MatooBlog

Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

C'est la faute aux parents

Hier, j’évoquais la manière dont des personnes de ma famille me semblaient plutôt errer dans une certaine opacité psychologique. Un peu comme s’ils étaient les automates aux rouages bien huilés et rivetés des jeux psychologiques, et de toutes les névroses, qui les lient à leurs parents, et ces derniers à nos grands-parents etc.

Néanmoins, il a quelques années, j’ai eu l’immense surprise de voir des cousins et cousines qui ont entamé une démarche psychologique. Ainsi, certains ont voulu trouvé une solution à leur mal-être et sont allés voir des psys. D’ailleurs, c’était assez terrible aussi d’entendre les cancans des parents qui serinaient en persifflant que « c’est très bien pour elle, elle en a vraiment besoin », sans jamais évidemment se remettre une minute en question.

Et quelques mois plus tard, badaboum ! Les conflits ont commencé à poindre dans la famille. Voilà que les enfants avaient, grâce à d’habiles praticiens, gourou-exorciseurs de la tête, trouvé la solution à leurs soucis. Tout était de la faute de leurs parents !! Et j’entendais ainsi les clichés les plus éculés du freudisme, et on voyait des complexes oedipiens qui se nichaient dans les circonvolutions mentales les plus curieuses. Mais ce que j’avais adoré à cette époque, c’était enfin la naissance de la remise en question, du questionnement de soi-même, de son éducation, des relations avec ses parents, ses grands-parents, et au final l’émergence d’une saine introspection. Vraiment cela a donné lieu à de beaux échanges, et ma cousine notamment s’était incroyablement ragaillardie suite à cet épisode.

Malheureusement, il semble que la démarche se soit arrêtée en cours de route. Car ce qui les intéressait ce n’était pas tant d’aller mieux, ou de trouver réponses à leurs questions, de mieux se connaître, non c’était juste d’avoir la possibilité de foutre la responsabilité sur autrui. Tout se focalisait sur les parents, sur l’éducation terrible qu’ils avaient donnée, et sur l’indiscutable (copyright le psy), universelle et oecuménique culpabilité de ces derniers.

Or, c’est pour moi un peu comme quand j’évoquais la colère de Sisyphe de mon cousin, c’est-à-dire que la prise de conscience doit avoir un effet émancipateur et libérateur. Mais la démarche psy ne doit rien guérir, rien régler, elle doit juste permettre de comprendre, de « voir » et donc de dénouer des relations complexes et compliquées. Et puis le seul objectif est de réussir à bien vivre avec ses névroses, et de ne pas en souffrir. Du coup, j’estime que même si l’on conclut que les parents ont une grande responsabilité dans ce que l’on est (indéniablement), ils ne sont pas non plus directement responsables de nos malheurs. Ou en tout cas, il faut aussi leur reconnaître une responsabilité égale dans nos sources de bonheur. Et puis aussi réaliser notre libre-arbitre surtout, et la capacité que l’on a de mener sa vie et sa barque, autrement que comme la seule somme des névroses de ses aïeux.

Cette introspection que j’ai menée à partir de 18 ans (je vous ai déjà dit mais ce sont les cours de philo du lycée qui m’ont sauvé la vie, avec la conscience et l’inconscience, tout un programme…), m’a permis de comprendre les relations avec mes parents, mais aussi leurs propres relations avec mes grands-parents, oncles et tantes etc. Et au-delà de la compréhension même de mes propres névroses (une petite partie évidemment), j’ai pu entrevoir la complexité de leurs propres « problèmes ». Et j’ai juste compris que ce n’était pas facile pour tout le monde, et qu’au-delà de nos petits bobos de la vie, il y avait certaines valeurs fondamentales qui permettaient de passer outre les « erreurs de parcours ».

