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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Loterie solaire (Philip K. Dick)

Ce roman de Philip K. Dick, un écrivain dont j’essaie de lire toute l’oeuvre (au fur et à mesure de mes pérégrinations livresques), est en fait le tout premier à avoir été publié en 1955. Comme d’habitude, la valeur du bouquin ne tient pas tant pour son écriture, mais surtout pour ses personnages et son foisonnement d’idées, pour cette aptitude à créer en quelques pages un monde doté d’une logique parallèle qui nous échappe et nous est très familière à la fois.

Philip K. Dick décrit un monde futuriste où tout est régi par le jeu. Ainsi un « maître de jeu » dirige toute la Terre, et il est choisi par le principe de la « bouteille » qui repose sur la théorie du minimax (élaboré par John Von Neumann). Tous les humains possède une « carte » qui leur permet de faire partie de cette grande loterie. Encore plus étrange, les maîtres du jeu sont aussi poursuivis par des assassins, et ils sont protégés par une garde rapprochée de mutants aux pouvoirs télépathes.

Tout commence par le licenciement de Ted Benteley. Ce dernier un peu au bout du rouleau, et voulant changer sa destinée, se rend au gouvernement pour prêter serment auprès du « meneur de jeu » Verrick. Ce dernier l’arnaque un peu vu qu’il a été destitué par un changement de « bouteille » le matin même. Celui qui a été choisi, Cartwright, n’est pourtant pas bien intéressé par ce rôle majeur. Il préfère se concentrer sur son projet de prestonite, c’est-à-dire qu’il voue un culte à John Preston, un illuminé qui promet une vie nouvelle au-delà du système solaire. Les prestonites ont ainsi construit un vaisseau pour se rendre sur la dixième planète, et Cartwright décide d’utiliser ses nouvelles fonctions pour aider ses partisans. Pendant ce temps, Verrick est bien décidé à reprendre le pouvoir, et notamment à tout faire pour que Cartwright se fasse rapidement assassiner. Benteley ayant prêté serment, il est attaché à Verrick, et va être utilisé dans une sombre et originale machinerie.

On retrouve pas mal des thématiques traitées par K. Dick, et même si le roman souffre d’une certaine verdeur, l’auteur compense avec une histoire vraiment singulière et palpitante. Que ce soit dans la description de cette société entièrement soumise à la Fortune, ou bien le système économique oligarchique proche de « Simulacres », ou encore cette géniale idée pour tromper la garde de télépathes qui protège Cartwright, le maître K. Dick s’annonce déjà comme un grand du genre.

Autant j’ai pu mettre en garde certains débutants sur des livres, autant celui-ci est tout à fait digeste. Il a juste quelques maladresses pardonnables, comme par exemple cette multiplicité d’intrigues qui ne servent pas toujours bien un but, et dont, jusqu’au bout, on a du mal à connaître l’intérêt ou l’importance. Mais j’ai pris beaucoup de plaisir à comprendre ce monde, encore une fois si différent de nous, mais finalement si proche, et l’étude de la théorie du minimax donne quelques pistes vraiment irrésistibles d’intelligence et d’intuition toute dickienne.

Loterie solaire - Philip K. Dick

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  • Oh oui, moi aussi je veux du Dick!!!
    Je veux dire, lire du K. Dick. d’ailleurs, il parait que dans “Coulez mes larmes, dit le policier”, K. Dick decrit une scene qu’il a vecue APRES l’avoir ecrite, ils en parlent dans le film “Waking Life”, c’est bien barre…

  • Je suis dessus en ce moment, pas le meilleur de ses romans mais c’est pas mal. Je te conseille de lire en priorité Substance M si c’est pas déjà fait.

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