MatooBlog

Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

L’âge adulte… résignation ou révolution ?

Je suis tranquille le chat chez mes parents dans mon 95 natal, et je me repasse un peu les choses qui m’ont fait me dire : « tiens, ça il faudrait que j’en parle ». Jeudi soir, M. et moi avons reçu Diego et son nouveau p’tit copain, LE DOUANIER ! Bon déjà, je dois avouer que M. et moi l’avons dévoré des yeux pendant tout le dîner parce que y’a pas à chipoter, c’est un canon !!! Et pas une espèce de beauté plastique à deux balles, non non, un mec top charmant comme il y en a peu dans notre Lutèce bien aimée. De surcroît Ce S. est adorable en plus d’avoir un corps de folie, des yeux incroyables et une bouche… une bouche quoi. :) Et puis, ils forment un couple très mignon avec Dieg, je suis donc ravi de cette nouvelle recrue dans mon cercle de potes. Outre cela, je vois le ravissement de Diego depuis quelques semaines, et ça, ça n’a pas de prix.

On a un peu tchatché boulot pendant la soirée et notamment les changements parfois brutaux d’orientation qui peuvent intervenir à nos âges. Dieg notamment s’interroge, comme M. aussi, sur la pertinence de son travail actuel, sa véritable adéquation à son métier et surtout se demande s’il n’est pas temps de s’épanouir au boulot, maintenant qu’on a enfin le temps d’y réfléchir, et qu’on a acquis la maturité pour savoir ce qui pourrait nous faire jouir 8 heures par jour. En effet, il ne faut pas rêver ou oublier que jusqu’à ce qu’on finisse ses études et qu’on trouve un premier job fixe, on fait tout sauf se poser pour réfléchir à son devenir professionnel. Or, je vois pas mal de mecs ou nanas qui à l’orée de la trentaine, se posent pas mal de questions, voire même franchissent le pas et réalisent enfin leurs rêves (entre réalisation de soi ou accomplissement de sa vocation et chimères ou fantasmes…).

C’est vrai que lorsqu’on a 17 ou 19 ans, on ne se prend pas la tête, et puis souvent on ne sait pas quoi faire, ou bien on réalise les désirs, inconsciemment ou pas du tout, de pÔpa et mÔman, ou on a tellement pas confiance en soi qu’on se fie à d’autres, ou bien on se met dans une filière (pile ou face ?) et on va jusqu’au bout, « c’est déjà ça de gagner ». Et c’est vers les 30 ans, et aussi dans une certaine catégorie de personnes, des gens qui se remettent en question et qui sont à la quête du bonheur, qu’on se réveille. On a un bon taf, on commence à gagner correctement sa vie, mais il y a comme un truc qui cloche. Et oui, et un matin, on réalise que c’est Michel Berger qui avait raison : « J’aurais voulu être un artiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiste… ».

Et vraiment j’en croise beaucoup des gens qui ont vécu ou vivent ce processus transitionnel absolument stratégique et charnière dans son existence, et de ce fait si laborieux, escarpé et inextricable. Alors vient aussi ce cruel dilemme, dois-je obéir à mon impulsion car c’est ma vie, je le sais, je le sens, je le pense, ou bien dois-je réfréner mes instincts sauvageons et puérils qui ne sont que des projections fantasmatiques et oniriques qui ne mèneront pas au bonheur mais à son illusion passagère.

