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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

« Edward aux mains d'argent » au théâtre du Châtelet

Le film « Edward aux mains d’argent » de Tim Burton est un des films cultes de ma famille, et surtout de mon père. Il faut dire qu’on est tous les quatre vraiment fan du réalisateur. J’avais aussi eu la chance de me régaler du ballet « Swan Lake » de Matthew Bourne à Mogador, tout comme j’avais déjà été ébahi d’un magnifique ballet par l’American Ballet Theatre au théâtre du Châtelet.

Ce que j’avais lu de ce spectacle m’avait complètement décidé à le voir. Il y avait le fait qu’il était sous l’égide de Tim Burton et de Danny Elfman (dont je suis autant féru), et aussi l’incroyable talent de Matthew Bourne pour traduire les émotions en mouvements. Je me disais qu’Edward Scissorhands était bien le personnage qui pouvait formidablement rendre dans le cadre d’un ballet.

Et le résultat est malheureusement en demi-teinte pour moi. Je sais bien qu’il est extrêmement difficile d’apprécier un spectacle, lorsqu’il est issu d’une oeuvre originale qu’on aime énormément, mais j’ai là été surpris par deux choses. D’abord, il y a des scènes dans le film qui sont beaucoup plus émouvantes et prenantes que dans le spectacle, et c’est surprenant car la chorégraphie avait toutes ses chances pour redonner encore plus de lyrisme à ces moments. Et au final, ça ne fonctionne pas de la même manière, et même moins bien. Etrangement, j’attendais d’être plus ému, d’être beaucoup plus emporté par les scènes charnières de l’histoire. Et là ça a un peu fait l’effet d’un pétard mouillé. Ensuite, il y a certains partis pris dans la narration qui m’ont troublé, et qui n’ont pas aidé à comprendre le fond de l’histoire (à mon avis à moi que j’ai).

Un des piliers de l’histoire, et ce qui fait tout le charme du conte qu’il est censé illustrer, c’est que tout cela vient de la demande d’une petite fille à sa grand-mère qui veut savoir d’où vient la neige. La grand-mère est a narratrice de l’histoire, et elle explique qu’avant la venue d’Edward il ne neigeait pas dans la ville. Et depuis qu’il est “reparti”, elle sait qu’il est toujours vivant, car tous les ans il neige de nouveau. Toute cette idée est complètement zappée dans le ballet, et c’est dommage car une grande importance est donnée à la neige, mais on ne sait absolument pas pourquoi.

Ensuite, et là c’est vraiment du à un problème du côté du théâtre (vive la France !), la scène la plus importante pour moi, le véritable momentum émotionnel, c’est lorsqu’il sculpte la fille dans la glace, que cela fait de la neige, et qu’elle sort pour danser dans la neige. J’avais vu dans les vidéos de présentation qu’Edward, comme dans le film, sculptait et plein de flocons sortait pour faire un grand jet de neige. Et ce soir là, le soir de la première tout de même, on a entendu un “TSSS TSSS” et plus rien. Donc ils ont dansé, et il y avait bien un écran transparent qui imageait aussi la neige, mais ce n’était plus du tout le même effet. Quel dommage…

Donc vous voyez des petites déceptions qui ont miné mon plaisir. Ajoutez à cela, des places à 75 euros qui sont tout juste bonnes. Je me suis alors dis que la salle à moitié vide s’expliquait d’un seul coup, et que je m’étais bien fait avoir. Parce que avoir un pilier presque en face de soi pour ce prix là, c’est hallucinant, même si je sais que c’est une des tristes particularités de ce lieu (mais normalement le prix des places est relatif).

Mais je ne suis pas non plus totalement négatif sur ce spectacle, pour la simple et bonne raison que c’est malgré tout un superbe ballet. En effet, Matthew Bourne crée encore une fois une magnifique chorégraphie, avec une mise en scène particulièrement punchy, et qui occupe l’espace avec beaucoup de fluidité. Il n’est pas rare d’avoir une vingtaine de danseurs et danseuses sur la scène, et tous leurs mouvements sont coordonnés à la perfection. En tant que spectateur, les tableaux sont parfaitement composés, et on suit l’histoire dans les mouvements comme pour un film muet. Cette composition est particulièrement saillante lorsque tous les protagonistes sont dans une chorégraphie globale, mais que l’attention est focalisée sur les deux héros.

Edward (Matthew Malthouse) est vraiment impeccable dans le rôle, et on retrouve avec plaisir un personnage aussi crédible que Jonny Depp l’était. L’adaptation en ballet rend globalement étonnament bien, on suit le fil de l’histoire, et surtout les tensions dramatiques ou comiques sont reproduites avec une bluffante limpidité. Mes scènes préférées sont de loin celle où Edward danse avec les buissons taillés et où il n’a plus ses ciseaux (dans un rêve), on est là dans une émotion que seul le ballet peut exprimer, et qui est en grande cohérence avec l’histoire. L’autre scène marquante est celle de, malgré la pétouille technique, la sculpture de glace.

Chérichou me dit que l’on était trop haut pour apprécier le spectacle, et qu’au niveau des pâquerettes, on devait mieux saisir le ballet.

L’avis des copines (J’ai eu la surprise de rencontrer plein de blogueurs et blogueuses que je lis, et qui étaient invités, les busards !!) : Eric, Miss Blablabla, Mathilde, Grégory, Franck (dont je rejoins pas mal l’avis de son copain, mais je suis plus gentil quoi).

« Edward aux mains d'argent » au théâtre du Châtelet

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