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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Copacabana

Voilà un bon petit film français, assez charmant et léger, et qui n’a pas dû faire des milliers d’entrées mais qui méritait certainement un peu plus d’attention. Malgré quelques maladresses et une fin catastrophique, j’ai adoré voir Isabelle Huppert dans un rôle à contre-emploi et semblant s’y donner à cœur joie. D’ailleurs il vaut mieux aimer Isabelle Huppert puisqu’elle est le personnage principal, et qu’on la voit à peu près sur tous les plans, son charisme aussi porte une grande partie du film, et en fait sa plus belle qualité.

Babou (Isabelle Huppert) est une femme fantasque et qui se laisse un peu vivre, bohème et poète, baroudeuse et à moitié hippie, ce qui n’est pas pour plaire à sa fille Esmeralda (jouée par la fille d’Isabelle Huppert, Lolita Chammah) qui a honte de sa mère. D’ailleurs elle ne veut pas qu’elle vienne à son mariage qui va avoir lieu prochainement, et préfère la présence de sa belle-famille. Babou veut démontrer à sa fille qu’elle peut s’en tirer et surtout lui offrir un beau cadeau de mariage. Elle se retrouve embarquée à Ostende à vendre en multipropriété des appartements de cette ville balnéaire belge dans une ambiance “très au nord”.

Le film est souvent très drôle, et présente une kyrielle de personnages secondaires tragicomiques. Il se regarde bien parce que l’on ne sait pas où le réalisateur va nous mener, mais que le chemin est tout à fait agréable et original. Le personnage de Babou donne toute son énergie au film, et oriente parfaitement le ton des différentes scènes, humoristiques ou alternativement plutôt amères. On en profite pour voir, avec une certaine authenticité, les scandaleuses méthodes de vente de ces appartements, et dans une ville d’Ostende bien froide et morne. Mais c’est ce personnage central qui attire et émerveille, et agace aussi un peu de temps en temps. Elle aide un couple de jeunes paumés, elle martyrise sa collègue, elle fait tourner en bourrique un brave docker qui s’amourache d’elle, et elle devient surtout étonnamment la championne des rabatteuses de prospects !!!

Le problème avec ce film, c’est qu’en dehors du charisme d’Huppert, cela ne va pas beaucoup plus loin. Et quand je disais qu’on ne savait pas où cela menait, eh bien au bout d’un moment on aurait eu envie d’une conclusion un peu plus subtile. Je ne vais pas raconter la fin, mais elle est juste lamentable et d’une déconcertante facilité, un peu comme si l’auteur n’avait vraiment pas su comment ficeler son œuvre. Du coup, on a plus l’impression d’un court métrage qui aurait été délayé pour en faire un film, mais qui manque un peu de substance, de souffle et d’imagination.

Malgré tout, j’ai passé un bon moment, et voir Huppert dans un rôle inhabituel, loin des bourgeoises frigides et psychopathes, était une belle surprise. Elle est souriante et ouverte, elle est une mère maladroite mais émouvante, et la comédienne est encore une fois crédible… Elle sait vraiment tout faire, c’est dingue.

L’avis des copines : Julien, Philoo, Patrick.

Copacabana

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