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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Cloud Atlas

Cloud Atlas

Les critiques étaient un peu mitigées sur ce film, mais moi comme d’hab, j’ai été carrément conquis par cette oeuvre d’Andy et Lana Wachowski (je suis un grand fan de la saga Matrix mais aussi de V pour Vendetta même s’ils n’en sont que les producteurs). C’est bien écrit, superbement joué, magistralement monté, et filmé par de vrais cinéastes, un véritable plaisir de cinéma. C’est un film avec un souffle profond, qui comme souvent chez eux est au bord du précipice mais jamais n’y sombre, un film qui ne laisse pas indifférent. On est diverti par la perfection hollywoodienne blockbustérienne de la production, mais séduit par sa narration au final plutôt simple et accessible, tout en étant dérouté par ces histoires qui s’entrecroisent sans sens apparent, sinon cette étonnante redondance de comédiens et comédiennes.

Il s’agit en effet de 6 films en un, qui alternent par scènes plus ou moins longues, et un montage de haut vol permettant de comprendre les intrigues et peu à peu de tisser des liens (de sens, de philosophie, de personnages). Les 6 histoires sont très différentes et se passent dans 6 espace-temps distincts. La particularité étant que l’on retrouve les comédiens dans des rôles divers, grimés dans le sexe opposé, en barbare cannibale ou à des âges cacochymes etc. On peut croire souvent à une sorte de réincarnation des êtres, mais je n’ai pas une certitude là-dessus pour l’ensemble des personnages, tandis que ça me paraît clair pour d’autres. Tout cela s’échelonne de 1849 au XXIIIe siècle, en passant par 1931, 1973, 2012 et 2144. Ces courts métrages sont des récits d’aventures sur un navire au moment de l’esclavage, une histoire d’amour homosexuelle contrariée sur fond de création artistique, un complot industrialopolitique dans le milieu nucléaire déjoué par une journaliste téméraire, une comédie cocasse avec des vieux qui s’échappent d’une maison de retraite, de la SF dans une Séoul du futur où une jeune femme génétiquement conçue comme serveuse s’émancipe et change le monde, du fantastique/fantasy avec une civilisation qui se cherche entre retour à des moeurs sauvages et barbares ou conservation d’un mode de vie savant et moderne, les deux genres se côtoyant étrangement.

Chaque typologie de récit et chaque histoire sont remarquablement narrées et mises en scène. On peut évidemment préférer l’un à l’autre, mais tout cela est d’une qualité bluffante, et vraiment très bien joué. Une histoire d’amour en particulier entre Halle Berry et Tom Hanks paraît traverser les époques et transcender les réincarnations. La midinette qui est en moi a adoré cela bien sûr. Hé hé hé. Le film est épatant aussi dans les moyens mis en oeuvre pour reconstituer des époques ou alors se remettre à faire des effets spéciaux à la Matrix pour les films futuristes. Tout cela est parfait !! Après on peut en effet critiquer l’aspect un peu New Age et fumeux de l’histoire, la philosophie cul-cul, ainsi que les prouesses de maquillage qui vont très (trop) loin. Mais comme je le disais, malgré les risques de marcher sur une corde, je trouve que tout cela se tient parfaitement et que le film ne se pète jamais la gueule.

Ce film est vraiment pour moi un exemple de ce que la machine hollywoodienne peut faire de mieux, mêlant grand spectacle, innovations cinématographiques, et prouesses de comédiens. Ça m’a vraiment beaucoup plu.

Cloud Atlas

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  • Je sais pourquoi j’aime bien vos critiques ciné : nous sommes souvent d’accord. Cloud Atlas, j’ai dû le voir une deuxième fois pour en saisir toutes les nuances, un film qui pousse le cinéma plus loin :good:

  • S’il y a bien un futur film culte qui est sorti en 2013, c’est bien celui-ci. Pour ma part, j’ai adoré l’histoire sur le Séoul futuriste ; une très nette influence de Matrix là-dedans.

  • Tout comme vous, j’ai été bluffé par un film très bien tourné mais surtout par les effets de maquillage révélé durant le générique de fin.
    Un must pour cette année, alors que j’adhère rarement au jeu de Tom Hanks.

  • Il faut surtout lire le livre de Mitchell, La cartographie des nuages dont le scénario a été tiré. La construction du livre est beaucoup plus subtile que celle du film et surtout on échappe à la philosophie en effet un peu cucu du film qui est néanmoins une bel réussite. Mitchell est un très grand écrivain dont il faut lire les quate livres parus en français.

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