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L'ABC du gothique (Emmanuel Régniez)

L’ABC du gothique (Emmanuel Régniez)

C’est VS qui m’a offert ce livre (elle l’a lu), et je me suis dit en le finissant : “Mais comment pouvait-elle penser que ça puisse me plaire ?”. Et contre toute attente, j’ai dévoré ce bouquin !! Si j’en suis moi-même tant étonné c’est qu’il s’agit d’une forme à laquelle je ne suis pas habitué et à laquelle, je dois avouer, je goûte peu. Pourtant j’ai lu “cover to cover” comme hypnotisé et vraiment intrigué par ces bribes d’histoires, et surtout cette fascinante et transcendante incursion dans le roman gothique.

Je ne suis pas étonné que VS et ses coreligionnaires aiment ce jeu de piste parfois abscons et terriblement intellectuel, mais l’intertextualité ou l’hypertextualité des églogues de Camus, par exemple, ne m’ont jamais inspiré plus que cela. Je pense que je ne suis pas assez cultivé pour en comprendre toutes les allusions, les références littéraires, et trop feignant pour faire des recherches à chaque passage. Ce roman d’Emmanuel Régniez ressemble à ces textes dans la forme, tout en étant assez “monomaniaque” dans le fond puisque le titre est assez explicite pour réduire le thème à cette littérature gothique (dont je ne connaissais que très très très peu, humble béotien que je suis, j’imaginais bien mettre Dracula ou Frankenstein là dedans et voilà tout).

Mais il y a aussi une fibre romanesque dans ce livre, et j’y ai manifestement carrément accroché. L’histoire est celle du narrateur qui a récupéré de son ami, Simon Melmoth, un ensemble de fiches. Simon s’est suicidé, et apparemment il a voulu que ses fiches reviennent au narrateur. Il s’agit d’une somme sur la littérature gothique sous cette forme plus ou moins organisée et structurée. Le roman est donc composé de la lecture partielle de ces fiches qui sont des études, citations, références ou “divagations” (on a parfois l’impression que l’auteur brode sur un thème), et aussi quelques moments de récits plus romanesques où on tente de comprendre le pourquoi du comment.

Ce qui était compliqué pour moi c’était évidemment de lire un bouquin sur un thème dont je ne connaissais vraiment pas grand-chose, donc j’ai tout de même passé quelques heures sur wikipédia… Mais ce sont des personnes comme VS qui pourront vraiment en faire une critique plus juste concernant ces aspects très littéraires, “trop” de haut-vol pour moi j’en ai peur. Hu hu hu. En revanche, non seulement j’ai été intéressé par le fond (dès que je peux apprendre quelque-chose de nouveau, je suis extatique !), mais j’ai aussi vraiment été impressionné par l’écriture et l’ambiance globale du roman. On est incroyablement plongé dans cette époque du 19ème sombre et froide, et les évocations de l’auteur, portées par ces citations, ces explications et ces illustrations sont d’une redoutable efficacité.

Du coup, j’ai été sous le charme de cette oeuvre, et elle m’a porté sans trop de heurts jusqu’à la fin. Je n’ai pas bien tout compris, mais ce n’est pas grave. Je sais bien que ce 6 mars mériterait de trouver quelques échos, et il y a quelques indices sur le net même à propos de Simon Melmoth et de cette date, mais je suis trop flemmard pour chercher plus. Arf arf. En tout cas, je ne peux que recommander cette “expérience” littéraire qui m’a supris, intrigué, ensorcelé même, et dont la plume ne m’a vraiment pas laissé insensible.

L'ABC du gothique (Emmanuel Régniez)

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  • Oh la la: il n’est jamais nécessaire de chercher les sources, c’est réservé à ceux que cela amuse (la première fois que j’ai lu une Eglogue je n’ai même pas repéré qu’il y avait des citations.)

    Pour le gothique, je n’en ai lu qu’un il y a très longtemps, aux éditions Phébus. Ça n’a pas beaucoup d’importance. Ce livre me paraît surtout poétique, entre fantasmes et souvenirs. Je n’ai fait aucune recherche concernant les sources (j’en ai reconnu quelqus-unes par habitude, c’est tout).

    La principale difficulté de ce livre, c’est qu’il est publié au Québec: vive Amazon.

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