Bien évidemment, ces fondamentaux ne sont pas toujours présents dans les familles, et dans ce cas je comprends que les situations de certaines personnes soient bien plus douloureuses. Mais dans mon cas, j’ai la chance immense d’avoir deux parents qui m’aiment. Juste ça. Non mais sérieux, quand vous réalisez à 19 ans, alors que vous vous prenez pour une engeance de la nature, que vos parents vous aiment, sont fiers de vous, et vous considèrent comme une des plus beaux accomplissements de leur existence, bah ça fait juste chaud au coeur. Quand il y a le respect, la considération, et ces quelques palpitations du myocarde, alors il y a de l’espoir. Et c’est bien ce qui fait que je ne leur en veux pas, que je comprends aussi leur démarche, leurs faiblesses comme leurs qualités (idem pour moi, ce qui redonne toujours un peu d’humilité).

En définitive, la « faute des parents » n’est qu’un effet transitoire pour moi, et qui doit forcément déboucher sur une libération, et un effet salvateur. Et le plus dur là-dedans c’est certainement d’accepter qu’on soit le seul à faire cette démarche, et que la remise en question ne viendra certainement jamais d’en-face. D’ailleurs, il suffit d’entendre un peu ma mère, ou bien mes oncles et tantes, pour le comprendre. Et j’avoue que c’est aussi ce qui me pose le plus de soucis. J’aimerais tellement que mes parents puissent prendre un peu de recul, et puissent se remettre en question sans toutefois se condamner à mort. Mais il n’y a jamais de juste milieu ou de tempérance avec ma famille. Reconnaître une erreur est comme se jeter dans la gueule du loup.

Il y a aussi le fait que la (ma) génération actuelle a effectué cette démarche, alors que mes parents ne l’ont jamais osé avec les leurs. Et du coup, ils trouvent un peu injuste ce phénomène, alors qu’eux-mêmes n’ont pu obtenir de telle remise en question avec leurs parents. Donc, ils veulent qu’on aille voir des psys, en plus on en a bien besoin, mais surtout qu’on ne vienne pas les emmerder ensuite. Ils ont fait ce qu’ils ont pu, et on verra bien comment ils éduqueront leurs enfants, de toute façon quand tu vois comment elle s’y prend avec ses gosses celles-là, et l’autre avec son petit pédé là, elle n’a pas intérêt à me donner des leçons.

Et puis sans bien y faire attention, on devient parent. Et alors on est trop occupé à pourrir la relation avec ses propres enfants (et à s’illusionner du contraire), pour veiller à réparer les dommages avec ses parents (de toute façon c’est trop tard).

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  • Il y a des angoisses qu’on ne comprendra qu’en devenant parent à notre tour et en étant désemparés à notre tour en sachant alors que nous n’arriverons pas forcément à faire, pas plus que nos parents avec nous, ce qui est bon pour notre enfant mais préférerons souvent faire pour lui ce qui nous rassure nous-même et nous réconforte dans notre idée de vouloir bien faire…

    Ceci dit,je consulterais bien..

  • Il est parfaitement exact que la sérénité s’acquiert non pas en pointant du doigt quelqu’un d’autre dans une indignation permanente, mais en tirant les conséquences de ses découvertes, et en sachant se libérer de ses chaînes, entre acceptation et deuil, compréhension, apaisement.

    Cela dit je ne suis absolument pas d’accord (pour une fois !) avec une de tes phrases : “Du coup, j’estime que même si l’on conclut que les parents ont une grande responsabilité dans ce que l’on est (indéniablement), ils ne sont pas non plus directement responsables de nos malheurs.”

    En fait cette phrase très générale et définitive est exacte mais seulement dans le cas ou les parents… ne sont pas directement responsables des malheurs de l’enfant.

    Pas responsables pour de bon, je veux dire.

    Les parents tortionnaires moraux ou physiques, les parents violeurs, les parents passifs dont l’action la plus marquante aura été le haussement d’épaules ou la dénégation, y compris devant la souffrance constante de leur fils ou de leur fille, tous ceux là SONT responsables des malheurs de leur enfant.

