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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Jeter la pierre ?

J’ai déjà évoqué Radiolab qui est sans doute un des podcasts les plus écoutés et appréciés de la planète. Les deux animateurs sont assez brillants et très agréables à écouter. La spécialité de l’émission c’est de lier des phénomènes scientifiques à des expériences du quotidien, à des anecdotes de “gens” de la vie de tous les jours. Ces derniers mois, les émissions ne sont plus aussi pertinentes et scientifiquement scotchantes qu’avant, et ils ont tendance à se suraméricaniser avec des histoires qui font un peu trop appel à l’émotion et un pathos larmoyant. Je pensais que c’était encore mon cynisme gaulois qui s’exprimait, mais j’ai constaté avec étonnement que les commentaires des émissions font paraître des remarques similaires.

Malgré tout, cela reste un excellent podcast, et il me procure énormément de plaisirs en découvertes scientifiques. On y trouve aussi des interviews qui illustrent très bien certains concepts. Et dans cette émission en particulier, je trouve qu’ils parviennent à évoquer les notions de libre-arbitre, de culpabilité, de pardon et de “jugement d’autrui” avec un sacré brio.

L’émission s’articule autour de trois “histoires” qui illustrent de manière différentes ces notions et qui jouent avec bonheur de notre capacité bien humaine à juger à l’emporte-pièce. D’abord c’est cet homme qui est épileptique, et qui a subi des interventions chirurgicales lourdes pour le soulager. Cela consistait à supprimer des parties de cerveaux impliqués dans ses crises. En revanche, après sa dernière opération, sa personnalité a été “endommagée”. L’homme est devenu complètement affolé du cul (hétéro, gay, BDSM etc.) et surtout il a collectionné une kyrielle de photos pédophiles sur son ordi. Evidemment un jour le FBI débarque, et le mec a orienté sa défense sur cette notion étrange de déconnexion entre son “cerveau et lui”.

La seconde interview se focalise justement sur cette nouvelle méthode de défense qui consiste à expliquer que l’on n’est pas complètement responsable de la chimie interne de son cerveau. S’ensuit une intéressante discussion philosophique sur le libre-arbitre et la justice. La dernière anecdote est incroyablement touchante. C’est un type âgé (plus de 85 balais), Hector, qui explique que sa fille a été tuée et violée par un type. Une histoire horrible et crapuleuse qui est allée jusqu’à la condamnation du criminel. Lors du procès, Hector réussit à dire au mec qu’il lui pardonne et qu’il ne souhaite pas la peine de mort, même au regard de ce qu’il a fait subir à sa fille. Quelques mois plus tard, Hector écrit au type en prison pour lui dire ses quatre vérités. Le mec répond, et incroyablement une correspondance s’établit entre les deux hommes. Il explique pas à pas, les échanges, la compréhension mutuelle, et enfin le récit circonstancié du criminel (qui fait froid dans le dos). C’est une relation complètement dingue, mais qui contre toute attente est pleine de raison et d’espoir.

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