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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Le noyé du Grand Canal (Jean-François Parot)

Le noyé du Grand Canal (Jean-François Parot)

Cahin-caha nous voici arrivés au 8ème bouquin de la série Nicolas Le Floch. Au final, c’est assez frustrant car je pourrais écrire exactement la même chose que pour l’opus précédent, “Le cadavre anglais“. En effet, je pourrais continuer à en lire comme cela des dizaines, et le niveau global de ces bouquins est exceptionnel dans la documentation, l’écriture 18ème siècle et sa verve historique, mais tout de même les intrigues sont de moins en moins passionnantes.

En effet, il ne se passe plus grand-chose dans la vie de notre Marquis de Ranreuil. Comme je le disais déjà dans mes précédents articles, on souffre là du phénomène “tout le monde il est gentil”, et donc le bouquin dans son fil conducteur transverse n’est qu’une succession de gentilles petites figures bien en avance sur leur temps (ça c’est le phénomène Rahan, fils des âges farouches…). Le vieux notaire, les servantes, la cuisinière, même les animaux de compagnie, le chirurgien, l’amante, le fiston et j’en passe, ils sont tous gentils tout plein, et le roman en perd autant en saveur. Comme si ce n’était pas suffisant, voilà que le Nicolas s’amourache d’animaux en plus, un cheval et un chien qu’il adopte dans toute sa mansuétude…

Les intrigues depuis quelques bouquins ont aussi tendance à se standardiser, et à manquer de sel. Bref, même avec une qualité constante, je subis un effet d’étiolement, peut-être dû à l’accoutumance, et je pense qu’il va être temps pour moi de renoncer à la suite. Mais il est fortiche tout de même ce Jean-François Parot, car je meurs d’envie malgré tout de retrouver mon petit commissaire du Châtelet ! A chaque sortie des bouquins en poche, je les achète et je m’en délecte pendant ces quelques jours de voyage dans le temps. Et même si c’est répétitif, et si je trouve la galerie de personnages un peu niais, il n’en reste pas moins que la reconstitution est toujours aussi minutieuse et efficace.

C’est bien là où je ne me lasse pas, et où l’auteur continue à briller, car le fond historique est toujours aussi bien ficelé et tramé dans la fiction. On n’y voit que du feu, et il arrive à rendre tout cela diablement crédible. D’abord par la connaissance impeccable des faits historiques, autant les grandes dates que les faits divers, mais aussi l’actualité culturelle ou culinaire, la géographie urbaine parisienne, les découvertes scientifiques du moment etc. Et Jean-François Parot compose avec bonheur une narration fluide, et au langage si docte et fleuri, où on accepte sans ciller les malversations liées à Marie-Antoinette, sur fond de guerre avec les Anglais, où rodent d’étranges castrats qui sont passés de mode, ou bien un peintre (Gabriel de Saint-Aubin) qui n’a pas son pareil pour croquer Paris.

Rhaaaaa, je vais encore me faire avoir pour le prochain…

Le noyé du Grand Canal (Jean-François Parot)

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  • J’avais déjà signalé il y a quelques jours dans l’article relatif à la Paulet et je me permets donc une nouvelle fois de l’indiquer ici qu’un ouvrage signé Pascale Arizmendi, dénommé “Nicolas Le Floch, le tableau de Paris de Jean-François Parrot” est récemment paru aux presses universitaires de Perpignan. Je ne peux qu’inciter à la lecture de ce livre qui une thèse universitaire sur la série. Publication très érudite, parfois ardue mais réellement passionnante, en particulier en ce qui concerne l’études des sources utilisées par Jean-François Parrot.

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