    Les parents qui exigent d’un enfant de moins de 3 ou 4 ans de gérer leur parentalité à leur place, qui lui laissent le soin de s’auto protéger physiquement et moralement contre des prédateurs qu’un adulte craindrait, ou qui attendent de lui qu’il sache argumenter finement et longuement sur les principes d’éducation qu’il souhaiterait se voir appliquer… tous ceux là aussi sont infiniment coupables, et à 100%. Oh, peut être pas des bêtises sentimentales de quand leur gamin avait 19 ans ou de ses chagrins d’amitié à 12 ans, mais de l’avoir fait pousser de guingois, brisé et tordu, de l’avoir lancé dans la vie avec un bagage bien moisi et des blessures qu’on ne devrait pas pouvoir accumuler en une seule vie, absolument.

    La personne qui devra vivre avec ces dommages toute son existence a certainement la responsabilité de faire avec si elle veut trouver son propre équilibre, mais en aucun cas elle ne devrait porter celle de ne pas avoir su éviter ces évènement terrifiants.

    J’insiste là dessus parce que lorsqu’on fait partie de ces enfants là, on ne peut s’ôter de l’esprit que la faute originelle est en nous, qu’on est pas une assez bonne personne. Qu’on a du faire quelquechose ou être quelquechose de terriblement mauvais, et que cela a provoqué ce comportement des parents. C’est une pensée destructrice qui entraîne aussi une attitude de déni chez les parents. Ils sont quelquepart soulagés que leur propre victime accepte les responsabilités des fautes, ils ne sont que trop ravis de la leur coller dans leurs discours et dans leurs actes en continuant de le broyer. Au fil des ans, ils continuent d’enfermer leur enfant dans cette culpabilité malsaine qui les arrange, et dont on ne se déglue pas facilement. l’objet de leurs tortures serait responsable de ça aussi ?

    la mode étant depuis 20 ans au développement personnel, la totalité du discours sociétal vient renforcer cette horreur sans qu’on puisse y échapper :
    “il faut admettre que quelquepart, c’est de ta faute, enfin” Et pourquoi donc, si on y réfléchit bien ?
    “prends tes responsabilités et avance”. “trouve ce qui ne va pas chez toi et pourquoi TU n’as pas su gérer cette situation”. “Ne reporte pas le poids de tes fautes sur les autres.”

    Moui. c’est bien joli, mais voila, c’est ce que je disais tout à l’heure. ça ne marche que quand ce ne sont effectivement PAS les autres qui sont les auteurs de ces “erreurs”, ou quand celui qui les a vécues avait le pouvoir de les éviter, avait la moindre porte de sortie qu’il aurait choisie de ne pas prendre.

    Dans tous les autres cas, parler de responsabilité personnelle c’est ajouter l’injure à l’insulte, le poison en lieu et place d’antidote. Il faut déjà des années d’amour et de reflexion, d’entourage très présent, pour se libérer de ce sentiment de culpabilité (y compris en l’absence de ce genre de messages plombants). Je sais de source sûre que ceux dont les proches sont véritablement responsables n’ont pas besoin de cela.

  • S’il y a une chose que m’a apportée l’analyse, c’est exactement cela : apprendre à reconnaitre mes erreurs, ne plus chercher chez l’autre les raisons de mon mal être, en un mot assumer et surtout ne plus culpabiliser.

  • Pour moi, ça fonctionne un peu comme un procès :

    Il y a le temps du réquisitoire où on peu s’autoriser toutes les critiques, toutes les accusations, dans l’intimité du divan. Cela fait du bien mais n’est pas suffisant.

    Vient le temps du jugement où on apprend à discerner les responsabilités des autres, certes, mais les siennes aussi.

    Verdict : Le divan m’a fait devenir un adulte responsable à part entière. J’ai arrêté de me mettre systématiquement dans le rôle de la victime. J’ai souvent ricané de mes parents, cette aventure m’a montré comment rire de moi.

    Moralité : Un bon psy vous met le nez dans votre caca, et c’est très bien comme ça !!

