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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Hitchcock

Hitchcock

La mode des biopics bat son plein, et on finit vraiment par en voir les limites. Là d’autant plus que la mode est de circonscrire son film à un bout de vie de la personne dont on illustre l’existence (comme pour Lincoln). Finis les biopics qui dressent un panorama complet de la personne, on est plus dans l’extrait ou l’anecdote, comme un paroxysme représentatif de l’ensemble… Pour Hitchcock, ça a l’avantage de donner un film avec un bon rythme et un côté “blockbuster hollywoodien” plaisant, mais c’est si dommage puisque le maître anglais a tant d’autres choses à raconter (films muets UK, films parlants, film de propagande pendant la guerre, période américaine, tous les styles cinématographiques, et surtout autant de succès que de bides monumentaux).

Là nous sommes à la toute fin des années 50 à Hollywood, et Alfred Hitchcock est au sommet de son Art. Il est devenu largement “bankable” pour les studios, mais on ne lui demande que de renouveler ses succès commerciaux et de prendre le minimum de risques. Evidemment Hitchcock voit les choses autrement, et il se lance à corps perdu dans “Psychose” dont personne ne veut. Le film raconte comment il va frôler la catastrophe (financière et artistique) et le gouffre, pour finalement pondre le film le plus marquant de sa carrière.

Il se passe pas mal de choses et le film a vraiment un rythme très intéressant, mais tout de même trop d’hollywood tue un peu le blockbuster… Et autant je sais que l’épouse d’Hitchcock, Alma (magnifiquement jouée par Helen Mirren), prenait une part importante dans le travail de son mari, autant la manière dont l’histoire est là montée en épingle semble vraiment artificielle et trop “Los Angeles”. On a l’impression que parce que c’est Helen Mirren, il fallait trouver des prétextes pour qu’elle figure autant qu’Anthony Hopkins dans le film. Quant à ce dernier, on lui a reproché son mimétisme et son jeu affecté, mais personnellement je l’ai trouvé plutôt juste et conforme. Encore une fois, très à la mode du biopic où la ressemblance avec l’original est la clef du succès. Je ne suis pas spécialement fan de cette manière de faire, mais comme c’est là le parti pris, je reconnais à Hopkins une belle performance, et qu’il tient de bout en bout assez admirablement. Pour moi, ça a bien fonctionné.

J’aurais adoré un film qui couvre beaucoup plus la vie du cinéaste, un peu à la manière du “Chaplin” d’Attenborough avec Robert Downey Jr qui est une référence pour moi. Là comme on est dans l’anecdote pure, on apprend presque rien sur l’oeuvre d’Hitchcock, ou tout au plus un condensé de potins et quelques traits psychologiques grossiers. En revanche, le film est indéniablement agréable à regarder, et remarquablement peu chiant. Mais il manque clairement le coche s’il avait l’ambition d’être un biopic digne de ce nom.

Au final l’hollywooderie fonctionne et ses rouages sont bien huilés. Aussi on adore la scène de la douche avec Scarlett Johansson, mais aussi la pétulante Toni Collette en assistante du grand maître du suspense. La reconstitution de l’époque est parfaite, et les mimiques de chacun permettent de bien retrouver Janet Leigh, Anthony Perkins ou Vera Miles. Aussi j’ai passé un moment très sympa, mais sans plus quoi…

Hitchcock

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  • J’ai beaucoup aimé pour ma part, mais à contrario de ton avis j’ai trouvé Hopkins légèrement saoulant à la longue, son interprétation m’a semblé faiblarde, je n’ai pas vraiment vu le personnage d’Hitchcock à travers lui. Mirren et le reste de du casting sont assez fabuleux je trouve… bon en même temps j’ai vu ce film en avion donc mon avis peut être biaisé!

    Par contre j’ai revu “Psycho” en rentrant à Londres et les effets n’ont pas pris une ride!!

  • D’accord avec toi Matoo, ce qui m’a personnellement gonflé dans le film c’est vraiment le côté “psy de comptoir” (les hallucinations avec Ed Gein, la scène de la douche avec Hitch qui s’imagine poignarder l’amant de sa femme, puis le mec de la censure…Au secours).

    Et surtout, autant il est intéressant de souligner le rôle important joué par sa femme dans l’élaboration de ses films, autant on se fout profondément de savoir si elle va le cocufier ou pas….

    Par contre, interprétation au poil comme tu l’as souligné, notamment de James D’Arcy qui compose un Anthony Perkins bluffant !

    PS HS : j’espère que tu vas bien depuis notre visite du musée Bourdelle il y a quelques années maintenant…tu vois, je suis resté un fidèle lecteur ;)

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