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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Rapport sur l'Homophobie 2011

Journée internationale contre l’homophobie (IDAHO 2011)

Cette année, l’association qui édite ce rapport, SOS Homophobie, m’a envoyé une version papier du document consultable en ligne, et donc je l’ai lu d’un peu plus près que d’habitude. Comme tous les ans, on constate une “meilleure” activité pour l’association, avec cette étrange déduction que si elle marche bien, c’est que ça va mal. Mais il est souvent difficile de mesurer le fait de société à cette seule mesure de réactivité des victimes et des associations, parce que l’on joue sur plusieurs variables. En effet, est-ce que l’association est plus connue, est-ce que les victimes ont plus le réflexe d’appeler et témoigner, est-ce que les actes d’homophobie explosent dans notre pays ? Du coup ce qui est intéressant, c’est vraiment l’observation des résultats détaillés du rapport, et aussi de la comparaison avec sa propre expérience.

Globalement, je trouve ce rapport bien fait et extrêmement instructif. On sent bien certaines tendances fortes, et les différents témoignages sont livrés en résumé ou de manière plus étendue pour marquer encore plus le lecteur. Ainsi on est dans le fait concret, et moins dans la généralité, ce qui est plus juste à mon sens. Malgré tout à certains moments, on lit des des propos à visées statistiques qui ne me paraissent pas des plus pertinents. Tirer des conclusions parce qu’on voit une augmentation de 6 à 8 cas sur un ans, ou bien insister sur une population pas en reste avec l’homophobie même si on constate une diminution des cas, c’est carrément orienté (et surtout nous ne sommes pas du tout sur un terrain d’étude statistique). Mais l’exercice n’est pas facile du tout, et l’ouvrage a vraiment le mérite de mettre le doigt sur des multiplications de cas qui indiquent de grandes souffrances, et une vraie nécessité d’agir.

En tant qu’homo, ça a été parfois difficile de lire tous ces témoignages qui, même résumés et retranscrits de conversations téléphoniques ou emails, ont les mots justes pour décrire ces violences que tout homo a vécu, et vit dans son quotidien. Même si nous avons tous nos parcours et nos histoires, il y a une résonance forte avec ces récits d’insultes, d’agression, de mal-être, et de discrimination. On ne peut que se sentir proche et remarquer que les LGBT vivent à peu près les mêmes types d’homophobies, le point commun étant la connerie qui est en face. Cette connerie là, je n’ai pas l’impression de la voir reculer ou changer. Bien sûr la société dans son ensemble est plus tolérante, mais les cons sont aussi cons et eux ne changent pas, et on arrive à un point où les homophobies plus ordinaires sont aussi insupportables que les autres.

Je n’en peux plus de l’anti-folle, du vivons caché, de la discrétion dans la manière dont j’affiche l’affection à mon chéri en public, et de toutes ces pressions sociales qui obscurcissent notre simple liberté d’être, d’aimer, de nous exprimer. Dans mon propre quartier, je fais attention à mes gestes envers mon amoureux pour ne pas me faire repérer et, avouons-le, par pure couardise. Et là encore, l’homophobie est au coin de toutes les rues, même à Paris, même dans mon quartier bobo. Au moment où nous voulons plus, où le mariage et l’adoption paraissent tomber sous le sens, et où l’émancipation va au-delà même de la simple tolérance, dans son acception la plus étymologique, on voit poindre d’autres homophobies peut-être plus pernicieuses et difficiles à délogées. On se frotte à des gens qui reconnaissent bien qu’il y a des pédés, mais alors ça ne va pas plus loin, et ça ne devra jamais aller plus loin qu’une simple tolérance à “exister” pour eux. Donc ceux là en plus de tous les cons qui sont encore au stade protérozoïque de l’évolution, je vous dis moi qu’on a encore quelques années pour célébrer cette journée !!

Alors que je pense ingénument que la prochaine présidentielle devrait naturellement voir le mariage gay devenir une réalité, j’en viens à me dire que nous ne sommes vraiment pas encore arrivé au bout du chemin (et que cette évidence paraît bien candide aujourd’hui).

Rapport sur l'Homophobie 2011

Dans ce cadre, William a pensé que ce serait le bon jour pour lancer la petite rencontre faite avec Juliette il y a quelques semaines. Donc là voici, et en effet on en profite dans notre babillages divers et variés, pour évoquer l’homophobie et d’autres joyeusetés. Huhu.


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