    Merci Matoo

  • j’aime bien les deux commentaires précédents parce qu’ils sont tout à fait valables pour leur propre cas certes, mais ils illustrent parfaitement ce que je disais plus haut. Quand on doit faire un travail sur soi même, extrêmement difficile, qui vise à RENONCER à la culpabilité malsaine qu’on s’impose depuis des années à tort et que vous colle à la chair comme un noyau, ce genre d’idées est extrêmement toxique, d’autant plus qu’elles sont largement répandues et partagées par tous les psys de bazaar.

    Comment avancer dans le bon sens et se libérer enfin de ce poids quand les gens qui vous parlent de votre travail sur vous froncent systématiquement les sourcils pour vous expliquer que vous faîtes fausse route : ” tu devrais apprendre à assumer, voyons “, ou ” reconnais tes fautes, ça fait de toi un adulte à part entière ” (je sais que les deux commentateurs ci dessus ne le disent pas dans ce sens, ils parlent d’eux-mêmes. mais ce discours ambiant revient toujours chez tout le monde, sous une forme ou une autre…). Ceux qui ont connu la psychanalyse en ayant pas les mêmes besoins ni la même histoire vous reclaquent toujours les solutions qui ont marché pour eux sans prendre en compte les spécificités de votre parcours, avec la petite pointe de mépris de celui qui aurait trouvé le saint graal pendant que vous vous gouriez de chemin…

    Les amis qui devraient vous soutenir et qui cherchent à jauger ( je n’ai pas dit comprendre, hélas) votre situation entendent ces discours dans la bouche de chacun et finissent par évaluer votre niveau de bonne volonté pour vous en sortir à l’aune de la quantité de responsabilité que vous admettez porter. Dans le cas ou ce que vous DEVEZ faire, c’est abandonner le poids de la culpabilité qui n’est PAS la votre, d’arriver à vous en convaincre malgré toutes vos certitudes d’être un monstre, vos amis vous abandonnent les uns après les autres, car il faut croire que vous vous complaisez, à vouloir vous persuader ainsi que vous n’êtes pas coupable…

    Les dégâts derrière sont énormes, les mots de chaque pauvre imbécile résonnent toujours des années après pour convraincre avec d’autant plus de facilité qu’on en est déjà persuadé au plus profond de soi – c’est toi – c’était ta faute – tu devais – tu aurais pu – TU es responsable – TU es coupable.

    Je trouve ça infiniment triste que peu de monde ne songe à parler d’une façon moins générale de son cas perso, que personne ne se rende compte que de plaquer ce genre de discours sur toutes les situations, c’est manquer avec grossièreté et bêtise un énorme pan du problème de certaines personnes et ne pas rendre service à tout le monde, mais alors, loin de là.

  • Krysalia> Je suis tout à fait en phase avec toi, j’ai bien expliqué dans mon post que : “Bien évidemment, ces fondamentaux ne sont pas toujours présents dans les familles, et dans ce cas je comprends que les situations de certaines personnes soient bien plus douloureuses.” et notamment quand j’évoque le cas de mon cousin.
    :book:

  • Bonjour

    La culture occidentale n’accorde pas suffisamment d’importance à l’ouverture et à la maîtrise de l’esprit. Je veux dire par là, la culture occidentale n’accorde pas de place, à l’éducation, à l’apprentissage de la maîtrise de l’esprit.
    Chacun d’entre nous forme, plus ou moins intensément, son corps à des exercices physiques, amplifie ses capacités mnésiques, élargit sa compétence d’ouverture aux autres cultures par l’apprentissage des langues, par la spécialisation professionnelle.
    Notre curiosité naturelle, assistée de nos maîtres, qu’ils soient parents tuteurs ou autre, nous guide instinctivement à découvrir nos ressources à développer nos capacités à enrichir notre savoir. Mais qu’en est t’il de nous, du pouvoir central de nos émotions ?
    Qu’en est-il de la connaissance, de la maîtrise de ce pouvoir dominateur, que nombreux d’entre nous craignent d’aborder en face à face, de cette formidable machine qu’est notre esprit et qui impose son contrôle en « riant » de nos difficultés et de nos souffrances.
    Notre esprit est fréquemment perturbé, nous sommes en permanence affectés par des flots de pensés incontrôlées, envahis de colère blessés par l’attitude des autres. Cet auto conflit génère de graves disfonctionnement, nuit à l’équilibre. Dans ces moments là, qui ne rêverait de contrôler ses émotions pour être libre et maître de lui-même.
    La vraie question est peut-être : « Est-il possible de maîtriser son esprit » ?
    Nos difficulté existent perdurent et nous préférons peut être penser qu’après tout c’est la nature humaine ou tel que je lis dans votre billet : « le seul objectif est de réussir à bien vivre avec ses névroses, et de ne pas en souffrir ».
    Comme vous le dites, la « démarche psychologique » est une première approche de ce complexe sujet qu’est la psychologie, le comportement et sa genèse, les processus de la pensée, les émotions et le caractère ou encore la personnalité et les relations humaines.
    Cette approche consciente et délicate remet bien des choses en question.
    Galilée a découvert les anneaux de Saturne après avoir fabriqué une lunette astronomique suffisamment lumineuse et puissante qu’il a ensuite placée sur un support stable. Cette découverte n’aurait pas été possible si son instrument avait été défectueux ou s’il l’avait tenu d’une main tremblante. De la même façon, si nous voulons, un jour, observer les mécanismes les plus subtils du fonctionnement de notre esprit et agir sur eux, il nous faudra parfaitement aiguiser notre attention de manière à ce qu’elle devienne stable, claire. L’homme pourra alors avoir l’espoir de comprendre le fonctionnement de son esprit, la façon dont il perçoit le monde, et comprendre l’enchaînement des pensées ainsi que les conséquences qui en découlent.
    Merci pour cet intéressant billet.

    xuan-lay

  • Marguerite Yourcenar écrivait (mais, je ne sais plus où) : “Qu’on n’accuse personne de ma propre vie…”
    Ceci me semble rejoindre tout ce que tu évoques.
    En tout cas, pour moi, cette pensée m’a beaucoup aidé.

  • J’ai surtout relevé ces mots-là : “j’ai la chance immense d’avoir deux parents qui m’aiment. Juste ça.”
    J’ajouterai que tu as la chance d’en être conscient et la simplicité, l’intelligence ou le coeur de le dire.

  • matoo > c’est vrai, j’ai lu la suite, et j’ai apprécié que tu le dises. Cela dit j’ai voulu réagir tout de même car tellement peu sont les gens qui acceptent l’idée que les “solutions” ne sont pas universelles, et qu’elles dépendent aussi du terreau ou la graine à poussé… Je sais, je m’emballe :gene: . Comme je te l’ai déjà dit, j’admire toujours chez toi cette capacité de mise à plat :kiss:

  • Que c’est difficile d’être parent surtout lorsqu’on n’est pas à l’aise avec soi-même!Avec le recul du à mon grand âge :roll: je vois mieux mes réussites et mes manques vis-à-vis de mes enfants. Mais je leur ai dit lorsqu’ils étaient en âge de comprendre ceci:” nous avons essayé de vous élever du mieux que nous avons pu et cru devoir faire avec beaucoup d’amour en gardant toujours l’esprit ouvert, il y a eu sûrement des erreurs des manques, nous ne vous avons pas maltraité, avec cet héritage à vous de jouer maintenant en essayant de mieux faire que nous”. Je suis assez content du résultat ;-)

    Et je refuse de me culpabiliser en permanence.