Bon évidemment, si je pouvais répondre à ça, je distribuerai des petits papiers à la sortie du métro. Vous savez le genre : « Professeur Matoo, grand médium orienteur professionnel, vous indique pour 50 euros si vous êtes un saltimbanque ou un courtier en assurance. Résultats garantis. » Malheureusement, je n’ai pas ce don, donc il va falloir trouver autre chose. M. notamment parlait de changer de secteur, Diego de changer de job, j’ai aussi mon pote T. qui l’année passée s’est transmuté de directeur qualité à apprenti-comédien au chômage, mais tellement heureux et satisfait de ses actes et de vivre selon l’exercice de son libre-arbitre. Moi je rêverais, comme je rêve depuis ado, de vivre de l’écriture, mais mon manque de confiance légendaire m’empêche de toute velléités dans ce domaine, je suis donc bien encore raisonnable et prosaïque à ce sujet. En fait, si j’avais une réponse à apporter aux gens en proie aux doutes comme cela, ce serait d’exposer mon propre choix de vie. Finalement, j’ai un boulot qui me plait, qui me fait vivre comme j’en ai envie, et qui me laisse du temps libre. Temps libre que je comble d’une vie privée intense et créatrice comme j’ai pu l’évoquer précédemment. C’est ce que je pense, mais je reconnais que c’est assez lâche comme attitude. Enfin, je fais peut-être parti de ces gens pas très motivés et qui ne méritent pas d’en vivre plus.

De toute façon, se remettre en question et tenter de trouver sa place dans sa vie et dans son environnement est un facteur extrêmement positif. Et je crois que le secret c’est de ne pas hésiter, dès lors qu’on a choisi. Si on opte pour le changement alors forcément si on était resté comme avant, on se ferait chier comme un rat mort et on serait neurasthénique pour la fin de ses jours (alors que là, t’as pas un rond, mais qu’est-ce que tu te marres). Si on opte pour la raison et finalement la résignation du vieux frileux, on doit se dire que c’était la meilleure option dans ce cas, que l’autre n’était qu’une illusion, qu’une aberration qui aurait mené à la perte de sa véritable identité, celle qu’on s’est créé et qui nous plait, et qui nous apporte ce dont on a besoin. A ce moment, il faut aussi se dire que c’est en dehors du taf, qu’on ira au théâtre, qu’on écrira ou qu’on dansera (allez… à la rigueur je m’inscris à Star Ac). Voilà, comme ça, on se prémunit de tout regret, c’est ce qui tue la vie, et on avance… toujours.

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  • Le seul truc sûr, c’est que l’on a qu’une vie et qu’elle est toujours plus courte qu’on ne croit. Et le plus dur, c’est de choisir l’aune avec laquelle on mesurera sa réussite.
    J’aime beaucoup à cet égard la parabole biblique du talent.

  • Ecrire c’est recomposer le “réel” pour le rendre agréable ou supportable. Mais le “reel” est déjà sujet à caution. Chacun son style et sa manière. Quant à la question, je penche pour résignation ET révolution! Avec des dosages et rythmes différents selon les individus. (a suivre…) ;)

  • Les questions posées sont pertinentes. Quand on voit le nombre de gens qui se font suer au boulot, dont je ne fais pas parti (*), on se dit qu’on ferait bien de regarder à deux fois lorsqu’on répond aux offres d’emplois. J’en sis à ma quatrième boîte depuis ma fin d’école d’ing, dont une où j’ai fait une thèse qui m’a rien apporté (sauf un salaire un peu meilleur, mais bon…). Ben, maintenant, je suis à 32h par semaine, je suis intellectuellement content de mon boulot, j’ai perdu du fric en changeant (SSII -> EDF R&D) mais qu’est-ce qu’une année difficile au regard de la qualité de vie ? En plus, je peux de nouveau enseigner, et je m’occupe d’une association qui m’importe beaucoup.
    Malgré tout, il faut rester humble et ne pas trop faire le con, c’est à dire avoir des situations de replis en cas d’échec (j’y peux rien, je reste pragmatique).
    Bon, sinon je truove que t’as raison et que t’as du courage d’écrire si souvent tant de chose.
    Bon, mon code a compilé, faut que je m’y remette…

    Cossaw

    (*) disons que les nombreux moments d’ennuis correspondant à des compilations de code, des transferts de fichiers, des tests etc. sont agréablement utilisés grâce aux divers blogs que je parcours…

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