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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Dans ma maison sous terre (Chloé Delaume)

L’extrait que j’avais posté du bouquin le résume tellement bien que je n’ai plus grand chose à écrire.

Chloé Delaume est une sorte d’Augusten Burroughs qui écrit ses romans à partir de différents épisodes de sa vie, et qui a vécu des choses tellement “denses” qu’on a l’impression que la source est loin d’être tarie. J’avais lu avec beaucoup de curiosité “Les mouflettes d’Atropos” et j’avais été marqué par le talent littéraire de cette auteure. Là encore, c’est un bonheur que de suivre sa prose, et je la lis avec une soif inextinguible tant j’adore son sens de la formule. Elle pratique aussi un français très châtié mais pas hermétique ou pédant, elle use simplement de notre langue avec une acuité et une beauté qui m’épate.

Difficile de qualifier ce roman, comme il était déjà difficile d’appeler roman l’autre ouvrage que j’avais lu, qui possède bien quelques sections narratives, mais qui est avant tout une plongée étonnante dans l’esprit de Chloé Delaume. Et quelle personnalité… C’est toujours la même femme blessée et meurtrie par son histoire si tragique et traumatisante, mais elle est plus adulte et épanouie, c’est déjà Chloé l’écrivain qui parle. Chloé qui s’en est “sortie”. Ce qui change énormément dans le ton et dans le cours (lapsus calami, j’avais écrit “cœur”) des événements c’est qu’elle s’est muée en véritable Némésis, et que la vengeance envers sa grand-mère est ce qui nourrit tout le fil du bouquin. Elle est alors d’une âpreté et cruauté assez extraordinaire en expliquant comment cette femme est la source de toutes les souffrances et de cette damnation familiale. L’auteure conjure le sort en sortant saloperie sur saloperie, et assassine littérairement sa grand-mère pour mieux s’en libérer.

Je ne préfère pas en dire plus, parce que je pense que chacun doit interpréter ce genre de romans, soit en le prenant pour une narration pure (mais c’est difficile), soit en considérant toutes les résonances avec sa propre histoire, ce que je fais allégrement. Du coup cette lecture devient aussi catharsis à la fois pour l’auteure, mais surtout pour son lecteur empathique. En tout cas, c’est encore une drôle de putain d’écriture géniale !!

Dans ma maison sous terre (Chloé Delaume)

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