  • Le Freudisme a quand même une part de connerie qui nous a tous plus ou moins subjugués. Mais quand on sais que la psychanalyse est non-interntionniste (quelle tristesse, quelle frustration)et qu’elle ne fais souvent que remuer notre propre couteau dans notre plaie… A savoir que, la psychanalyse pense tout régler en se concentrant sur la famille et la sexualité! Les responsables de nos malheurs sont donc tout trouvés, nettoyons nous les mains et clap de fin…
    Seulemet, a ne voir que la partie sexuelle et familiale, Freud (et autres psy) ne fait que donner une réponse et pas une solution, ce qui semble pourtant convenir a beaucoup. On ne se libère jamais peut être des “chaines familiales”… La psychanalyse limite son analyse par l’intervention de la famille et par l’affectivité pour rejeter certains “principes de réalité” (sociaux, notamment). Il reste dans le désir et ne fait que prolonger nos souffrances (inconscientes) du a notre enfance sur le dos de la famille et peut etre meme de la société au nom d’un “désir émancipateur”. Bref, on pourrait aussi rattacher le fait que ce sont seulement les personnes qui en ont les moyens qui vont également voir le psy (car pour ne penser qu’a son mal etre il faut d’abord que les problemes economiques soient réglé…on voit souvent peut de gens pauvres en psychanalyse).. bref, la psychanalyse n’a pas que du bon:) il y a certainement d’autres moyens de régler son mal être:)

  • une sale erreur de frappe s’est glissée dans mon discours : “la psychanalyse est non-INTERVENTIONNISTE”. :boulet:
    Et pour rebondir sur ce que dit Polyphème , “un bon psy vous met le nez dans votre caca et c’est très bien comme ca!”..je `te dirais tout simplement que ta première partie de citation est juste:)

  • RÔÔÔlala ! Peux pas être d’accord avec pigou…Voudrais, mais peux pas !

    Concernant la psychanalyse, il y a une chose fondamentale à comprendre : ça ne règle rien et c’est normal, c’est pas fait pour ! Si il existait une recette miracle pour le bonheur ça se saurait.
    La psychanalyse ne prétend pas soigner l’inguérissable, juste mieux comprendre car comprendre permet de prendre de la distance avec les choses et donc, de les dépasser.
    Le terrible malheur névrotique devient un malheur ordinaire.

    Après quant à l’affirmation qui pose le principe de la psychanalyse comme attraction pour les pôôvres petits riches… Oui, c’est pas donné, mais j’ai décidé de le faire, ce qui induit de faire des sacrifices sur son confort quotidien (les psys de province sont peut être moins chers). Du reste, tout le monde sait que chez les pauvres, on ne se suicide pas, ça fait vulgaire !

    :lol:

  • N’empeche que dans ton discours, `Polyphème, si la psychanalyse est juste un moyen de panser une plaie ou bien de faire de notre quotidien “un malheur ordinaire”, je comprend que beaucoup de gens aient du mal a vivre aujourd’hui. (c’est plus facile de vivres de petites douleurs que d’ouvrir la commissure géante d’un grand coup…)
    Mais ceci dit il est clair que la psychanalyse n’a pas la recette miracle du bonheur.:)
    Enfin, j’emet juste l’hypothèse que ceux qui bossent durs et que ceux qui n’ont pas les moyens de dpenser 50 euros (minimum chez un psy)toutes les semaines sont assez éloignés de ce genre de considérations puisque la “névrose” étant un luxe qu’il ne peuvent se permettre ils savent se contenter du “malheur”. Ta réaction sur le non-suicide des pauvres est assez limite du coup… certains se donnent certainement les moyens de combler leur problèmes par d’autres solutions plus avantageuses sur le long terme.(et vi, le psy on n’y revient et on peut y revenir longtemps et on peut meme en changer…tu trouves pas ca crevant?)

  • J’ai été (banlieue, milieu populaire mais qui se voulait honnête et digne) été élevé dans l’inexistence de la psychologie : il y avait le Bien, le Mal, les enfants étaient ce que l’éducation des parents en faisait (1), le rôle de ceux-ci étant donc de donner une “bonne éducation” à leur enfant et rien des principes ou des diktats qui la fondait ne pouvait être remis en cause.
    Donc probablement quelque chose comme ce que tu exprimes quand tu dis que les parents peuvent avoir fait du mal mais sans mériter pour autant d’être tenus pour (seuls) responsables. Ils voulaient bien faire, c’était juste foireux et basé sur un monticule d’idées toutes faites et de préjugés.

