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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Le Péruvien

En fait, tout cela a dû commencer en 2003 (putain dix ans quoi…), je me souviens nous étions au 3ème étage du bâtiment Copernic, et on le voyait fumer ses clopes dans la salle fumeur. C’est ma copine Naïri qui m’avait fait la remarque la première. « Dis donc, il serait pas un peu comme toi lui ? » Cela m’avait fait rigoler car ça faisait quelques temps que je le voyais déambuler, et il ne ressemblaient en effet pas aux autres avec son air de Néo dans Matrix, mais surtout j’étais presque certain qu’il était pédé pour une seule chose. Sa manière de fumer ! C’est très subtil mais la manière de tenir sa cigarette est sans doute un des traits comportementaux les plus révélateurs d’une pédésexualité affirmée.

Et rapidement on a spéculé avec Naïri, elle étant déjà persuadée qu’il devait être l’homme de ma vie. Bah oui hein, deux pédés dans cette boite über-machiste ne pouvaient que se trouver. Et évidemment quand deux tapioles se retrouvent dans un même endroit, forcément ils se kiffent et finissent ensemble. Aaaaah ces préjugés et conclusions à l’emporte-pièce. J’expliquais ainsi maintes fois qu’il fallait un peu plus pour que cela fonctionne (une grosse bite par exemple, arfff), lui démontrant que si cette logique s’appliquait à elle, elle devrait automatiquement se mettre en ménage avec un de ces pisseurs de codes au teint gris qui, bien qu’étant hétérosexuels, n’étaient pas forcément les plus affriolants de la région.

Surtout on ne connaissait pas son nom ou son prénom, mais on voyait seulement son attitude taciturne et renfrognée… Jamais un sourire, et un rapide « bonjour » à peine esquissé, et seulement en réponse. On s’est aussi demandé de quel origine il pouvait être, elle misait sur du reubeu métissé, et moi selon les jours je lui trouvais un air brésilien, marocain ou navajo. Huhuhuhu. Je le surnommais finalement « Le Péruvien », un peu à la «Joe l’Indien» dans Tom Sawyer, et il faut avouer que ça lui allait terriblement bien. Je ne le trouvais pas à tomber par terre, mais son attitude fermée m’intriguait, et il avait un certain charme.

Il s’est ensuite passé pas mal de temps dans cette situation où nous ne le voyions qu’aux pauses, et où le surnom est resté mais sans aucune avancée.

Et puis, à la même époque où je m’émerveillais des tâches de chewing-gum en forme ibérique, j’ai remarqué que le Péruvien arrivait souvent en même temps que moi le matin, donc tard (à cette époque j’arrivais au boulot vers 10h), et avec l’air aussi fatigué que moi. J’ai attendu des semaines avant de prendre mon courage à deux mains et de pouvoir l’aborder. Dieu sait que je ne suis pas timide, mais c’était très incongru de parler comme ça à quelqu’un qui ne m’avait sans doute jamais remarqué, qui n’était certainement pédé que dans ma tête, et dont je ne savais juste absolument rien.

On prenait tous les deux le tram de La Défense à Suresnes-Longchamps et on marchait jusqu’aux quais de Seine ce qui laissait du temps pour nous rencontrer, mais on a bien dû cheminer ainsi l’un derrière l’autre pendant quelques années. Et puis un jour, je ne sais pas ce qui m’a pris, mais on descendait de la même rame, et il était 10H15, et je trouvais ça vraiment drôle car je marchais quasiment dans ses pas. J’ai accéléré le pas, et je lui ai dit « Salut ! Bon on arrive tous les deux super tard tous les matins, c’est marrant hein ? ». Aheuuuummm… Il a fait de son mieux pour grogner un truc, mais clairement il m’avait reconnu, et a même fait un sourire en acquiesçant. On a ensuite marché les quelques minutes jusque la boite en échangeant des banalités (tu viens d’où, tu mets combien de temps pour venir etc.).

Quand je suis arrivé dans le bureau j’ai dit à Naïri : « J’ai parlé au Péruvien !!!!! ». Et puis j’ai réalisé que je ne connaissais rien de lui, ni son nom son prénom, ou son job exact. Alors j’ai pris le trombinoscope de la boite et j’ai passé en revue tous les gens de tous les étages de Copernic, et je l’ai trouvé au bout d’une heure de chasse endiablée (ouai j’avais un taf de dingue) dans les organisations et les annuaires. Son trigramme en main, je savais déjà qu’il bossait dans les bateaux, et qu’il s’appelait A. et que son nom suggérait finalement qu’on avait plus affaire à un chinois qu’à un péruvien.

To be continué…

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