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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Mapuche (Caryl Férey)

Mapuche (Caryl Férey)

Cela faisait très longtemps que je n’avais pas lu de polar, et encore moins de polar français, et encore moins un très bon polar !! Mapuche c’est tout cela à la fois, et j’en ressors particulièrement content. L’histoire est passionnante tant pour l’intrigue qui est développée, que pour le contexte historique argentin qui m’a énormément marqué et intéressé. En effet, Caryl Férey place son roman à Buenos Aires, et nous rappelle les exactions de la dictature militaire des années 70-80, et notamment les enlèvements d’enfants. On retrouve le mouvement des Mères de la Place de Mai (Asociación Madres de la Plaza de Mayo) qui luttent encore aujourd’hui pour retrouver ces enfants et reconstituer des familles.

La Mapuche c’est Jana, les Mapuches sont un peuple améridien d’Argentine et du Chili, et cette fille essaie de se débrouiller à Buenos Aires tout en étant artiste. Un jeune travesti, Luz, est retrouvé assassiné et torturé, et son amie Paula, aussi travesti et prostitué, va voir Jana qui est la personne qui lui est la plus proche. D’un autre côté, on a Rubén dont la mère est une des Madres de la Plaza de Mayo, il a subi la torture des geôles de la dictature, et est resté traumatisé par la perte de son père et sa soeur. Il enquête pour les Madres, mais là en particulier sur la disparition d’une photographe, fille d’un grand notable de la ville. Evidemment on va vite se rendre compte que les affaires sont liées, mais de manière plutôt inattendue, et pleines de faux-semblants.

J’ai vraiment trouvé que l’écriture était à la fois belle et efficace, on a un bon niveau de page-turner tout en profitant d’un récit qui instruit tout autant qu’il fait avancer dans l’intrigue. L’ambiance argentine, dans le rythme même des phrases, se retrouve bien dans le style et les métaphores qui sont développées. Le bouquin explique aussi beaucoup et parfois c’est à la limite de se casser la gueule du côté “documentaire”, mais au final l’exercice est correctement négocié. Ce qui a été le plus difficile pour moi c’est la violence. Ambiance de pègre et clique mafieuse obligent, certaines scènes de torture sont très explicites et très pénibles à lire pour moi. Mais il faut avouer que c’est diablement bien troussé, et que Caryl Férey sait très bien faire monter la pression et l’angoisse. Avec une touche d’émotion et de sentiments, on a un roman bien complet et agréable à lire.

Mapuche (Caryl Férey)

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