    Sans parler du fait que bon, les états d’âme, hein, c’est pour les riches, non ? :-(

    (1) alors qu’un de mes camarades de quartier était un contre-exemple flagrant, mais non non, s’il virait voyou c’est que ses parents l’avaient mal élevé.

  • Ton billet soulève en moi beaucoup de questions que je pense résolues sans pourtant en avoir la certitude. Je ne vais pas me lancer dans un récit de ma vie personnelle mais rejeter la douleur de sa différence sur ses parents est un échappatoire illusoire qui au final amène à corrompre une relation exceptionnelle avec les personnes qui nous aiment le plus au monde et qui sont prêts, par amour, à passer sur pas mal de choses. Bien triste résultat !
    Sur ces bonnes paroles (??) je retourne à mon introspection.

  • Je reprends à mon compte Marguerite Yourcenar : il n’y a personne à “accuser”. Et pourtant c’est si vrai que les parents sont “responsables” de tout… On n’en finirait pas d’en retrouver les pièces à conviction. Cela dit, moi, ma psychanalyse, c’est avec le blog que je m’y livre, et ce n’est pas des bouc-émissaires que j’en dégage, mais des outils de compréhension. Et donc de libération.

  • Pfiou ! Intarissables sur le sujet, tes visiteurs ; tu as touché la corde sensible !
    Bravo pour ton analyse : les parents font ce qu’ils peuvent il ne faut pas les culpabiliser sauf s’ils ont violé ou enfermé leur gosse dans un placard.
    De toute façon il y a quelque chose qui s’appelle “la résilience”, on l’a ou on l’a pas. Pourquoi certains s’en sortent et d’autres non ? J’ai ma théorie : il suffit d’avoir été aimé par UNE personne. Que cette personne ait cru en vous, vous ait accepté tel que vous êtes. Ce peut être un père, une mère, un frère, une tante, une amie, un tonton, le principal est d’avoir pu se fonder en comptant pour quelqu’un. C’est pas trop dur à trouver une personne sans chercher trop loin.

  • :-) :lol: ;-) :-( :eek: :roll: :redface: :cool: :doute: :gene: :hum: :mrgreen: :help: :book: :love: :langue: :dodo: :censure: :mur: :ok: :petard: :blah: :salut: :shock: :berk: :ben: :pleure: :rigole: :boulet: :gne: :joker: :croa: :pompom: :afro: :kiss:

  • Après lecture de “C’est la faute aux parents”, je me dois de me justifier ! Looooool Car tu as eu vite fait de tirer des plans sur la comète, quand tu dis qu’on a arrêté notre psychanalyse lorsqu’on a trouvé des boucs émissaire en nos parents. Car pour ma part, je ne leur reproche rien et d’ailleurs ma démarche personnelle de suivre une thérapie, c’est une remise en question de ma part pour améliorer les relations parents/enfant avec ma fille ! Et la raison pour laquelle j’ai dû suspendre celle-ci, n’est autre que financière. Car comme tout le monde sait, les séances coûtent chères et sont non remboursables. On va me dire qu’il y a l’hôspital, mais les horaires sont difficiles d’accès pour les travailleurs actifs qui rentrent tard chez eux. Et entre nous, le fait de suivre des cours de philo c’est bien, mais peu suffisant en mon sens, pour dire ” j’ai tout compris, pas besoin d’une thérapie ou d’une remise en question et je peux ainsi me permettre de juger les autres ” Lol.
    Mais j’ai hâte de te voir et partager ton avis sur notre “belle famille” qu’on aime tant ! Car il faut bien le dire, malgré les coups de gueules, les chantages affectifs, les fausses rumeurs, les histoires pourries qui ne servent à rien et qui seront répétées et déformées et aussi l’amour partagé, le soutien, les franches parties de rigolades, les câlins, les délires et… les souvenirs, cette famille si chiante et attachante, qu’est ce qu’on l’aime !!!

    Bisous de ta “cousine/frangine” ;-)

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