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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Extrêmement fort et incroyablement près (Jonathan Safran Foer)

Je suis en général assez bon client de romans américains qui fonctionnent bien, et notamment des coqueluches de Télérama et consorts, mais là pas vraiment au final. Je ne peux pas dire non plus que je n’ai pas aimé, car il y a un tas de choses très bien dans cet ouvrage. Mais j’en ressors avec un petit goût de « tout ça pour ça » et d’une impression mitigée quant au style de l’auteur.

Le héros et narrateur est Oskar Schell, un garçon de 9 ans, qui a perdu son père dans les attentats du 11 septembre. Quelques temps après cela, alors qu’il se remet difficilement de la disparition de son papa, il trouve une clé et un mystère assez obscur autour de son père, assez intrigant pour qu’il décide d’élucider cela et de mener l’enquête. Pour cela il doit passer en revue tous les « Black » de New York, pas vraiment une sinécure. Mais de manière tout à fait ordonnée, il commence sa besogne…

Le bouquin est un peu fou et terriblement new-yorkais, il s’agit d’ailleurs d’un beau tribut de son auteur à cette ville, traumatisée par le 11 septembre. On y retrouve d’ailleurs l’ambiance des Paul Auster, et les curiosités semi-fantastiques et parfaitement fantasques de la « Trilogie new-yorkaise ». Ainsi le petit garçon, qui est surdoué et apparaît comme un curieux mélange de maturité intellectuelle et de candeur toute juvénile, va errer dans la ville, et faire des rencontres qui vont lui donner une autre manière de voir et concevoir ses parents. La construction du roman aussi est assez novatrice et fascinante, puisque le roman joue aussi avec la typographie même de son texte, avec des illustrations, et finalement une influence formelle qui surprend… et a son charme.

Mais au-delà de cette originalité et de cette quête, qui m’a d’abord beaucoup accroché, je n’y ai pas trouvé grand-chose de palpitant…. Utiliser un gamin surdoué pour donner une sensibilité à l’histoire, et établir un mélange enfant/adulte troublant est une pratique que je trouve finalement un peu « facile ». Cela m’a fait penser au « bizarre incident du chien pendant la nuit » où l’on retrouve un personnage quasi-similaire, ou bien encore à « l’élégance du hérisson » avec ces personnages en décalage (soit l’enfant surdoué, soit la concierge cultivée) qui m’apparaissent comme des manières un peu factice et peu convaincante de charmer le lecteur.

Du coup, j’ai un peu eu la même réaction que pour les bouquins que j’ai cités. J’ai bien aimé, « mais »… Je ne suis pas complètement convaincu par ce choix de personnages, même si la manière dont l’intrigue est ficelée et les différentes découvertes que le jeune narrateur va faire sont vraiment habiles et m’ont interpelées. Donc une impression finale mi-figue mi-raisin…

Extrêmement fort et incroyablement près (Jonathan Safran Foer)

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  • Attention dans “L’incident du chien pendant la nuit” le narrateur n’est pas seulement surdoué intellectuellement, il est aussi, et surtout autiste, ce qui n’est jamais dit clairement dans le livre, si je me rappelle bien, mais en fait toute la clé est là.

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