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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

The secret life of words

Ce film est assurément une bonne surprise. Il est bourré de bonnes intentions, et laisse une excellente impression malgré une bonne demi-tonne de maladresses.

Hannah est une jeune femme étrange. Etrange pour l’allure, un peu paumée, un peu lunaire, pour l’accent, un peu de l’est, pour la solitude et son peu d’affabilité, elle ne manque pas d’aiguillonner la curiosité dès les premières minutes. Alors qu’elle est obligée de prendre quelques congés de son usine pour la première fois (les syndicats n’en peuvent plus). Elle se dégote un job d’infirmière sur une plateforme pétrolière isolée en pleine mer. Juste le temps qu’un des employés, Josef (Tim Robbins), qui a subi de graves brûlures dans un accident, puissent être transportable sur le continent. Cet accident lui a temporairement ôté la vue, a aussi coûté la vie d’un autre employé, et a stoppé net l’extraction de pétrole.

Hannah débarque donc sur une plateforme offshore en voie d’abandon, avec quelques employés hagards dont un cuisinier « grand chef » qui cuisine un plat différent tous les soirs, un océanographe qui compte les vagues et s’interrogent sur les moules, un responsable aussi taciturne qu’elle et quelques autres olibrius. L’infirmière ne dit pas grand-chose sur elle, et surtout pas d’où elle vient, et pourquoi. Josef ne peut donc pas voir Hannah, et la communication entre les deux est d’abord plutôt difficile. Mais peu à peu (soooo classic !), les deux vont se rapprocher et vont dans l’intimité se confier.

Le point positif dans ce film est résolument l’histoire. Superbe scénario, des idées, des sentiments, des rapports humains complexes et délicats, vraiment on est accroché par l’intrigue et stupéfait par les découvertes successives. Ensuite le décor est en lui-même très intéressant, et j’ai aimé la manière dont les images de la plateforme expriment l’isolation, l’abandon ou la déshumanisation. Parfois la photo est bluffante, et lorsqu’on ajoute les quelques moments « clips », c’est-à-dire des titres presque intégralement joués, comme des interludes, cela peut paraître un rien (cinématographiquement) maladroit mais esthétiquement parfaitement calibré (notamment un fabuleux “I hope there’s someone” d’Antony and the Johnsons). Et puis les comédiens sont très bons, donc ils portent avec d’autant plus de sincérité et de profondeur cette histoire singulière.

Après il y a tout de même quelques bourdes de montage qui m’ont chiffonnées (pour que je m’en rende compte !), ainsi qu’un choix d’enchaînement de scènes par fondu au noir basique que j’ai trouvé assez déroutant. Et quelques lourdeurs qui empèsent ce film et lui donne à certains moments une inertie qu’il ne devrait pas avoir, à mon avis.

Mais rien que pour l’histoire, cette tragique et réaliste histoire, ça vaut le coup.

L’avis des copines : Niklas, Chapi.

The secret life of words

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  • C’est le film réalisé par l’Espagnole Isabel Coixet, non ? J’ai vu d’elle “Ma vie sans moi”, dans un bus au Mexique, sur mes 20 heures de trajet, dans un état d’hébétude compréhensible. Et pourtant j’en ai un bon souvenir, ça ressemblait à un film grand public, mais avec beaucoup de sensibilité, un “truc” indéfinissable qui le rendait inclassable finalement.

  • Ah, quelle bonne surprise que ce film! Avec pour une fois un Tim Robbins presque sobre, faut dire qu’il est immobile les 3/4 du temps. J’ai adoré le personnage du cuisinier!:love:
    De quelles erreurs de montage parles-tu? Je n’ai rien remarqué.
    qu’est ce que la fille joue bien, elle est encoreune fois bluffante, comme dans “Ma vie sans moi”!
    Surprenant que ça pass encore dans un cinéma! :pompom:

  • Oli> C’est plutôt que je n’ai pas toujours en tête les gens qui ont posté sur le sujet !! Rhalalala. T’as qu’à mettre le lien en commentaire ! :petard:

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