé si ce n’était pas une apologie de ce mode de vie. Et peu à peu, on voit poindre des traits psychologiques, des gestes et des regards, tout en restant très suggéré, profond et pourtant quasi mutique.

Le film est trop indépendant et trop peu attractif pour plaire au grand public, mais sa grande qualité est aussi là à mon avis. C’est-à-dire qu’il serait ridicule ou même offensant de tourner un film « d’actions » avec un sujet pareil, et que c’est cette manière subtile et intelligente de raconter cette histoire qui lui donne autant de relief et de valeur. Et puis c’est drôle de se voir raconter une histoire « humaine » dans cet univers religieux omniprésent, et finalement de retrouver la métaphore religieuse dans cet épisode familial terrible. En fin de compte, le film n’est pas tendre du tout avec ces orthodoxes.

Un petit film qui remue les méninges…

My Father, My Lord

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  • absolument sur la même longueur d’ondes que toi. Je l’ai vu tout juste avant de partir là-bas. Toujours pas eu le temps d’en parler sur mon blog mais tu viens de le faire si bien, que je crois bien que je vais te citer !

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