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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Les invités de mon père

J’ai été agréablement surpris quand j’ai vu que le film avait été réalisé par Anne Le Ny, c’est une comédienne qu’on aperçoit dans pas mal de film, et je me souviens toujours d’elle pour son rôle de costumière dans mon cultissime “Le goût des autres”. Elle livre là une petite comédie dont j’espère vraiment que le bouche à oreille a fait son effet, mais je ne l’ai trouvé chroniqué dans aucun de mes blogs (ou juste évoqué une fois au détour d’un post) donc j’ai peu d’espoir. Pourtant cela faisait longtemps que je n’avais pas autant ri de bon humeur, avec un petit film bien de chez nous, mais léger, drôle, sensible et intelligent.

Il faut dire que l’histoire vaut la peine et que les trois comédiens principaux sont simplement brillants. Il y a Michel Aumont qui est un médecin à la retraite qui a toujours été de toutes les associations et batailles humanitaires. Sa fille et son fils sont installés dans la vie, et eux-mêmes ont des familles, avec une Karin Viard qui est aussi médecin et tente de correspondre à l’image que son père voudrait, et puis Fabrice Luchini qui est l’avocat, symbole capitaliste et véritable offense aux idées du père. Mais il y a beaucoup d’amour et de connivence entre les trois, jusqu’à ce que le père accueille chez lui une réfugiée moldave et sa petite fille. La jeune femme est plus que séduisante, et on se met à avoir des doutes sur les objectifs du père, qui paraît de plus en plus amoureux de son invitée. Et puis, il parle de mariage blanc, et il va même jusqu’à proposer de déshériter ses enfants en faveur de cette femme. Bref, la cellule familiale se réinvente et c’est l’occasion d’échanges et de remises en question assez extraordinaires.

Il faut avouer que le film tient surtout sur les deux comédiens absolument géniaux, Karin Viard et Fabrice Luchini en frère et sœur complices et désemparés. Psychologiquement c’est aussi un petit bonheur de mise en avant et en action de névroses familiales si classiques et répandues… Le film est par moment d’une drôlerie irrésistible avec des répliques qui fusent, et une ironie vraiment mordante. Mais il y a aussi toutes ces souffrances sous-jacentes qui interpellent et donnent une dimension plus profonde à cette comédie.

Il reste quelques maladresses de “petit film”, et une fin qui ne m’a pas franchement emballé, mais globalement j’ai passé un moment délicieux, et cela faisait trop longtemps qu’un film français ne m’avait pas fait cet effet.

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